Les remarques sexistes perdurent en entreprise ! Selon un sondage réalisé auprès de plus de 8 000 femmes actives, 7 sur 10 affirment avoir entendu un « Ne fais pas ta blonde » en guise de réponse lors d’un échange professionnel, ou encore le grand classique « Elle est de mauvaise humeur, elle doit avoir ses règles ». De manière générale, selon ce même sondage, 8 femmes sur 10 seraient concernées par le sexisme au travail. Best off des remarques sexistes au bureau.

« Elle est hystérique »

81% des femmes managers interrogées affirment avoir enduré des remarques désobligeantes d’ordre personnel portant un jugement sur leurs compétences ou leur manière de travailler. Vous apprécierez le best of cité par les sondées : « Elle est hystérique » (grand classique !), « Elle est trop rigide », « agressive », « elle est pire qu’un homme » ou à l’inverse « Elle est trop douce pour faire ce métier, il faut en avoir ».
Lecture associée  Sexe, flirt et amour au bureau

« Miss » ou « Ma cocotte » fréquents … et dévalorisants 

9% des femmes interrogées pour ce sondage affirment avoir déjà été interpellées avec l’une de ces expressions : « Ma belle », « ma petite », « ma grande », « ma poule/ma cocotte », « ma chérie », « miss » ou « ma puce ».  38% des hommes interrogés l’ont par ailleurs constaté au sein de leur service.
Lecture associée   Comment annoncer sa grossesse à son patron

Des expressions stéréotypées visant surtout les compétences et l’humeur

« Elle ne sait pas faire grand-chose à part se vernir les ongles » concerne 23% des femmes interrogées.
« Elle est de mauvaise humeur, elle doit avoir ses règles », fait carton plein, au total 59% des sondées ont déjà été visées par cette remarque.
Enfin, le si peu original « Ne fais pas ta blonde » arrive en pole position et concerne 69% des femmes interrogées.
Lecture associée  Le marché du travail a-t-il un sexe ?

Des formules moqueuses lorsque les femmes se retrouvent entre elles

Les femmes font également l’objet de remarques et de moqueries de la part de leurs collègues masculins lorsqu’elles se retrouvent entre elles. Parmi les formules citées pour 68% des sondées « C’est une réunion Tupperware » semble être la phrase favorite des hommes, ou encore « Alors les pipelettes ! »
Lecture associée  Comment revenir au bureau après sa grossesse

Maternité et temps partiel, les femmes mal considérées

« Ah c’est vrai, j’oublie tout le temps, on ne peut pas compter sur elle le mercredi » ou encore « Elle veut un temps partiel ? Tant pis pour elle ! De toute façon elle devra tout faire ! » sont les phrases les plus couramment exprimées par les hommes.
74% des femmes interrogées reconnaissent avoir été visées par une remarque désobligeante concernant leur maternité ou la gestion de leur planning vie personnelle – vie professionnelle. Enfin, « Tu es enceinte ? Mais je croyais que tu aimais ton travail ! » semble perdurer malgré l’évidence : une femme peut aimer son travail et vouloir des enfants… Si, si, puisqu’on vous le dit !

Un impact négatif sur le rapport au travail

Conséquence de ces habitudes persistantes, 53% des femmes interrogées affirment se sentir affectées dans leur travail, émotionnellement d’abord, mais aussi par rapport à leur propre sentiment de compétence au sein de leur équipe. De manière générale, 1 sur 2  estime que les remarques sexistes impactent la confiance en soi (contre 41% des hommes interrogés), déstabilisent le travail de celles qui les subissent (87% des personnes interrogées, tout sexe confondu) et risquent de conduire à l’isolement (80% des personnes interrogées, dont 34% des femmes).
Seuls 13% des hommes et 11% des femmes estiment que le sexisme fait partie du jeu des relations hommes-femmes en entreprise et que « ce n’est pas grave ».  Si peu d’hommes approuvent le sexisme lorsqu’on leur pose la question frontalement, mais tant de femmes sont encore visées quotidiennement par ce type de remarques … Cherchez l’erreur. Messieurs, il est temps de vous réveiller !
L’étude a été initiée par le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (CSEP) présidé par la ministre des Droits des femmes. L’étude a été axée sur les relations professionnelles, les moments de la vie quotidienne ; sous l’angle des phrases stéréotypées, des attitudes et actions sexistes courantes. La consultation porte sur des salariés majoritairement cadres (92% de cadres dans l’échantillon) de 9 entreprises françaises de très grande taille. Afin de parer à ce biais de représentativité, un sondage a également été réalisé auprès d’un échantillon national représentatif de 1000 cadres d’entreprises de 250 salariés et plus.