1 – Inspirer les autres par ses idées

Fausse route. On croit souvent que, pour être un leader, nous devons être dotés d’un profil psychologique de leader. Il faut vouloir commander, être décisif voire autoritaire, se faire adorer ou craindre…
Vraie piste. Il s’agit moins d’une question de profil que d’une question de relations avec les autres. Pour être un « leader » (« meneur » en français), il faut avoir des « followers » (« suiveurs »). Il faut donc être influent. Si nous ne pouvons pas tous faire figure de guide charismatique, nous pouvons tous exercer une influence sur les autres – à travers les relations que nous entretenons avec eux. Le leadership, c’est d’abord afficher son appartenance au groupe, se montrer solidaire sur les grandes questions qui travaillent le groupe. Ensuite, c’est inspirer les autres par vos idées – et très souvent une idée toute simple fonctionne mieux qu’un projet grandiose. Et puis, il faut inspirer confiance en acquérant une réputation d’intégrité : vos actions correspondent à vos paroles et vous en endossez la responsabilité publiquement. Pour boucler la boucle, quand les autres nous témoignent leur confiance, nous les payons en retour.
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2 – Poser les bonnes questions au bon moment

Fausse route. On croit souvent que le leader doit apporter les solutions. Le leader, c’est forcément celui qui a toutes les réponses. Les autres errent comme des âmes en peine dans la nuit de l’ignorance, jusqu’à ce que le leader les éclaire en fournissant le remède dont ils ont besoin.
Vraie piste. Le leader, c’est plutôt celui qui pose les bonnes questions au bon moment – que ce soit le bon moment dans la vie de l’organisation ou le bon moment au cours d’une réunion. Les meilleures solutions, on les trouve généralement en exploitant les ressources de l’intelligence collective. Mais pour bien exploiter ces ressources, il faut savoir poser des questions susceptibles de stimuler les cerveaux et orienter la réflexion dans la bonne direction. Ces questions sont ouvertes (« Pourquoi ? », « Comment ? », « Qui ? ») et portent directement sur l’objectif majeur du groupe.
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3 – Recueillir un maximum d’info pour une meilleure décision

Fausse route. Le leader prend les décisions importantes dans la solitude de son bureau, en invoquant l’inspiration de son génie propre et en interrogeant sa conscience.
Vraie piste. Le leader, qu’il prenne ses décisions tout seul, de manière autocratique, ou en compagnie des autres, selon une procédure démocratique, se doit toujours de consulter les autres à un stade ou un autre du processus décisionnel. Non pas pour soigner sa popularité, mais pour recueillir un maximum d’informations et de perspectives pertinentes. Premièrement,  nous ne pouvons décider que quand nous avons toutes les données nécessaires. Deuxièmement, notre jugement est naturellement biaisé par notre expérience ou notre préoccupation initiale. Il nous faut donc sortir – même momentanément – de notre propre perspective pour juger de la meilleure approche. Cette porte de sortie, ce sont les autres qui nous la fournissent.

4 – Valoriser l’intelligence collective

Fausse route. La diversité c’est encore un de ces mots bateau, un de ces concepts à la mode, par lesquels les managers essaient de faire bonne figure auprès de leurs collaborateurs ou de se donner bonne conscience.
Vraie piste. Pour exploiter l’intelligence collective, il ne suffit pas d’écouter les membres du groupe qui pensent déjà comme nous. C’est de cette manière que nos propres préjugés sont renforcés. Il faut savoir écouter tous les membres de notre groupe quand nous les consultons. Très naturellement, nous sommes portés à écouter les personnes qui abondent dans notre sens, qui nous rassurent ou qui nous ressemblent – par l’éducation, par les origines, par le genre… C’est naturel, mais ce n’est pas utile. Etre ouvert à la diversité signifie être capable d’exploiter les contributions précieuses de tous ceux qui nous entourent.
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5 – Prendre en compte les émotions

Fausse route.  Le management, c’est un monde rationnel dont les émotions sont forcément exclues ; c’est un monde de réalités brutales où il n’y a ni temps ni place pour des considérations délicates, sentimentales, surexcitées ou larmoyantes. L’intelligence émotionnelle est une affaire de psychothérapeutes et de mystiques.
Vraie piste. Les émotions sont des outils par lesquels nous recueillons des informations et préparons une réaction. Elles sont au cœur de toutes nos activités. Développer l’intelligence émotionnelle ne signifie pas donner libre carrière à ses émotions ou s’émouvoir plus facilement de tout ce qui nous arrive. Il s’agit bien plutôt d’être conscient de nos émotions et de les canaliser positivement. Si l’intelligence émotionnelle évoque pour vous des bougies parfumées, des musiques relaxantes ou la thalassothérapie, vous vous trompez. Les émotions qui agitent les groupes professionnels, quoique souvent délibérément ignorées, peuvent être très violentes et même dévastatrices – comme la jalousie ou la honte. Elles peuvent saper complètement l’effort collectif. Le leader doit être conscient du rôle des émotions dans le groupe, à commencer par les siennes.
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