Marc Simoncini fait partie des pionniers du Web, ces autodidactes qui ont façonné l’économie et les codes de la Toile. Diplômé de Supinfo en 1984, il monte dans la foulée sa première entreprise de services Minitel, et enchaîne avec une seconde affaire, une SSII dédiée au développement de solutions interactives, puis avec iFrance, entreprise précurseur en matière d’hébergement Internet. C’est à cette époque qu’il rencontre Xavier Niel, fondateur et dirigeant d’Illiad, et aussi Catherine Barba, ponte du e-commerce, aujourd’hui l’une des business angels les plus actives de France. Marc Simoncini travaille beaucoup, près de 15 heures par jour et son acharnement paye en 2000 quand il revend iFrance à Vivendi pour 182 millions d’euros, en titres et en cash.

Meetic, 1,474 millions de visiteurs
uniques en France 
(2015 Médiamétrie)

Lui vient alors l’idée de lancer un site de rencontres Meetic qu’il développe « pour s’amuser », espérant y consacrer moins de temps, jouir de la vie et travailler « pour s’occuper », comme il le raconte dans une interview donnée à Atlantico. Mais Meetic est financé par emprunt gagé sur ses actions Vivendi  qui un matin voient leur cours s’effondrer brusquement. Deux jours plus tard, un courrier de la banque lui indique qu’il lui reste quelques jours pour rembourser des millions d’euros. « C’était un cataclysme, raconte-t-il, je passais de quelqu’un « qui avait beaucoup » d’argent à quelqu’un « qui devait beaucoup d’argent » ! La seule chance de sortir de ce cauchemar, c’était d’arriver à développer une entreprise capable de rembourser les dettes que j’avais accumulées avec la chute de l’action. » De hobbie, Meetic devient alors sa seule option pour s’en sortir, le challenge de sa vie, avec le devenir que l’on connait. « La plus belle chance (…) a été de perdre tout mon argent », aime-t-il à raconter. En 2015, Marc Simoncini revend Meetic pour 325 millions d’euros.

101 projets pour soutenir l’entrepreneuriat et Jaïna Capital

En parallèle à sa carrière, l’homme d’affaires est très investi dans l’écosystème entrepreneur. Il fonde 101 projets en partenariat avec Xavier Niel et Jacques Antoine Granjon, un concours de « pitch » où les jeunes créateurs d’entreprise n’ont que 60 secondes pour convaincre les trois compères d’apporter 25 000 euros dans leur capital. Instinctif, il investit au gré de ses coups de cœur, notamment via Jaïna Capital, son fonds d’investissement dédié aux startups, qui en compte environ 45 aujourd’hui. Le serial entrepreneur du digital (iFrance, Meetic, Sensee), soutient les entrepreneurs qui pensent le monde différemment. Sa dernière contribution date du mois dernier et concerne la marque de vêtements Jane de Boy, fondée par Marie et George Simon au Cap Ferret, pour laquelle Marc Simoncini a annoncé un tour de table de 1.7 million d’euros. Aux entrepreneurs, il conseille : « chaque erreur est une opportunité d’apprendre. L’essentiel, c’est de ne pas faire deux fois la même. » (Interview L’Express le 13/11/2014)
Il y a 5 ans cet amateur de  planche à voile, kitesurf, ski ou encore le tennis découvre le vélo qu’il trouvait ridicule jusque là et en devient passionné « un jour j’ai eu l’opportunité de monter sur un beau et bon vélo et j’ai découvert que la bicyclette était un sport de glisse lorsque l’on avait le bon matériel. Et je ne suis jamais redescendu d’un vélo, c’est devenu une vraie passion. Je regarde même le Tour de France alors qu’avant je ne comprenais pas à quoi cela servait… » déclare-t-il à GQ magazine. A 53 ans, il n’en fallait pas plus à ce touche-à-tout du numérique pour concevoir un vélo léger Heroïn.

Un soutien d’Emmanuel Macron

Partisan du made in France, il s’est engagé pour la présidentielle de 2017 et le seul qui le mobilise c’est Emmanuel Macron  qu’il soutient depuis le début en participant à  un groupe de travail d’entrepreneurs, déclarant au Parisien que le jour où il présentera un projet de développement pour la France « je le soutiendrai au maximum, financièrement et médiatiquement. »
Pour Marc Simoncini, l’ancien ministre de L’économie est le meilleur, « un garçon formidable »  qu’il estime « capable de changer le système car il n’en fait pas partie. » Pour lui, c’est un ancien banquier d’affaires, et dans cette expression il retient plus affaires que banquier, un métier dans lequel il a rapproché des entreprises avec l’analyse de toutes les problématiques du chef d’entreprise l’’emploi, la fiscalité, les syndicats, les salariés…En fait Emmanuel Macron à ses yeux est « un entrepreneur avant d’être un homme politique », comparant son parti à une start-up.