Gérer les conflits fait partie du quotidien du cadre actif. Pour la plupart d’entre vous, le conflit est désagréable. Des sensations fortes vous dérangent, l’autre vous irrite, vous n’aimez pas l’ image de violence. Et si vous le viviez autrement ? Osez aimer le conflit…

Conflit, que se passe-t-il ?

Entre rester professionnel et cogner un peu fort, le conflit vous fait passer dans un Space Mountain désagréable. Enervé, vous pouvez voir la violence de la situation, la votre et celle de l’autre. Et la société, la culture nous a toujours dit : « la violence, c’est moche ! », hypocritement ? Alors, voici les bonnes nouvelles :
– le conflit c’est la vie. D’abord la survie d’ailleurs puis la vie ;
– N’être pas d’accord permet d’innover, d’ouvrir des chemins ;
– Pas de conflit, c’est l’ennui assuré ;
– Le conflit vous met face à vous-même et vous apprend énormément ;
– Le conflit permet d’approfondir la relation. Même les stoïciens disent que le bonheur est plus solide avec quelques conflits de temps en temps ;
– Le conflit permet de tester les limites et d’apprendre à les renforcer. S’il y a conflit, c’est qu’il y avait flou ou faille… une opportunité !
Pas encore convaincus ?! Je vous en remercie, car nous allons aller plus loin : voici comment faire du conflit un moment de plaisir gourmand, avec les 3 principes de la méthode Harvard pour mieux le gérer, s’y mettre et y trouver du plaisir.

1 – Le conflit vous permet d’apprendre plutôt qu’affirmer

Aurobindo, un sage indien formé en Angleterre dit que chaque fois qu’une personne gagne un argumentaire, elle perd l’occasion d’apprendre quelque chose. La question choc du conflit est : « Qu’est-ce qui m’a échappé dans cette situation ? »  ou encore : « Qu’est-ce que je n’ai pas vu ? ». Je vous rassure tout de suite, une partie de la réponse se trouve chez l’autre, celui ou celle avec lequel vous êtes en conflit.
Entraînement : revisitez vos anciens conflits en vous efforçant d’identifier tout ce que vous ne saviez pas à ce moment-là. Puis essayez avec vos conflits actuels.
Dans cette configuration, prendre du plaisir peut être un élément de la solution : je passe d’un état territorial, prêt à défendre mes intérêts à un état de curiosité, du plaisir de la découverte.
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2 – Il faut être au moins deux pour être en conflit

En d’autres termes, vous êtes toujours partie prenante, responsable du conflit, mais pas coupable. Notre leader qui n’écoutait pas est en conflit avec son bras droit Victor. Qui a raison selon vous ? Je suis en lien avec l’autre et il y a mille et une façons de vivre ce lien. Seulement, j’ai choisi celle-là qui génère une tension, un conflit. Là aussi, la solution est dans le problème. Il est toujours plus facile de changer votre partie que d’essayer de modifier cette de l’autre. Alors qu’est-ce que vous avez fait ou pas fait pour générer ce conflit ?
Entraînement : Observez à une terrasse de café les discussions, conflictuelles ou non. En quoi les personnes sont en résonance ? L’un s’ennuie, l’autre ne l’a pas vu ?
Petit clin d’œil : si, dans une relation proche, vous n’entendez pas le soupir d’une tension ou le murmure d’un conflit. .. c’est qu’il manque la respiration de la liberté. Éloge du couple [ Jacques Salomé ]

3 – Parlons ensemble d’impact

Souvent, dans un conflit, vous prêtez à l’autre des intentions mauvaises et vous en donnez de belles. La mauvaise nouvelle est que ce que vous prêtez va me revenir assez vite et assez fort. Vous allez aussi devoir payer ce que vous vous donnez comme intentions magnifiques. Les enfants adorent jouer avec le concept « il l’a fait exprès » et je leur réponds invariablement : « Qu’est-ce que tu en sais ? » Et puis, celui qui affirme « L’autre l’a fait exprès » n’est pas un ange : « Celui qui le dit, c’est celui qui l’est ». Méfiez-vous du cadre gentil qui réside en vous. Jouez plutôt à rencontrer votre démon, celui qui aime bien se battre un peu.
En résumé,
– parler de l’autre, de ses intentions revient à jeter de l’huile sur le feu. Le « tu » tue,
– la situation ne vous convient pas
– Vous aimeriez que la situation change, mais en quoi ? comment ? quand ?
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Entraînement : Commencez à parler de vous. Quel est l’impact sur moi de la situation ? Quelle est ma demande ? Pour aller plus loin, découvrez votre style de communication.

Mes clients utilisent cette méthode et m’ont dit que le conflit devient petit à petit un peu plus un plaisir, un jeu plus léger. Ils ou elles apprennent à en rire. A vrai dire, c’est même un cercle vertueux pour eux car plus ils prennent du plaisir, mieux ils gèrent. Entre le cadre professionnel et le cadre émotionnel, sortons du conflit avec élégance par le rire.
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