Une enquête publiée par le cabinet Robert Walters donne le ton du marché de l’emploi-cadre en 2023. Au programme, les augmentations de salaire et l’accent sur des avantages connexes tels que les horaires flexibles, la formation professionnelle, les plans d’augmentation sur plusieurs années… Décryptage.

87 % des cadres ont songé à démissionner en 2022

Signal d’une forte remise en question des fondamentaux professionnels : 87 % des cadres, écrasante majorité, ont envisagé de près ou de loin de quitter leur emploi en 2022. Et la tendance se confirme début 2023 selon les déclarations du cabinet Robert Walters. avec l’amplification de deux phénomènes :
1 – le renversement du pouvoir du fait de la pénurie des talents sur les emplois cadre
2 – Le célèbre mouvement de quite quitting, désignant ces cadres qui quittent leur entreprise durant les premiers mois ou les premières années suivant leur embauche.

Vie perso, sens et RSE : les attentes des cadres en 2023

Face à de telles perspectives, ce sont 79 % des cadres qui ont confiance dans le marché de l’emploi pour cette année 2023. Les attentes fortes qui sont évoquées concernent l’équilibre vie personnelle et vie professionnelle, le sens donné aux missions, les implications de l’entreprise dans les sujets de la RSE, et enfin la rémunération avec ses différentes composantes.

Dans un contexte d’inflation : le salaire, encore et toujours au centre des débats

Oui, le salaire est toujours au centre des préoccupations professionnelles. Dans le contexte actuel de forte inflation, 7 cadres sur 10 souhaitent demander une augmentation pour l’année 2023. 6 cadres sur 10 sont prêts à quitter leur emploi si leur augmentation n’est pas supérieure à l’inflation, les entreprises quant à elles s’inquiétant pour l’avenir. 85 % d’entre elles sont préoccupées par la pénurie des compétences (contre 76 % en 2021) et 8 sur 10 prêtes à accorder des augmentations en 2023.
Par ailleurs, 76 % des entreprises reconnaissent avoir amorcé des initiatives de fidélisation de leurs effectifs-cadres en 2022, soit 24 % de plus qu’en 2021, principalement  en matière de télétravail, de formation professionnelle continue et de bien-être au travail (qvt).

Les salaires devraient grimper pour les cadres déjà en poste

D’après l’Étude de rémunération du cabinet Robert Walters, les salaires devraient grimper de 4 % pour les cadres déjà en poste, et 17 % pour ceux qui prennent le risque de changer d’employeur. Selon les spécialistes, ces prévisions ne permettront pas de faire augmenter les salaires aussi vite que l’inflation. Les entreprises devront donc innover pour attirer, mais surtout fidéliser leurs cadres dans ce contexte de pénurie et de volatilité. Le cabinet Robert Walters donne quelques pistes : une plus grande flexibilité du travail, un plan concret de formation professionnelle ou encore des propositions de « step increase », à savoir des plans d’augmentation sur plusieurs années. Cette dernière mesure est potentiellement à succès, car elle permet au salarié de se projeter au sein de l’entreprise. Enfin, en 2023, 9 entreprises sur 10 projettent  des révisions de salaire au moins deux fois par an.

Les perspectives d’emploi par secteur d’activité

En Ressources Humaines:
Offres d’emploi : +78 %
Salaires + 7 %
En Finance :
Offres d’emploi : +73 %
Salaires : +6 %
En Juridique :
Offres d’emploi : +65 %
Salaires : +9 %
En IS & Data
Offres d’emploi : +59 %
Salaires : +7 %
En Marketing digital & Vente
Offres d’emploi : +32 %
Salaires : +7 %
En Achat et Supply Chain
Offres d’emploi : +54 %
Salaires : +6 %

À propos de l’enquête : Robert Walters, cabinet de recrutement spécialisé, intervient dans le recrutement de cadres en top et middle management dans des domaines d’activité ciblés (Finance, Banque, Assurance, Ressources Humaines, IT…). Le cabinet a également développé une activité de Management de Transition. L’étude de rémunération a réalisée auprès de 50 000 personnes dans le monde, de janvier à novembre 2022, dont plus de 1 700 cadres et entreprises
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