774.000 seniors demandeurs d’emploi

Le ministre du Travail annonce un doublement de l’aide liée au contrat de génération en cas d’embauche d’un senior. Il répète « 50 ou 55 ans, ça ne doit pas être le début de la fin, ça doit être le début d’une nouvelle carrière ». Le Ministre du Travail, François Rebsamen, présente les « orientations » de son plan pour l’emploi des seniors. Le chômage des + de 50 ans défie depuis plus de 10 ans tous les ministres du travail qui se sont succédé. Droite comme gauche à coup de réformes et d’aides ponctuelles échouent. Certes on parvient tant bien que mal à freiner le chômage des moins de 25 ans, mais on bute sur les seniors. François Rebsamen veut frapper un grand coup en leur faveur. Il a raison, les chiffres parlent : leur chômage progresse de plus de 12% sur les derniers mois touchant plus de 770 000 seniors sur les 3.360 000 demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A à Pôle Emploi.

Le CDD senior

Une première mesure aide les seniors en favorisant la conclusion d’ un CDD senior conclu entre un employeur et un senior qui doit remplir certaines conditions pour faciliter son retour à l’emploi et acquérir des droits supplémentaires pour sa retraite à taux plein. Le senior doit avoir 57 ans, être demandeur d’emploi depuis + de 3 mois. Le CDD « senior » d’une durée maxi de 18 mois peut être renouvelé une fois. Le «  senior » en CDD travaille dans les mêmes conditions que les autres : durée du travail, repos hebdomadaire, jours fériés, hygiène et sécurité…) Sa rémunération est au moins égale à celle que percevrait, après période d’essai, un salarié de l’entreprise, en CDI, de même qualification équivalente dans un même poste. En fin de contrat, en général le CDD « senior » bénéficie d’une indemnité d’un montant équivalent à celui de l’indemnité de précarité.

 Le flop du contrat de génération

Cette disposition veut donner sa place à tous les âges dans l’entreprise en combinant l’emploi des jeunes en CDI, le maintien dans l’emploi ou le recrutement des seniors, et la transmission des compétences et des savoir-faire. Sont concernées les entreprises privées, celles de moins de 300 salariés bénéficie de 4000€ d’aide par an celles de 300 salariés et plus doivent négocier et conclure un accord ou, à défaut, établir un plan d’action sur le contrat de génération. La noble ambition intergénérationnelle de ces mesures concerne dans l’idéal la gestion active des âges et la transmission des compétences. Le contrat de génération doit en principe faciliter l’anticipation des 600 000 départs et des 700 000 arrivées sur le marché du travail d’ici à 2020. Il peut aussi servir la transmission d’une entreprise d’un senior âgé d’au moins 57 ans, qui recrute un jeune âgé de moins de 30 ans, le forme pendant 3 ans, et lui transmet ses compétences, bénéficie de 4000 € par an d’aide. A la fin, il n’est pas obligé de lui céder son entreprise, s’il veut continuer à travailler, ou si le jeune recruté n’est pas encore prêt. Mis en place début 2013, ce dispositif ne séduit pas les entreprises : seulement 20.000 contrats signés en une année contre 75.000 de prévus.

Forcer les portes des entreprises pour les seniors

Le Ministre du Travail, François Rebsamen, par les « orientations » de son plan pour l’emploi des seniors, veut encourager leur recrutement. Il préconise de « doubler » la part liée aux seniors, de 2.000 euros elle passerait à 4.000 euros, s’il est recruté. Le ministre veut aussi développer l’alternance en faveur des seniors en renforçant leur nombre dans le cadre du plan en cours de formation de 100.000 chômeurs vers les secteurs en manque de main d’oeuvre. Il envisage une autre mesure qui consisterait à développer l’alternance en adaptant le contrat de professionnalisation, peu utilisé par les seniors. Les 25.000 contrats initiative emploi (CIE) prévus pour le second semestre devraient quant à eux être « recentrés sur les seniors et les chômeurs de longue durée ».
Toutes ces mesures et orientations seront soumises et validées lors de la conférence sociale avec les partenaires sociaux en Juillet. La clé de ce chômage des seniors n’est sûrement pas dans les débats et concertations de cette messe sociale. Sa solution dépend des budgets mis à disposition du ministère et surtout de la relance de l’économie qui tarde à venir.