Jean-Michel Fauvergue,
patron du RAID
(recherche, assistance,
intervention, dissuasion)

A 56 ans, il pilote sur le territoire national  « la lutte contre toutes les formes de terrorisme et de criminalité organisée dont certaines opérations ont fait l’objet d’un important retentissement médiatique ». Son parcours en fait un homme complet, il a assuré la coordination des GIPN régionaux (groupes d’intervention de la police nationale),  la sécurité des ambassades de France à Bamako et Libreville, travaillé en police judiciaire, et dirigé l’Office central en charge de l’immigration clandestine (Ocriest). Grand sportif il pratique le Wushu,  un dérivé des arts martiaux chinois traditionnels.  Depuis 1985, le RAID lutte contre le grand banditisme, la criminalité organisée et le terrorisme. Ses faits d’armes : la fin de la prise d’otage de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes,  la « neutralisation » de Mohamed Merah en 2012.

Jean-Michel Fauvergue patron du Raid crédit mirror.co.uk
Jean-Michel Fauvergue patron du Raid crédit mirror.co.uk
Colonel Bonneau crédit paamfg.fr
Colonel Bonneau crédit paamfg.fr

Hubert Bonneau,
patron du GIGN
(Groupe d’intervention
de la gendarmerie nationale)

Officier supérieur de la Gendarmerie nationale, il commande le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) depuis 2014. Sorti en 1989  de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan, il occupe divers postes dans la  Gendarmerie nationale en métropole et outre mer, et intègre en 2011 le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN). Créé en 1972, le GIGN est l’homologue militaire du RAID, ses hommes interviennent en priorité sur des opérations de détournement d’avion et de bateau, des attaques nucléaires, chimiques ou biologiques, des prises d’otage de ressortissants français à l’étranger, et  des interpellations dans des opérations et travaille étroitement avec le RAID lors des attentats.
Ses faits d’armes : la prise d’otage d’athlètes israéliens lors des Jeux olympiques de Munich la prise d’otage de l’avion Air France 8969 sur l’aéroport de Marignane en 1994.

Christophe Molmy patron de l'Antigang crédit arcinfo.ch
Christophe Molmy patron de l’Antigang crédit arcinfo.ch

Christophe Molmy,
patron de l’Antigang
ou BRI (Brigades de recherche
et d’intervention)

Né en 1969, entre à Saint-Cyr en 1994,  il intègre vite l’antigang à Marseille, il se frotte et se confronte à de grosses opérations,  à  Antonio Ferrara qu’il arrête  deux fois, et prend la tête de l’Antigang.  La Brigade de recherche et d’intervention (BRI),  unité de police judiciaire, force d’intervention de la police nationale, existe depuis 1964 à Paris, et a été suivi par d’autres BRI dans les grandes villes dépendant de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO). Elle  cumule  les fonctions judiciaires (filatures, collecte de preuves) et mène des interventions spéciales,  quand le RAID et GIGN ne mènent que des interventions. Ses faits d’armes : l’assaut contre Amedy Coulibaly, retranché dans l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, la neutralisation des terroristes lors de l’assaut du Bataclan.
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Patrick Calvar,
patron de la DGSI
(Direction générale
de la Sécurité intérieure
)

56 ans, inspecteur de police en 1977 et commissaire principal de la police nationale 1991, chef de la section “recherches” des renseignements généraux à Rennes, nommé commissaire divisionnaire de la police nationale en 1996, après 3 années à Londres, il devient contrôleur général de la police nationale en 2005, et de 2004 à  2007, sous-directeur du contre-terrorisme et monde arabo-musulman à la DST,  directeur adjoint de la surveillance du territoire (DST),  et en 2009  directeur du renseignement à la DGSE au ministère de la Défense. Il est depuis juillet 2008 inspecteur général de la police nationale, et dirige la DGSI, le service de renseignement du ministère de l’Intérieur français.

