En 2014 Manuel Valls nomme Emmanuel Macron ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique. Un choix jugé discutable d’un homme émérite au parcours atypique par la gauche du parti socialiste. Revenons sur son parcours susceptible de déplaire aux Français, un énarque qui se veut de gauche, dont les activités ont longtemps été liées au monde de la finance. Emmanuel Macron : le banquier préféré de Hollande.

Emmanuel Macron, un homme “bien né”

Fils de médecins, il fait ses études secondaires dans un lycée catholique. Après l’obtention de son baccalauréat scientifique mention très bien, il poursuit des études supérieures de Philosophie jusqu’en DEA, avant d’intégrer l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, puis l’ENA, dont il est diplômé. Au vu de ses origines bourgeoises, et d’un tel parcours universitaire, sa préférence pour le parti socialiste semble des plus étonnantes. Toutefois, ses sensibilités de gauche lui viendraient de sa grand-mère, dont les parents étaient illettrés.
Il n’en reste pas moins qu’à l’âge de 24 ans, Emmanuel Macron se révèle être un militant très actif. Il rencontre François Hollande en 2006 mais n’intègre son équipe qu’en 2010.

Banquier d’affaires chez Rothschild

Il débute sa carrière comme haut fonctionnaire, rapporteur de la “Commission pour la libération de la croissance française”. En 2008, il est recruté comme banquier d’affaires chez Rothschild. Un choix professionnel qui semble en contradiction avec ses convictions politiques de gauche, mais qu’il explique par le rejet de ses pairs lors des dernières élections législatives en Picardie et par l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007. Cadre chez Rothschild, il devient successivement associé puis dirigeant, jusqu’en 2012. Toutefois, il soutient François Hollande dès 2010 et devient secrétaire général adjoint de l’Elysée en mai 2012, avant de prendre ses fonctions actuelles.

Un bon gestionnaire et un économiste avisé

Aujourd’hui, nombreux sont les élus et militants socialistes qui se demandent s’il possède le profil adapté à ce poste, au sein d’un gouvernement de gauche, tant ses idées sociales-libérales sont affirmées. La veille de sa nomination, il affirmait d’ailleurs dans une interview, donnée au magazine Le Point, être favorable à “déroger aux règles de temps de travail et de rémunération” en entreprise. Au vu de son bagage et de son investissement au sein du parti socialiste, il possède assurément les compétences et l’étoffe d’un ministre de gauche. De même, son expérience chez Rothschild, où il s’est montré véritablement performant, prouve qu’il est un bon gestionnaire et un économiste avisé. Il connaît le monde de la finance et saura gagner la confiance des chefs d’entreprises. Son manque d’expérience en politique, son jeune âge, les contradictions de son parcours professionnel et ses opinions social démocrates constituent un handicap. Par ailleurs, il apparaît comme un nanti, qui a flirté durant des années avec le monde de la finance, celui-là même que François Hollande souhaitait combattre. Un constat qui peut réellement le décrédibiliser aux yeux des Français, mais qui n’empêche pas jacques Attali, qui le connait bien, de le voir “présidentiable”.