Stagiaire chez General Motors, la firme lui accorde une bourse d’études

L’ascension de Mary Barra ressemble au rêve américain. Issue d’une famille modeste du Michigan, fille d’un ouvrier de General Motors (GM), Mary intègre la firme de son papa en 1980, en tant qu’étudiante stagiaire en ingénierie auprès de la filière General Motors Institute of Technology. Elle obtient ensuite une bourse de GM qui lui permet de valider un MBA à Stanford, et grimpe petit à petit les échelons de l’entreprise, travaille beaucoup et se trouve au cœur de la crise sociale de 1988 impliquant le très puissant syndicat automobile américain. Elle négocie brillamment et se voit alors promue à la tête de la filière Global Manufacturing Engineering puis à celle du service des ressources humaines. Mary Barra a l’art et la manière de négocier, manager, résoudre les problèmes et, de l’avis de ses collaborateurs, elle dispose d’un don pour l’écoute active. Son prédécesseur au poste de PDG, Daniel F. Akerson, dit de Mary : « Elle n’est ni juriste, ni banquier, ni même un homme ; elle est une vraie “car gal” (une fille de l’automobile », dans le jargon GM.) »

Une perception restée archaïque de l’industrie automobile

C’est d’ailleurs Daniel F. Akerson qui la repère dans les rangs de GM et la propulse au poste de PDG du groupe en fin d’année 2013. Mary se retrouve à la tête de 215 000 salariés, après 33 ans à évoluer chez General Motors. Sa nomination surprend le monde des affaires et les médias, habitués à voir le secteur automobile dominé par des hommes. Pourtant elle a passé sa vie dans les chaînes de production et parmi tous les services techniques de GM. Elle écrit sur son profil LinkedIn « (…) j’ai été extrêmement surprise de l’attention que je suscitais par le seul fait d’être la première femme PDG d’un constructeur automobile. J’en suis venue à la conclusion que la perception de l’industrie automobile était restée archaïque, voire inexacte dans certains cas. (…). »
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30 millions d’unités rappelées et 124 morts, Mary affronte la pire crise de l’entreprise

À peine nommée PDG, Mary affronte une crise majeure. Près de 30 millions d’automobiles sont rappelées par GM (un record dans le secteur) à cause d’un système d’allumage défectueux qui a coûté la vie à 124 personnes. Les médias et les parlementaires s’en mêlent, l’affaire fait beaucoup de bruit et entraîne GM dans un gouffre financier, mais Mary gère rapidement et parfaitement la crise. En 2015, GM annonce un profit net de 9.5 milliards de dollars, alors même que la firme s’était déclarée en faillite quelques années auparavant (en janvier 2009). Début 2016, Mary est nommée présidente du conseil d’administration de General Motors. Proche de Barack Obama –  GM a bénéficié de fonds publics d’un montant de 50.5 milliards de dollars pour aider l’entreprise à sortir de la faillite de 2009 -, elle a assisté en VIP et directement dans la loge de Michelle Obama au discours annuel du Président américain au Capitole.
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Proche de Barack Obama, une des femmes les plus influentes du monde

Aujourd’hui, Mary Barra qui a fait partie de la liste d’experts conseillers de Donald Trump au sein du Forum Economique et Politique du Président. « Nous voulons travailler de manière proactive avec le futur président, disait-elle le jour de l’élection. Il y a tant de dossiers prioritaires : véhicule électrique, infrastructures, éducation, environnement… »  Sur General Motors, Mary est dithyrambique : « La carrière que j’ai menée a été rendue possible par des dirigeants qui, quelques années auparavant, ont su comprendre les avantages que représentait une force salariée diversifiée. En prônant des valeurs sociales, ils ont offert à des femmes telles que moi des opportunités auxquelles nous n’avions pas accès dans le passé. »
Mary Barra est aujourd’hui considérée comme l’une des femmes les plus influentes du monde, selon le magazine Fortune.

General Motors ou General Motors Corporation, le plus grand fabricant automobile au monde jusqu’en 2005  a vendu 9,92 millions de véhicules dans le monde pour un chiffre d’affaires de 155,9 milliards de dollars en 2014 et un résultat net de 2,7 milliards de dollars, et plus de 200 000 collaborateurs, avec les marques Holden en Australie, Buick, CAMI Automotive,  Chevrolet,  Cadillac, et GMC aux États-Unis, Opel en Allemagne, Wuling,  Baojun et  Faw Jiefang en République populaire de Chine.
Le classement des plus gros constructeurs de voitures dans le monde en 2014 place GM en 3ème position en unités vendues :
Toyota  : 10,23 millions
Volkswagen Group : 10,14 millions
General Motors : 9,92 millions
Renault-Nissan : 8,47 millions
Hyundai-Kia : 7,71 millions
Ford : 6,32 millions
Fiat Chrysler : 4,75 millions
Honda (inclut Acura) : 4,36 millions
PSA Peugeot-Citroën : 2,94 millions
Suzuki : 2,88 millions
Daimler (inclut Mercedes-Benz et Smart) : 2,53 millions
BMW : 2,12 millions
Mazda : 1,38 million
Sources Wikipedia