Pour une entreprise, les outils d’évaluation de responsabilité sociétale et environnementale (RSE) et de processus qualité sont souvent utilisés comme tremplin de progrès, d’innovation ou de pérennité. Leur mise en place nécessite une préparation minutieuse et un engagement sur le long terme avec l’ensemble du personnel. Celui-ci doit être motivé car l’intégration d’une telle démarche à la culture interne de l’entreprise n’est pas anodine. Quelle approche l’entreprise doit privilégier, comment s’y préparer et à quel coût financier comme humain ? Explications d’une consultante basée au Luxembourg et spécialiste du sujet.

Responsabilité sociale ou évaluation de la qualité ?

La responsabilité sociétale est évaluée avec la norme ISO 26 000 lignes directrices (2010) qui sert de base à des référentiels locaux. C’est le cas au Luxembourg  avec le label ESR.  Les entreprises répondent à 126 questions classées par thèmes dans 4 domaines : gouvernance, social, environnement, et stratégie, avec 4 niveaux de maturité (sensibilisation,  mise en œuvre, reporting, partage). Les dirigeants démontrent leur engagement par leurs actions, qui sont vérifiées et validées par une équipe d’experts agréés.

La qualité est évaluée par deux normes : l’EFQM ou Total Quality (1988) créé par des industriels de l’Union européenne, et le système de management ISO 9001. Ce sont des approches  managériales avec des processus,  axées sur le client et où l’on intègre de plus en plus les attentes des employés et de la collectivité. Les entreprises répondent à des exigences normatives et s’auditent, soit en interne, soit par une tierce partie pour pouvoir être certifiés dans le cadre de l’ISO 9001.

Des outils d’innovation et de progrès

Qu’il s’agisse de responsabilité sociale ou de qualité, ces deux outils de gestion dont l’efficacité a été démontrée par diverses études internationales, permettent d’organiser et de mesurer les performances de l’entreprise tout en l’incitant à communiquer sur ce qui est fait dans la durée. Le dirigeant dispose d’une photo instantanée de ce qui est fait pour chaque thème traité et peut développer ainsi une perspective pérenne d’amélioration. Parmi les avantages communs de ces approches citons : l’identification des parties prenantes, le leadership, l’implication du personnel, et la bonne gouvernance ; la comparaison des résultats de l’organisation  à différents niveaux tant opérationnel, que financier ou intégration locale ou externe benchmarking ; le cadre  idéal pour la mise en œuvre de méthodes de santé/sécurité au travail, d’optimisation des plans d’urgence ou de continuité.

Ces démarches sont des cadres méthodologiques

La qualité est une démarche ancienne, reconnue au niveau international et basée sur la satisfaction des clients. C’est une démarche structurée et opérationnelle. La responsabilité sociétale est plus récente et orientée relations avec les institutions, conditions de travail et droits de l’homme. Sa difficulté de mise en œuvre réside surtout dans son approche transversale qui touche tous les services, tant la stratégie du management que la gouvernance de l’entreprise et ses relations avec ses sous-traitants.

Ce que cela coûte

Un GT IBAQ avec pour but de promouvoir la certification ISO dans le secteur financier, a calculé concrètement pour une entité certifiée de 25 personnes au sein d’une banque le coût de la qualité à 207 200 euros répartis comme suit : temps passé par l’unité sur la démarche de certification équivalent à 1,2 personne pendant 18 mois : 170 000 euros ; assistance de la direction qualité : 28 000 euros ; auditeurs externes et certification : 8900 euros. A partir du Luxembourg le coût moyen direct estimé pour une entreprise de 25 à 100 personnes, est de l’ordre de 19 000 euros, incluant l’audit interne. Pour le label « Entreprise Socialement Responsable », le coût est plus faible. S’engager dans une démarche RSE ou qualité a un coût financier et humain, mais les retombées en valent la peine. Les dirigeants maîtrisent mieux leurs impacts sur la société et l’environnement  tout en s’engageant sur le long terme avec l’ensemble du personnel motivé. Le secret réside dans « comment susciter la dynamique interne pour réussir » ?