Sundar Pichai lors de sa première conférence à Sciences Po Paris, sous l’œil admiratif des étudiants, déclarait son affection pour notre territoire et sa volonté d’investir 27 millions d’euros auprès du fonds européen pour l’innovation, pour « des petites startups aux grands acteurs de presse », en précisant « nos avenirs sont liés, nous devons être de bons partenaires ».

Sundar Pichai en terrain connu chez Google

Sundar Pichai, 44 ans, est CEO* de Google depuis août 2015. Pour la première fois, les associés fondateurs du groupe, dont le célèbre Larry Page, lâchent les rênes et les confient à celui qui est tout de même passé par le poste de vice-président Management (entré en 2004) et de responsable produit pour Google Toolbar, Chrome OS, Android, etc. C’est donc en terrain connu que Sundar Pichai amorce sa nouvelle carrière de maître incontestable du Web, en rappelant d’abord, lors de cette conférence, les valeurs fondamentales de Google, dont la vocation première est « d’organiser l’information mondiale et la rendre universellement utile et accessible », puis en dévoilant les projets connexes de la firme, comme celle de « financer l’aide aux personnes défavorisées pour acquérir les compétences numériques dont elles ont besoin. »
*CEO pour Chief Executive Officer ou Directeur Général

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Une passion pour l’intelligence artificielle

De nationalité indienne (né à Chennai), Sundar Pichai est brillamment diplômé en sciences des matériaux à l’Institut de Kharagpur, mais il entre avant tout chez Google pour ses qualités de manager et de gestionnaire (il a notamment travaillé en tant que consultant management pour le prestigieux cabinet Mc Kinsey). Ses expériences croissantes au sein de la firme lui permettent de développer le goût des nouvelles technologies, qui l’habitait déjà enfant, en héritage de son père ingénieur à la General Electric Company. Chez Google, cette sensibilité technologique se transforme en véritable passion pour l’innovation et l’intelligence artificielle. « En regardant le futur, le concept même d’appareil sera amené à disparaître. Avec le temps, l’ordinateur lui-même, quelle que soit sa forme, sera un assistant intelligent qui vous accompagnera tout au long de la journée. Nous passerons de l’ère du mobile à celle de l’intelligence artificielle », affirme-t-il dans la première lettre aux actionnaires qu’il a rédigée ce mois de mai.

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Une vision en cohérence avec les ambitions de Google

Sa vision est en cohérence avec les ambitions de la firme qui investit massivement dans l’intelligence artificielle, notamment par le rachat de la firme DeepMind Technologies en 2014 pour 400 millions de dollars. Cette année, son logiciel spécialisé dans le jeu de go (l’un des jeux les plus difficiles de stratégie) a battu Lee Sedol, champion du monde de la discipline. « Premier programme à vaincre un professionnel au jeu le plus complexe que l’humanité n’ait jamais conçu », a précisé Sundar Pichai avant de renchérir « Il s’agit d’un nouveau pas vers la création d’une intelligence artificielle qui puisse nous aider à accomplir n’importe quelle tâche du quotidien et peut-être même relever des défis bien plus grands, comme la lutte contre le dérèglement climatique et le diagnostic du cancer. »

« Un flair fantastique (…) qui fait de lui un grand leader »
pour Larry Page, fondateur de Google

Sundar Pichai a la réputation de « gentil ». Il est largement soutenu par ses équipes qui précisent d’ailleurs qu’il est « au quotidien, le meilleur CEO » avec qui ils ont pu travailler, en le comparant notamment au cofondateur et ex-président de Google Larry Page, réputé plus « difficile ». « Sundar dit les choses que j’aurais dites (et parfois mieux !) depuis quelque temps maintenant, confiait Larry Page à Bloomberg en 2014. Il a une grande expertise technique, un bon regard sur les produits et un flair fantastique. C’est une combinaison rare, ce qui fait de lui un grand leader. »

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En 1993, Sundar Pichai,  diplômé de l’Institut indien de Kharagpur en métallurgie et ingénierie des matériaux, obtient également un master « engineering and materials » à l’Université de Stanford, travaille pour le constructeur de semi-conducteurs Applied Materials et également  comme consultant en management auprès du prestigieux cabinet de conseil McKinsey.