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Les NTIC favorisent l’ubiquité professionnelle

Ce phénomène a tout de suite été qualifié par les anglais du « blurring » pour traduire le fait qu’une sorte de continuité du travail se développe dans votre vie privée. Poussé à l’extrême la journée de travail ne s’arrête plus, et quitter le bureau n’a plus de sens dans la mesure où vous emportez avec vous vos outils favoris, dans les transports en commun, dans votre salon et voire dans votre chambre. Il vous était reproché d’avoir à régler des questions personnelles pendant les horaires de bureau, personne ne s’insurge de cette invasion de votre intimité. Votre lieu de travail, c’est maintenant partout, une forme d’ubiquité professionnelle se développe avec le mobile, les téléconférences, et les bureaux virtuels. Pour l’employeur cela peut poser des problèmes de sécurité mais lui apporte une meilleure productivité, pour vous plus de souplesse mais aussi le risque de voir votre vie privée contrariée.
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Le « blurring » est-il équitable ?

La frontière entre vie pro et vie perso est tombée laissant libres les incursions dans votre vie personnelle, que ce soit du fait de votre employeur ou de votre fait, si vous retrouvez workalik. Le «blurring» – de l‘anglais « to blur » qui veut dire flouter, effacer – recouvre le phénomène de plus en plus répandu : vous êtes sollicité par votre job en dehors des horaires ou incité à le faire par conscience professionnelle. L’étude d’Edenred sur le bien-être et la motivation des salariés explique bien ce phénomène dans son dixième baromètre. Près de 8 cadres sur 10 sont ainsi sollicités pour leur travail en dehors de la journée professionnelle habituelle, plus difficile à mesurer que le temps passé pendant les horaires de bureau à régler des questions personnelles ou à surfer sur le net. Certains veulent y voir une sorte d’équilibre équitable.
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Fisc et URSSAF ont prévu le phénomène

Les outils issus des nouvelles technologies de l’information – PC, progiciels, logiciels, téléphones mobiles… – permettent d’accéder à distance aux bases de données de l’entreprise et de travailler avec les clients ou des collègues. Les autorités fiscales et sociales ont bien suivi cette évolution et l’ont prévu, la mise à disposition permanente de ces outils dans le cadre de l’activité professionnelle constitue pour leur usage privé un avantage en nature à inclure dans l’assiette des cotisations de sécurité sociale. Cet avantage est souvent prévu dans le contrat de travail, ou un accord d’entreprise, ou dans le règlement intérieur, il est possible d’exclure cette utilisation de la catégorie « avantage en nature », si elle s’avère d’une fréquence raisonnable.
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Le cadre joignable et corvéable même le W-E

Tous les outils de communication, smartphones, tablette et ordinateur portable favorisent la flexibilité du travail et offre au cadre la liberté de moduler son temps entre les exigences d’un travail en équipe et ses devoirs de conjoint ou de parent. L’inconvénient c’est qu’il devient joignable à tout moment, et lui-même est tenté de consulter ses mails dans la soirée et pendant son week-end. 6 cadres sur 10 reconnaissent être satisfaits de la répartition entre le pro/perso, et 1 sur 2 apprécierait que son entreprise fasse plus d’efforts dans les nouveaux modes d’organisation du travail. L’avantage pour l’entreprise réside dans le gain de flexibilité dans le travail et le développement du travail à distance. On peut craindre aussi un renforcement du contrôle de l’activité du cadre, une source de stress et surtout ce brouillage entre la sphère travail et la vie privée. Certains y voient un gain de temps, d’autres une augmentation de celui-ci, l’apparition possible de risques psychosociaux, et probablement pour celui qui ne sait pas bien gérer la situation une vie personnelle à certains moments compromise.
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