La première phase d’élaboration du Document unique (DU) est l’audit RPS. Bien sûr nous pouvons donner des définitions, parler des audits quantitatifs qui sont des grilles d’évaluation des risques type questionnaire Karasec, auto-questionnaire summer, audits qualitatifs, qui sont essentiellement fait d’entretiens, etc., chacun a sa méthode ou ses méthodes selon le type de structure et de problématiques à résoudre… Mais l’important est de comprendre le sens global de l’audit RPS. Il s’agit de faire un état des lieux de la situation de l’entreprise, d’en dégager les points faibles ou non conformes pour en sortir par la suite des axes d’amélioration. Il est nécessaire que cet audit soit formalisé sous forme de rapport écrit permettant de mener par la suite les actions adéquates dans le but de corriger les écarts et dysfonctionnements constatés. Pour ma part, je préconise 3 étapes clés de l’audit RPS mémorisables comme un entonnoir. Les voici.

1 – Le diagnostic collectif

Il s’agit de déclencher dans l’entreprise une action collective et même collaborative. Cela sous-entend de motiver toutes les acteurs du changement et d’avoir quelqu’un à leur échelon. L’objectif étant pour la direction de communiquer ouvertement, rendre public largement, diffuser la démarche (blog interne spécialisé, e-mailing, réunions, conférence etc.). Tous les salariés sans aucune exception, des managers aux employés, doivent se sentir impliqués dans la démarche RPS. Il est important de pouvoir les rassurer en leur confirmant qu’ils ont le droit, voire même le devoir, de s’exprimer sans s’inquiéter de sanctions éventuelles.
La liberté d’expression importante en la matière et l’anonymat sont nécessaires pour éviter toutes dérives. Il s’agit d’organiser la cohésion autour de la thématique et  rendre les salariés acteurs du processus de décision. Cela implique que la personne qui intervient dans cette phase du processus soit en capacité de fédérer et d’amener la cohésion face au projet. On en parle beaucoup actuellement, c’est un terme très à la mode et pour autant nécessaire, il faut un leader qui motive et  donne confiance,  passionné et qui donne envie de le suivre. Nous pensons tous au dirigeant, et pourtant ce n’est pas forcément lui le mieux placé. Mais à lui de choisir et de faire appel à son porte-parole au sein de la structure ou un intervenant extérieur.
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2 – Parler aux services pour mettre en place des actions spécifiques

Selon les services, structures, lieux d’activités etc… les problèmes, les difficultés et les risques rencontrés ne sont pas les mêmes. Cela va de soi me direz-vous ! Ainsi les problèmes qui vont ressortir seront différents et les actions choisies dans le plan d’action devront être personnalisées selon les besoins exprimés par les différents services. Dans tel service, il s’agira de réorganiser et d’éclaircir les tâches de chacun afin que les unes n’empiètent pas sur les autres. Dans tel autre, de remplacer le matériel défectueux – ordinateur qui bug, chaise inconfortable etc… –  ou encore pourquoi pas  accorder à certains des séances de coaching…. et bien d’autres choses encore. L’intérêt étant d’être le plus précis possible dans l’action à mener. Cette phase est très importante et le consultant RPS, ou le manager lui-même si l’entreprise décide de faire toute seule, doit réellement savoir «  Ecouter » les demandes et en comprendre le sens profond. C’est souvent derrière les mots que se cachent les maux les plus terribles (en cas d’addiction ou d’ harcèlement par exemple…).  Faire appel à un intervenant RPS extérieur peut s’avérer un choix judicieux, puisqu’il n’a aucun parti pris.
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3 – Parler au personnel et l’accompagner

Encore une fois, le maitre mot est l’expression du salarié, qu’il soit manager ou employé. Il s’agit d’agir sur  2 piliers forts : remotiver les salariés en souffrance  et – nous l’oublions souvent – maitriser  le mieux possible le «  venin » qui s’immisce sans faire de vague au sein de la structure. Encore une fois : comment faire ? Gérer les charges de travail des uns, cadrer les comportements des autres. En tout état de cause,  comprendre les mécaniques et les enjeux interpersonnels, et faire appel si besoin aux spécialistes concernés en commençant par la médecine du travail, les organismes de formations ou autres qui apporteront leurs expertises pour la mise en place concrète du plan d’action RPS.
Quelques questions à se poser : est-ce qu’au sein de votre entreprise tout le monde a pu s’exprimer librement au sujet des RPS ? Votre demande a-t-elle été prise en compte ? Si non pourquoi ? En connaissez-vous la raison ?
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