Jérôme KERVIEL a fait appel et est rejugé dans les jours qui suivent du 4 au 28 juin 2012. Flashback sur l’affaire

4,82 milliards d’euros de pertes

Jérôme Kerviel, opérateur de marché de la Société générale, est jugé responsable en première, à hauteur de 4,82 milliards d’euros, des pertes de la banque découvertes en janvier 2008. Ses prises de positions sur des contrats à terme sur indices d’actions s’élèvent à cette époque à environ 50 milliards d’euros.  Il est  condamné le 5 octobre 2010 par le tribunal correctionnel de Paris et a fait appel de la décision.
Après son bac, il suit un DEUG en sciences économiques, passe une maîtrise à l’IUP banque et finances et un master management des opérations de marché à Lyon en alternance; il obtient son DESS en finance de marché avec la mention « assez bien » en 2000. La Société générale le recrute en août 2000 au sein de la division banque d’investissement et de financement. D’abord au « middle office » il passe en 2005 au « front office » en charge de l’arbitrage sur des contrats à terme portant sur des indices boursiers.  Le 24 janvier 2008, la Société générale dévoile l’affaire dont elle se dit victime.

Opérateur de marché voyou, star d’internet ?

D’après Daniel Bouton, PDG, il a accumulé des positions acheteuses sur les contrats à terme portant sur indice et dissimulé ces opérations faites sur le marché en introduisant dans le système informatique de la Société générale des opérations inverses fictives les compensant. Il n’ y a aucun enrichissement personnel. Les montants engagés de l’ordre de 50 milliards d’euros portent sur les indices Eurostoxx, DAX et Footsie.
Certains s’étonnent qu’une telle exposition aux risques ait duré si longtemps sans être détectée, voire s’interrogent sur l’existence de complicités. En mai 2010, Jérôme Kerviel publie un ouvrage, « L’engrenage : mémoires d’un trader » aux éditions Flammarion.
Souvent qualifié  de « rogue trader » ou opérateur de marché voyou, il bénéficie d’une importante popularité sur internet.  Il est incarcéré à la Prison de la Santé, la Société générale dépose plainte  pour « faux en écriture de banque, usage de faux et atteinte au système de traitement automatisé des données »

Reconnu coupable de tentative d’escroquerie, faux et usage de faux, abus de confiance aggravée…

À l’issue d’une garde à vue de 48 heures, il est présenté devant le pôle financier du tribunal de Paris avec une demande de mise en examen par le Parquet de Paris de « tentative d’escroquerie » (art. 313-1), « faux et usage de faux », « abus de confiance aggravée », et d’« atteinte à un système de données informatiques ».
Sa détention provisoire est demandée afin de « protéger le suspect des risques de pression » jusqu’au procès.  Placé en détention provisoire à la prison de la Santé à Paris, les juges terminent leur instruction et Jérôme Kerviel est renvoyé en correctionnelle. Reconnu coupable par la 11e chambre correctionnelle de Paris de tous les chefs d’accusation, condamné à 5 ans de prison dont 3 ans ferme, il  doit payer la somme de 4,9 5milliards d’euros de dommages et intérêts à la Société générale. Il fait appel et est rejugé le  4 au 28 juin 2012