Le métier de manager de transition a considérablement évolué, constate une enquête du cabinet Valtus, numéro un du secteur en France et numéro deux en Europe (voir l’interview de son président Philippe Soullier). Les 500 managers de transition interrogés en avril et mai dernier dans le cadre de cette enquête utilisent de plus en plus les réseaux sociaux, s’internationalisent et se diversifient, tant dans les secteurs que les fonctions. Par contre, le profil type d’un manager de transition évolue peu : il est un homme de 53 ans, vivant en Île-de-France, selon les résultats de cette enquête. Détails de cette étude dont les résultats sont similaires avec ceux du 2ème baromètre du management de transition présenté en avril dernier par l’Association des managers et du management de transition (A2MT), qui regroupe tous les managers de transition indépendants.

Profil type : un homme quinquagénaire en Ile-de-France

Si l’on constate une légère augmentation des femmes managers (14% à ce jour), les hommes restent majoritaires dans ce métier. La majorité des managers sont des jeunes quinquagénaires (58%) et résident principalement en Île-de-France (60%). Être manager de transition est une activité à temps plein : seuls 38% des répondants ont une activité en parallèle. Près de la moitié des répondants sont des managers qualifiés qui font ce métier depuis plus de 3 ans. Les répondants entretiennent une relation régulière avec deux (27%) ou trois (25%) cabinets. Les managers de transition attendent principalement de la part des cabinets un apport de mission (43%) et, en deuxième lieu, un accompagnement en mission (18%). Les répondants assurent d’ailleurs que les missions et l’accompagnement constituent le principal apport des cabinets (respectivement 40% et 22%).

Plus de missions dans les services et à l’international

La majorité des missions sont réalisées dans des groupes, filiales de groupe (43%) et ETI (21%). En termes de secteurs d’activité, l’industrie reste le premier secteur (53%), pour des raisons historiques. On constate néanmoins une baisse significative du secteur depuis 2008 (-24%), au profit des services (36% vs. 20% en 2008). Il y a également une progression des missions à l’international, qui représentent aujourd’hui 17%. Toutefois les missions sur le territoire national restent encore largement prédominantes.
Autre constat de l’enquête : le manager de transition reste de plus en plus longtemps en mission : celles durant entre 3 et 6 mois, qui totalisaient 40% de l’activité en 2008, ne représentent plus que 23% aujourd’hui. Les missions de plus de 6 mois et de plus de 12 mois sont dorénavant majoritaires. Si les fonctions en direction générale, direction financière, direction des ressources humaines et direction des opérations restent les plus représentées (+de 50%), de nouvelles fonctions ont fait leur apparition. Le manager de transition intervient dorénavant à des postes de directeur marketing ou de la communication, directeur des achats, directeur des systèmes d’information ou directeur de projet.

Digitalisation du métier

Le management de transition est en pleine évolution, et c’est, pour la majorité des managers interrogés, une tendance qui va s’accentuer. 54% des répondants estiment que le nombre de cabinets spécialisés va augmenter. 45% d’entre eux prévoient une digitalisation du métier avec le développement des plateformes Internet pour la mise en relation entre clients et managers.  L’émergence du web social a, par ailleurs, transformé la recherche des missions. Si les anciens collègues ou contacts professionnels restent le premier levier (80%), plus de 63% des managers déclarent utiliser les réseaux sociaux pour la recherche de mission. Cependant, malgré cette montée en puissance, le nombre de missions qui se concrétisent par ce canal reste encore marginal (1%).




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Sophie Lhameen
Sophie Lhameen, journaliste multimédia (web et print), a travaillé pendant 15 ans comme journaliste spécialisée sur l'Afrique avant de devenir en 2008, rédactrice en chef adjointe du magazine Le MOCI (Moniteur du commerce international) jusqu'en janvier 2013. Ses centres d'intérêt : l'entreprise, le management, les ressources humaines, l'emploi, l'économie, l'intelligence économique et de l'international. Google+