Pas de doute : pour Gérard Depardieu, devenu citoyen russe, la résidence fiscale en Russie est rentable par rapport à la France. Il ne s’est vu imposé que de 6% lors de sa première déclaration de revenus au fisc russe en tant qu’entrepreneur individuel contre 87% en France ! Mais attention ce taux favorable ne s’applique qu’à ses revenus russes et non à ses cachets provenant du cinéma hexagonal et à ses actifs et placements dispersés sur le sol français (qui restent importants). D’où la délocalisation croissante des activités économiques de l’acteur français vers la Russie.

Depardieu se délocalise en Russie

C’est par l’intermédiaire de deux hommes, Nikolaï Borodatchev, patron de la cinémathèque de Moscou, et le producteur Arnaud Frilley, bien implanté en Russie, que Depardieu a développé ses affaires dans ce pays. Comme l’explique Le Figaro, Nikolaï Borodatchev et Arnaud Frilley forment un véritable clan gérant les intérêts de la star ainsi que ses déplacements en Russie, en Tchétchénie ou au Kazakhstan. Arnaud Frilley, ami d’enfance de Depardieu, lui a fait rencontrer en 2010 Nikolaï Borodatchev, un proche de Vladimir Poutine originaire de Saransk, capitale de la Mordovie. C’est d’ailleurs dans cette ville que Depardieu est officiellement enregistré comme résident et entrepreneur individuel.

Un taux d’imposition privilégié de 6%

L’acteur français se voit appliquer le taux d’imposition privilégié de 6%, correspondant aux entrepreneurs dont les revenus annuels ne dépassent pas 60 millions de roubles (1,3 million d’euros). Habituellement, le taux est fixé à 13% pour les résidents russes (il faut séjourner dans le pays 6 mois et un an). Pour l’instant, ses revenus russes sont assez limités par rapport à ses cachets d’acteur français (plus de deux millions d’euros par an). Depardieu dispose en outre d’un important patrimoine en France : un hôtel particulier à Paris (en vente à 50 millions d’euros), un château dans le Val de Loire, une SCI dans les Yvelines, une villa à Trouville, un vignoble dans le Maine-et-Loire, des parts dans une brasserie parisienne, etc.

En Russie, Depardieu est apparu dans une série russe et des publicités pour une banque et a joué dans un film intitulé “Turquoise” tourné en partie en Tchétchénie avec l’actrice Elizabeth Hurley. Mais d’autres projets cinématographiques sont en cours et l’acteur a annoncé son intention d’ouvrir un restaurant et un centre artistique à Saransk. En outre, si Depardieu tourne des films produits par des sociétés étrangères, il échappe à l’impôt sur le revenu français. Le dernier film tourné par Depardieu, Welcome to New York d’Abel Ferrara, inspiré de l’affaire DSK n’entre toutefois pas dans cette catégorie puisqu’il a un producteur français, Vincent Maraval, et que Depardieu a accepté de n’avoir pas de cachet pour ce film. Sorti uniquement en vidéo à la demande, il a déjà été téléchargé plus de 100 000 fois, un succès !