François Molins, le Procureur qui fédère

C’est l’affaire Merah qui contraint François Molins à épouser la presse française. Depuis l’événement, son visage ne nous quitte plus. De Procureur de Paris, il devient Procureur de toute la France et narrateur méticuleux des attentats commis sur le sol français depuis 2012. Après l’École nationale de la magistrature, il parcourt la France comme substitut du procureur (Carcassonne), substitut général (Bastia, Lyon), Procureur de la République (Montbrison, Villefranche-sur-Saône…), et est nommé en 2009 directeur de cabinet du ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie, puis en 2011  Procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Paris. L’homme impose et rassure. Sa force ? « Il fait partie d’une génération qui a compris l’importance de communiquer et de professionnaliser sa communication, souligne Jean-Pierre Rosenczveig, Président du Tribunal pour enfants de Bobigny. Il communique vite et bien. » « Certains magistrats ne répondent à aucune question, précise Dominique Verdeilha, journaliste justice chez France2. Mais on sait que quand [François Molins] prend la parole, les choses vont être dites. »  Au-delà de ses méthodes, c’est avant tout un homme qui fédère. « J’ai détecté le grand serviteur de l’État, disait Michèle Alliot-Marie pour justifier son choix de nomination.  Sérieux et d’agréable, sur lequel on peut s’appuyer, extrêmement disponible et avec moi toujours d’humeur égale. » « Il fait partie de ces chefs qui donnent envie de se lever la nuit pour aller au travail », dit de lui une collaboratrice du Parquet de Paris « c’est quelqu’un d’accessible, de profondément humain […]. » « Succéder à François Molins, ce n’est jamais chose facile », souligne Jean-Louis Nadal, ancien procureur général de Bastia, dans une interview donnée pour FranceTV Info. Affaire à suive en 2018, lorsque Monsieur le Procureur sera contraint de quitter son poste (limité à 7 années).

Céline Berthon, symbole
d’un changement des mentalités

De Céline Berthon, on ne sait pas grand-chose. Elle intègre l’École Nationale Supérieure de la Police en 1998 pour devenir Secrétaire Générale du Syndicat majoritaire des Commissaires en 2014. Habituée de l’émission C dans l’Air sur France 5, régulièrement interviewée dans le cadre des grandes affaires qui bousculent la France (les attentats du 13 novembre, la réforme de la procédure pénale, l’affaire de viol au 36 quai des Orfèvres…), Céline Berthon, tout comme François Molins, rassure par son sens du devoir et sa capacité à communiquer efficacement.   Aujourd’hui âgée de 41 ans, elle  affirme son autorité et bouscule les mentalités masculines. « Nous avons bénéficié de femmes courageuses [dans la police] comme Martine Monteil* qui ont essuyé les plâtres et l’on peut dire que la féminisation s’impose peu à peu. Mais nous devons toujours faire davantage nos preuves », souligne-t-elle. Effectivement, malgré un plan d’État lancé en 2013 et visant à augmenter les effectifs féminins parmi les hauts postes de la police, « il faudrait ne promouvoir que des femmes pendant 10 à 15 ans » pour rattraper le retard de la parité, précise Emmanuel Roux, lui aussi Secrétaire Général du Syndicat. Et celui-ci d’ajouter « Ça me choque […] Cela s’explique certainement par une culture policière qui reste marquée par le symbole de la force » (masculine et virile, donc). Le plan d’action en faveur de l’égalité homme-femme entré en vigueur le 1er janvier 2013 a pour objectif d’amener 40 % de femmes dans des postes de direction d’ici 2018. « Peut-être que les jurys, qui sont eux-mêmes peu féminisés, sont un peu réticents – consciemment ou pas – à confier ces fonctions de direction à des femmes », conclut Emmanuel Roux. Dans ce contexte, Céline Berthon ferait presque figure d’opposition… Et c’est tant mieux !

 *Martine Monteil est la première femme à diriger les brigades des stupéfiants et du proxénétisme. Elle a également été Préfète et Secrétaire générale de la zone de défense de Paris.