La difficulté ne vient pas du marché, mais de la façon de l’aborder. Avancer exige de connaître le terrain sur lequel vous agissez, ce qui demande d’évacuer toute préoccupation excessive de votre sort. Voici les principales pistes de réflexion à exploiter, écrites ou tacites, à connaître.

Etre plus égoïste que l’entreprise

Avant de vous décider face à un poste et à une entreprise, posez-vous plusieurs questions de base : Le secteur de l’entreprise est-il dans une technologie qui peut être détrônée à terme par une autre ? Comment agissent les autres entreprises ? L’entreprise visée est-elle en bonne santé ? Quel type de projet lancent ses concurrents ? Internet menace-t-il à terme le poste visé ? Quelle taille d’entreprise a de l’avenir ? Quel type de contrat est préférable ? …  Il n’y a pas de réponses exhaustives, mais des tendances de marché. La petite  entreprise, souvent nouvelle, crée des emplois, la grande fait des progrès de productivité en diminuant ses effectifs ; le secteur des services gonflés par l’intérim et la sous-traitance des emplois autrefois inclus dans les effectifs industriels, implique aussi de changer souvent, la masse salariale est la variable la plus importante pour préserver sa compétitivité. Préparez-vous à travailler sous différentes formes : CDD, CDI, intérim, vacation, management de transition, free lance, portage salarial… L’éthique qui identifiait à un emploi s’effrite, le contrat moral entre le cadre et l’entreprise vole en éclats, mieux vaut être libre de tout engagement. Votre intérêt prime sur celui de l’entreprise, vous ne lui devez rien ; elle de son côté fait ce qu’elle doit faire, son responsable, le jour venu, agit aussi en pensant à lui, les liens que vous croyiez tissés se résument aux égards avec lesquels on vous annonce votre licenciement. Le monde de l’entreprise change très vite, vous devez changer plus vite que lui pour garder la permanence d’une activité. Une entreprise est un moyen de gagner de l’argent, pas de faire carrière. Elle vous licencie sans vergogne, quittez-la  sans état d’âme.

Exploiter la technique qui vous a déjà réussi

Hier, l’entreprise paternaliste garantissait la sécurité si les résultats étaient bons. Aujourd’hui, des résultats excellents peuvent annoncer un dégraissage pour les améliorer. Il est aussi difficile de trouver un emploi que dangereux d’en garder un trop longtemps. Tous les jours, des emplois sont créés, d’autres disparaissent.  Là encore, analysez vos réussites depuis le début de votre vie professionnelle, les comportements que vous avez adoptés pour les mener, poste par poste, entreprise par entreprise. Vous  le remarquerez très souvent,  le facteur déclenchant neuf fois sur dix est la confiance. La confiance recrute souvent en plus pour des postes jamais affichés sur le marché et pourvus de manière directe : vous avez travaillé avec Dupont sur un projet dans une précédente entreprise, Dupont dirige maintenant une nouvelle activité, il vous appelle et vous propose de le rejoindre. Tout se fait sans test, sans filtre, sans intermédiaire, si ce n’est celui de l’expérience vécue ensemble, de la confiance installée entre vous.  Vous avez déjà réussi par cette approche, continuez à l’exploiter, c’est la plus efficace.

Comment éviter l’emploi pourri

Demandez-vous ce que fait un employeur qui a un poste disponible ? Il fait jouer la promotion interne, puise dans les candidatures spontanées, regarde dans son entourage proche ou sa famille diplômaire, demande à ses actionnaires, à ses banquiers… Sans résultat, il le communique à l’APEC et passe une annonce dans différents jobboards, exploite les réseaux sociaux, les bases de données par métier… Sans résultat,  il se résout à confier la recherche à un cabinet de recrutement.  Cela signifie la plupart du temps que le poste proposé par un cabinet a été refusé par d’autres pourtant mieux placés : relations du DG, protégé d’un actionnaire, recommandé d’un banquier….  Cette défection à une époque où des milliers de cadres de qualité sont en recherche cache souvent un emploi malsain ou sans avenir. Mieux vaut rester sur vos gardes quand vous êtes convoqué par un chasseur de têtes, prenez vos précautions, posez mille questions, renseignez-vous, faites votre  enquête… penser à vous  avant de vous décider. A une époque où internet et les réseaux sociaux mettent en relations cadres et employeurs au nez des cabinets de recrutement, restez vigilent, tous les postes confiés à un cabinet ne sont pas pourris, mais en règle générale, ils comportent des enjeux délicats et des risques plus ou moins avoués à bien peser.

