Née avec les nouvelles technologies

Cette génération est née avec les nouvelles technologies qui deviennent pour elle un prothèse cérébrale et physique, ce qui lui facilite une sorte d’ubiquité physique et temporelle. Ils n’ont jamais connu le monde sans Google, Facebook ou le smarphone, et se demandent comment leurs parents ont pu grandir sans  ces repères. Ces jeunes sont nés dans et avec la crise et ce contexte est normal pour eux puisqu’ils n’ont connu que cela. Cela peut expliquer leur approche individualiste en réponse à des entreprises qui ne les accueille pas facilement. D’ailleurs ils sont nombreux à vouloir créer leur propre affaire. Ce qui s’avère relativement aisé avec l’économie numérique et le foisonnement des nouveaux services sur internet. Ils ont tous les atouts pour réussir leur entreprise, la familiarité avec internet et leur fréquentation assidue des réseaux sociaux. Ils comprennent et connaissent sans le savoir le marketing viral. On peut présager qu’avec l’économie digitale ils deviennent encore plus que la génération Y des slashers, alternant job salarié, CDD, mission ponctuelle, auto-entrepreneuriat.

Une génération hyperconnectée

Ils tournent le dos à la grande entreprise et préfèrent l’intimité d’une PME qui les reconnait plus facilement. Leur individualisme et les puissances du monde de la finance leur font fuir les grandes organisations dans lesquelles ils ne seraient qu’un cadre parmi tant d’autres. Le cadre de la génération Z appartient déjà à une communauté dans laquelle il existe en tant qu’individu mais aussi en tant que membre d’un groupe hyperconnecté, donc ouvert, non hiérarchique et transversal. Il sera difficile d’interdire a cette génération d’aller pendant les heures de travail sur des réseaux sociaux. Facebook au bureau, oui, d’autant plus que Facebook devient de plus en plus un moteur de recherche. Les entreprises qui les séduiront sont celles qui ont déjà fait leur petite révolution numérique, elles ont une organisation non cloisonnée à l’organigramme plat, qui travaille en projets.

Un management digital à inventer

Le management doit devenir encore plus humain, plus de proximité, d’immédiateté, les objectifs de rentabilité à moyen ne peuvent pas les mobiliser. Les cadres digitalisés de la génération Z seront séduits par des entreprises digitales, avec le top des nouvelles technologies, et une culture digitale qu’ils seront disposés à alimenter. Selon Didier Pitelet, l’arrivée de cette génération dans le monde de l’entreprise est un choc dont on ne mesure pas les conséquences encore. La génération Z apprend aux ainés dans la vie privée et va imposer sa culture dans la entreprise. Le reverse mentoring nous en offre un avant-goût.  Ils arrivent avec leurs outils, leur code, leur sémantique, et leur vision. Naturellement, ils s’orienteront vers des PME familiales qui misent plus sur la pérennité que sur le ROI à court terme. Didier Pitelet pronostique des étincelles dans le management. A plus forte raison si les managers sont de la génération Y avec des réflexes de vieux. La génération Z n’est pas plus jeune que la génération Y, elle est différente. Là où la génération Y est devenue cynique à l’encontre du monde professionnel, la génération Z veut nouer une vraie relation. Plus que jamais, au moment où les technologies envahissent le monde du travail, il faut recréer du lien entre les acteurs, quel que soit leur génération. Un génération X qui envoie un mail à un génération z situé dans le bureau d’à-côté a tout faux. Un nouveau management de proximité et de passerelles entre groupes différents fédérés par les mêmes valeurs humaines, va naitre de cette confrontation intergénérationnelle.

Didier Pitelet, fondateur de Moons’Factory, (On The Moon, E-Walking et Moon Press), spécialiste de l’accompagnement du changement, a publié en 2013 « Le prix de la Confiance – une révolution humaine au coeur de l’entreprise » (Editions Eyrolles).