La nécessité d’une nouvelle loi
pour accroître la présence des femmes

Malgré un accroissement dû à la loi Copé-Zimmerman, l’étude pointe la nécessité d’une nouvelle initiative législative pour accroître la présence des femmes dans ces irréductibles lieux de pouvoir masculins que sont les Comités Exécutifs. «On pourrait le penser mais l’analyse fine des données nous montre que ce n’est en réalité pas le cas puisque les femmes restent sous-représentées dans les bastions masculins que sont les Comités  Exécutifs, dont la diversité hommes/femmes est laissée au libre arbitre des dirigeants » souligne le Professeur Michel Ferrary, sous la houlette duquel le rapport de l’Observatoire SKEMA de la féminisation vient de rendre ses conclusions, basées sur l’analyse des données factuelles des rapports annuels publiés en 2016 par 62 des plus grandes entreprises françaises (CAC40 + CAC Next 20).

35,64% des postes pour les femmes
contre 8.5 en 2007

L’augmentation du nombre de femmes dans les Conseils d’Administration résulte davantage  de la création de nouveaux postes d’administratrices que du remplacement des hommes par des  femmes. 35,64% de femmes siègent dans les Conseils d’Administration, un net progrès atteint grâce à la loi Copé-Zimmermann, alors qu’elles ne représentaient que 8,5% des effectifs des Conseils d’Administration en 2007.

L’irréductible plafond de verre
supérieur des comités exécutifs

Cette augmentation du nombre d’administratrices ne se traduit pas par un accroissement du nombre de femmes dans les Comités Exécutifs. Elles sont seulement 11,59% à siéger dans les lieux de pouvoir masculins que sont les Comités exécutifs, ce que Michel Ferrary apparente à «l’irréductible plafond de verre supérieur » alors que les femmes représentent 31,69% des cadres. En 2007, les femmes représentaient 8% des membres des Comités Exécutifs de grandes entreprises. Cette faible évolution en 10 ans (+3,59%), illustre la persistance de ce plafond de verre et milite pour une nouvelle initiative législative en faveur de quotas.

4 catégories d’entreprises
en matière de féminisation

Le croisement de la féminisation des Conseils d’Administration (contrainte par la loi) et des  Comités  Exécutifs  (laissée libre à la volonté des dirigeants) met en évidence 4 catégories d’entreprises :
les Championnes de la Diversité : elles affichent un pourcentage de femmes  dans  les  deux  instances  de  gouvernance supérieur à la moyenne (ENGIE, Sodexho, L’Oréal, Publicis),
les  Machistes  Contrariées : le pourcentage de femmes dans le CA est supérieur à la  moyenne  mais le pourcentage dans le CE inférieur à la moyenne, voire nul (Altran, Vivendi, Technip, Eiffage…),
les  Irréductibles Machistes : les pourcentages de femmes dans les deux instances de gouvernance sont inférieurs à la moyenne (LafargeHolcim, Airbus, Carrefour…)
les  Potentielles  Championnes de  la  diversité : le pourcentage de femmes est élevé dans  le  Comité Exécutif mais  inférieur à la moyenne dans le Conseil d’Administration (Orange, Dassault Systèmes, Saint Gobain…).

Les femmes cadres
et les comités exécutifs

Le  croisement  de  la  féminisation des Comités Exécutifs et des populations Cadres fait  émerger quatre catégories d’entreprises : les Féminines qui utilisent leur important vivier de femmes  cadres  pour  féminiser leur Comité Exécutif; les  Masculines, dont le  faible  taux  de femmes  cadres limite la féminisation de leur Comité Exécutif, les Machistes, qui disposent d’un très important vivier de femmes cadres mais ne l’utilisent pas et les Amazones dont le vivier est limité mais l’utilisent au maximum pour féminiser leur Comité Exécutif.

Une accentuation de la bipolarisation
sexuelle des entreprises

Le croisement de la féminisation des populations Cadres et des effectifs met en avant une accentuation de la bipolarisation sexuelle des entreprises : les entreprises féminines sont de plus en plus féminines et les entreprises masculines, de plus en plus masculines .

La  rentabilité corrélée
avec les femmes cadres de l’entreprise

La  rentabilité opérationnelle moyenne sur 5 ans (EBITD) de l’entreprise est  positivement corrélée avec le pourcentage de femmes cadres dans l’entreprise. L’analyse sectorielle du Luxe, de la Finance et de l’Automobile le confirme.

SKEMA Business School promeut
la féminisation des Entreprises

SKEMA Business School, présente en France (Lille, Sophia-Antipolis, Paris), en Chine (Suzhou), aux Etats Unis (Raleigh) et au Brésil (Belo Horizonte), accréditée EQUIS  AACSB et AMBA, avec plus de 7500 étudiants et 37 000 diplômés, forme et éduque les talents des entreprises du XXIe siècle. L’Observatoire SKEMA de la Féminisation des Entreprises constitue l’un des piliers de la Chaire Femmes et Entreprises de l’école promeut l’égalité professionnelle et la mixité dans l’entreprise autour d’actions concrètes auprès des étudiants et des étudiantes. Michel Ferrary, Professeur de management à l’Université de Genève et chercheur, affilié à SKEMA Business School, a publié en 2010, dans la revue du CNRS Travail, genre et sociétés l’article « Les femmes influencent-elles la performance des entreprises ? » et en 2013 « Femina Index : betting on gender diversity is a profitable SRI  strategy » dans la revue Corporate Finance Review. Des  entreprises et des administrations le consultent régulièrement sur les questions liées à la Diversité et l’inclusion dans les organisations.