Killy continue sa course en tête

3 médailles d’or aux Championnats du monde 1966 à Portillo (Chili), 4 médailles d’or aux Championnats du monde 1968 à Grenoble, vainqueur du classement général en 1967 et 1968, vainqueur de la Coupe du monde de descente en 1967, de géant en 1967 et 1968, vainqueur de la Coupe du monde de slalom en 1967… Seul skieur à avoir remporté en Coupe du monde 6 victoires consécutives dans toutes les disciplines de l’époque (1967), il enlève 12 des 17 épreuves de la première édition de la Coupe du monde en 1967. Il est loin le temps où Killy dominait le ski mondial. Son palmarès le hisse au sommet  des records et surtout de talents. Car l’homme est doué : aptitudes physiques, techniques et mentales se marient avec le sens des affaires, une qualité de gestionnaire et de manager efficace, et un courage hors du commun. Aujourd’hui il descend les passerelles d’avion, slalome avec les géants du monde et sait combiner sport et business. Killy a toujours eu un temps d’avance sur ses concurrents, sa prise de risques est sûre, sa vision de la meilleure ligne juste et son départ « catapulté » qu’il utilise dans les affaires incomparable.

Businessman et figure de l’Olympisme

Quand il arrête sa carrière après les Jeux Olympiques de Grenoble, il a moins de 25 ans. Lorsque la station de Val de d’Isère refuse sa proposition de collaboration, il se tourne vers les Etats-Unis qui l’accueillent à bras ouverts. Il capitalise alors sur son image de champion sous l’aile de Marc McCormark, patron de l’incontournable agence de management américain I.M.G. Il crée une société de vêtements de sports (Veleda-Killy) et noue des accords de promotion avec des marques de multinationales : GM, United Airlines, Head Rolex, Coca Cola… Après les Jeux olympiques d’Albertville, il devient PDG jusqu’en 1999 d’Amaury Sport Organisation (ASO), qui gère le Tour de France et le Paris-Dakar. A 70 ans cette année, il n’a jamais quitté le ski et contribue à son amélioration et à la promotion des stations de ski : membre du Comité exécutif alpin de la Fédération internationale de ski (FIS) pendant plusieurs années, il co-préside le Comité d’Organisation des Jeux olympiques d’hiver en 1992, préside la commission de coordination des Jeux olympiques d’hiver de 2006 à Turin, et depuis 2007 celle des Jeux d’hiver de Sotchi.

L’homme fort de la Russie depuis 13 ans

La carrière de Poutine dans un autre genre fait appel aux mêmes qualités. Membre du KGB, il commence sa carrière politique à la mairie de Saint-Pétersbourg. Conseiller du président Boris Eltsine, celui-ci le nomme directeur du FSB, la sécurité publique. En 1999, il est président de la Fédération de Russie par intérim après la démission d’Eltsine. Elu président  au 1er tour de l’élection de 2000, réélu en 2004, il pilote des réformes qui redressent l’économie nationale et concentre de plus en plus les pouvoirs. En 2008, il lui est interdit par la Constitution de se présenter pour une 3ème fois. Toujours déterminé, il décide de soutenir Dimitri Medvedev qui une fois élu le nomme président du gouvernement. Poutine prend aussi la direction du parti Russie unie et en 2012 se présente à l’élection présidentielle qu’il remporte au premier tour de scrutin.

Réussir les jeux Olympiques

Ce palmarès hisse Poutine au sommet des records et surtout des talents. L’homme est doué : aptitudes physiques, techniques et mentales se marient avec le sens politique, une qualité de manoeuvrier et de dirigeant efficace, il slalome entre les obstacles avec un sang froid hors du commun. Une sorte de mimétisme aurait rapproché les deux champions. “Depuis sept ans que je travaille avec Poutine, tout se passe merveilleusement bien”, déclare Killy au JDD. Pourtant beaucoup de choses auraient pu les séparer : violation des droits de l’Homme en Russie,  mafia, loi anti-gays… Depuis 2007  à la tête de la commission de coordination des Jeux d’hiver de Sotchi, Killy a appris à connaître Poutine qui veut faire à tout prix des Jeux une vitrine de la Russie. Les deux hommes sont des sportifs éclectiques : pour Killy, le ski, les sports mécaniques, l’hélicoptère… pour Poutine depuis sa jeunesse, la lutte russe, le sambo et le judo, le tennis,  l’équitation, la natation…et le ski alpin. King Killy et Tsar Poutine, deux champions pour réussir les Jeux, l’un pour améliorer son image que certains trouvent top autoritaire, l’autre pour poursuivre son militantisme pour l’olympisme et le rapprochement des hommes à travers le sport.