Un tee-chirt qui fait de l’humour

Voilà l’idée a priori toute bête qui a germé dans la tête de Mathieu Pardon et Florent Matray il y a juste deux ans. Les deux trentenaires, qui se sont rencontrés à l’Ecole Supérieure de Commerce de Grenoble au début des années 2000 ont découvert la course à pied ensemble. Pris de passion pour cette pratique qui ne cesse de se développer, ils se lancent un défi : monter une marque de running avec de l’autodérision et du second degré. « Il nous semblait alors que le tee-shirt était le support le plus adapté pour faire passer nos messages humoristiques », raconte Mathieu Pardon, co-créateur de la marque.

Un tee-shirt français imprimé en Chine

Les deux jeunes hommes, qui travaillent par ailleurs l’un à Paris, l’autre à Londres, investissent chacun 4 000 euros pour démarrer l’affaire. Reste à trouver le bon fournisseur. « Au début, on a travaillé avec un Franco-Belge qui faisait sérigraphier les tee-shirts en Pologne. Au bout de quelques mois, ça s’est gâté. Il n’a pas honoré une commande. » Mathieu et Florent ne veulent plus dépendre d’un seul fournisseur. Ils feront fabriquer leurs tee-shirts en Chine, et la sérigraphie sera opérée en France, chez SMTK, un atelier de production basé à Chambéry. « On pourrait parler de Made In France mais ce serait un peu hypocrite », admet Mathieu qui n’a de toute façon pas besoin de cet argument commercial pour réussir à écouler ses stocks.
 crédit douzaleur.com

Un  ton décalé qui crée une communauté

Dès la mise en vente des premiers tee-shirts sur leur site www.douzaleur.com fin 2013, le concept est un succès. Les amateurs de course à pied s’arrachent ces bouts de tissus en polyester dont le message fait toute la différence : « Forrest m’a tout appris », « Je cours donc je sue », « Finisher de rien du tout ». Autant de phrases qui provoquent au moins un sourire sinon une discussion lors des épreuves sportives. Les compères relaient leur lancement sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, Twitter et Pinterest, ils prolongent leur ton décalé et créent une communauté fidèle.
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Des ventes au pas de course

Pas étonnant de voir les ventes grimper dès 2014 : 100 pièces par mois environ pour un chiffre d’affaires global de 40 000 euros. « On a tout réinvesti pour grossir et se structurer », précise Mathieu qui ne compte pas s’arrêter là. En 2015, Douzaleur réalise 150 ventes par mois, rien que sur le site officiel. La multiplication des partenariats avec les boutiques en ligne www.univers-running.com, www.lecoindescoureuses.com ou www.tribway.com et le référencement dans certains magasins devraient faire encore gonfler le CA. « On a embauché début septembre un stagiaire chargé du développement commercial », annonce Mathieu qui a aussi lancé sa team Douzaleur composée de 12 coureurs.

Suivie par la star mondiale du trail Kilian Jornet

La marque commence à être reconnue et jouit de sa petite notoriété dans le milieu de la course à pied au point qu’en août dernier, la star mondiale du trail Kilian Jornet s’est abonnée aux comptes Twitter et Facebook. Les marques traditionnelles de running, Asics, Salomon, Nike n’ont qu’à bien se tenir. « Je n’aurai pas la prétention de dire que c’est à cause de nous mais on voit de plus en plus de « text-shirts » dans les magasins », observe Mathieu qui se veut ambitieux.  « On aspire à devenir une marque de running à part entière, qui soit reconnue à force d’investissements et d’idées saugrenues ». Dans les prochaines semaines, de nouveaux produits devraient sortir, « toujours avec notre petite touche décalée». On n’a pas fini de voir courir les gens en Douzaleur.
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