Le bien-être au travail, un enjeu majeur de société

Aujourd’hui, la place de la bienveillance dans l’entreprise alimente de nombreux débats dans les médias et les réseaux sociaux. Le phénomène trouve peut-être son origine dans une certaine déliquescence des relations, naturellement cristallisée dans l’entreprise où nous passons une grande partie de notre journée. Les standards mondiaux de rapidité et d’efficacité relèguent au second plan une qualité de relation humaine qui nécessite d’être entretenue. Un désarroi sincère est parfois ressenti chez les cadres et les salariés. Fort de ce constat, le bien-être au travail est devenu un enjeu majeur de société, et il possède aujourd’hui ses propres labels. Son 1er salon européen, Vitaelia, s’est tenu les 27 et 28 mai derniers à Paris.

Avec les neurosciences, tout devient possible

Par ailleurs les neurosciences et les conclusions de leurs travaux deviennent accessibles à tous. Par l’examen de nos neurones et connexions synaptiques, l’accès à de nouvelles ressources intellectuelles et psychiques jusqu’à alors inexploitées devient patent. La compréhension des phénomènes rend désormais tout possible. Les dernières avancées scientifiques sur la neuroplasticité du cerveau renseignent abondamment sur la mécanique en œuvre. Cette magnifique mécanique nous éclaire sur nos habitudes, nos façons de penser et nos comportements. Certains comportements que nous avons depuis toujours méritent sans doute d’être améliorés, mais nous peinons à changer malgré leur caractère souvent invalidant. La bienveillance et les neurosciences pourraient devenir le partenaire idéal pour l’entreprise, la bonne surprise de notre époque. Si la bienveillance apparaît comme incontournable dans l’entreprise, les neurosciences arrivent à point nommé pour la mettre en œuvre.

Quand la bienveillance remplace l’a priori

En d’autres termes, sans reconnaissance que nous pouvons agir autrement, nous agirons toujours de la même manière. Or a priori et idées préconçues nous assaillent sans cesse. Les neurosciences montrent comment un même élément déclencheur, intérieur (pensée, émotion) ou extérieur (vision, son, odeur, sensation) appelle toujours en nous la production d’une même pensée puis d’une même action. La cause et le résultat sont étroitement imbriqués par connexion synaptique. Lorsqu’une situation du passé a engendré une réaction de notre part (sans doute appropriée à l’époque), un élément actuel nous rappelant la situation va automatiquement mettre en connexion les réseaux neuronaux et proposer à l’individu de réagir de manière connue. Ici, nous sommes dans l’a priori. Selon les neurosciences le temps est un concept qui dépend d’innombrables facteurs, en particulier concernant l’individu lui-même. Il peut alors être profitable de fractionner l’instant séparant l’élément déclencheur de la réaction en plusieurs séquences, puis de déplacer le curseur de notre attention non plus sur la réaction, résultat attendu et validé depuis des années sous forme d’habitude, mais sur l’élément déclencheur. Ici, la bienveillance remplace l’a priori.

PIB versus BEG ou Bien Etre Général

L’initiative de la bienveillance est toujours féconde. Les changements attendus entre deux collègues agissent comme boule de neige au sein de la totalité de l’entreprise. Les initiatives individuelles de bienveillance y résonnent horizontalement et verticalement. Un nouveau paradigme de l’entreprise verra le jour. Certains politiques ambitieux ne le préconisent-ils pas ? Le PNB (Gross Domestic Product en anglais) voit le jour en 1934, destiné à donner des informations sur l’activité économique lors de la grande dépression. Il devient ensuite l’autorité de mesure du progrès des Etats à travers le monde. En 2014, le PNB à 80 ans et apparaît de plus en plus obsolète. De nombreux acteurs de la vie politique internationale préconisent sa mise à la retraite et son remplacement par un autre indicateur pas seulement économique, le BEG ou Bien Etre Général. La bienveillance a toute sa place dans l’entreprise et les neurosciences nous aident à l’installer durablement.