Changer de poste ou d’entreprise

Vous devez choisir une stratégie, et une seule à la fois. A trop embrasser, on étreint mal. Aujourd’hui, il est difficile, si ce n’est impossible, de changer et d’entreprise et de fonction en même temps. Si vous estimez avoir fait le tour de votre poste et que aspirez à de nouvelles responsabilités, votre première possibilité est de rester dans l’entreprise et de profiter, parfois en attendant longtemps, d’une promotion interne sur la base de votre réussite dans le poste occupé jusque là et des qualités que vous y avez démontrées. Une promotion interne coûte moins cher qu’un recrutement extérieur, l’entreprise est donc disposée à vous faire confiance sur un nouveau métier. Votre deuxième possibilité consiste à quitter l’entreprise qui n’offre pas d’opportunité et à chercher à l’extérieur. Dans ce cas, vous allez être «acheté» pour votre savoir-faire, votre compétences, votre talent : on ne vous proposera pas un poste pour lequel vous ne possédez aucun pré-requis techniques ni compétences avérées. Donc changer d’entreprise, mais pas de métier, ou changer de métier mais rester dans la même entreprise. Peut-être vous ne voulez plus faire ce métier, mais  c’est la voie obligée pour en changer à terme, sur la base des résultats que vous atteindrez facilement dans un poste que vous connaissez parfaitement. Avant de vous engager, vérifiez que la promotion interne  est pratiquée dans cette entreprise. Une fois la fonction remplie avec satisfaction, vous pourrez adopter la stratégie de changer de poste par la promotion interne, sur la base de la confiance gagnée.

S’aventurer comme Christophe Colomb

Mieux vaut le répéter : vous devez agir sur un objectif de conquête, trouver un emploi et non contourner le chômage. La conquête est motrice, le contournement improductif. Le marché aujourd’hui est illisible. Sur internet des millions d’annonces sont publiées, souvent les mêmes sur des sites différents, souvent visibles encore alors que le poste est pourvu, il y a aussi les annonces bidons, pour générer des CV pour les brokers. On estime tous ces postes (médias de recrutement, cabinets, APEC…) à 20 % des offres totales du marché à un moment donné. Attaquer cette partie, c’est vous noyer dans la masse des demandeurs d’emploi et la violence de la compétition. 90 % des candidats ciblent 20% des postes refusés par d’autres mieux placés. Laissez bien sûr des alertes sur les sites emploi, on ne sait jamais, mais investissez juste ce qu’il faut, les probabilités de trouver étant infinitésimales, et donnez votre temps et votre énergie à d’autres actions. Agissez sans attendre que le marché se dégage, l’inconnu de la destination finale n’est pas une raison d’immobilité. Face à cet océan imprévisible, le moyen le plus sûr d’atteindre votre but est d’en avoir un, de faire un plan de réalisation, de vous organiser en conséquence, pour être prêt à en changer le cas échéant. Votre but du moment a peu de chance d’être celui de demain, tant les critères d’appréciation évoluent. Si vous ne pouvez pas faire de prévision, faites des préparatifs et avancez. Christophe Colomb a raté les Indes mais découvert l’Amérique, il n’imaginait pas cette destination puisque son existence était inconnue. Vous allez rater souvent des postes visibles sur le marché et conquérir celui dont vous ignoriez l’existence.

“Curriculum à éviter” met en évidence  les conditions de votre réussite, des solutions atypiques et dérangeantes, des évidences et des portes ouvertes enfoncées que vous avez oubliées, en tous cas des pratiques avérées qui donnent des résultats, avec la plus importante de toutes, celle de ne pas faire de curriculum vitae.

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