L’accès avant la compétence : l’angle mort de l’emploi des personnes handicapées

L’accès avant la compétence : l’angle mort de l’emploi des personnes handicapées

À l’occasion de la 29ᵉ Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées (SEEPH), un constat s’impose : la France ne manque pas de talents, elle manque d’accès. Plus de 400 000 demandeurs d’emploi sont en situation de handicap, mais les entreprises continuent de recruter comme si ces compétences n’existaient pas. Le problème n’est ni la motivation ni les aptitudes : ce sont les parcours qui font défaut.

Un vivier sous-exploité faute de portes d’entrée

Le taux d’emploi des personnes handicapées dans le privé demeure en dessous de 4 %. Les obligations légales et labels existent, mais l’essentiel manque encore : des chemins d’intégration simples, progressifs et sécurisés. Lorsqu’il est utilisé autrement, l’intérim peut jouer ce rôle de passerelle.

Des pratiques de recrutement qui invisibilisent

Le CV écarte avant de rencontrer, les process standardisés filtrent avant d’évaluer. Des milliers de candidats parfaitement opérationnels restent ainsi hors radar. Sur le terrain, les approches centrées sur le savoir-être, la motivation ou la capacité d’adaptation démontrent leur efficacité. Journées sans CV, accompagnement renforcé, adaptation des postes : ces pratiques ouvrent réellement l’emploi.

Une contradiction majeure : manque de talents… et talents disponibles

D’un côté, les entreprises peinent à recruter. De l’autre, 400 000 personnes en situation de handicap cherchent un emploi. Ce paradoxe révèle une rigidité du système, non une pénurie de compétences. L’intérim offre une solution pragmatique : tester un poste, sécuriser chaque étape, progresser sans rupture. En 2024, R.A.S Intérim a délégué plus de 200 intérimaires dans 400 entreprises, preuve concrète que l’accès débloque les trajectoires.

Un tremplin d’intégration durable

Dans un marché du travail en transformation, l’intérim se distingue : flexible mais protégé, évolutif sans instabilité, accompagné sans être précaire. C’est un modèle qui écoute, ajuste et sécurise. Et il rappelle une évidence : c’est l’accès qui révèle la compétence, pas l’inverse.

L’inclusion : une pratique, pas un discours

L’inclusion ne se mesure plus à la communication, mais à la capacité d’adapter un poste, de former un manager, d’organiser un suivi. Les entreprises qui franchissent ce cap constatent que la diversité renforce la performance. Le handisport, soutenu par R.A.S Intérim depuis 2022, en est l’illustration la plus nette : derrière chaque parcours se cache un potentiel qui ne demande qu’à être mis en mouvement.

Conclusion
La SEEPH 2025 rappelle une urgence : il ne s’agit plus de sensibiliser, mais d’agir. Pour répondre à la pénurie de compétences et ouvrir réellement l’emploi aux personnes handicapées, il faut multiplier les accès, pas les obligations. Un intérim exigeant, éthique et humain fait partie des réponses. L’inclusion progressera par la transformation des pratiques, bien plus que par l’accumulation de contraintes.

Benoit Retailleau, Directeur du Développement chez R.A.S Intérim: Benoît Retailleau est Directeur du Développement chez R.A.S Intérim, où il pilote la croissance du réseau. Engagé pour un intérim plus humain, il défend une approche centrée sur le savoir-être, la motivation et l’accompagnement des talents dans leur progression.