Aristote, philosophe grec (384-322 av. J.-C), disciple de Platon, précepteur d’Alexandre le Grand, 2300 ans plus tard, Aristote reste très influent, tant il a abordé tous les domaines du savoir humain de son époque en philosophie, science, logique, dialectique, physique, biologie, psychologie, métaphysique, éthique, politique… Extraits.

« Les avares amassent comme s’ils devaient vivre toujours ; les prodigues dissipent comme s’ils allaient mourir. »
« Il n’y a point de génie sans un grain de folie. »
« L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit. »
« Le commencement de toutes les sciences, c’est l’étonnement de ce que les choses sont ce qu’elles sont. »
« La qualité de l’expression verbale est d’être claire sans être banale. »
« La main est l’instrument des instruments. »
« Qui peut le plus peut le moins. »
« Ce n’est pas un ami que l’ami de tout le monde. »

« L’objet de la guerre, c’est la paix. »
« La richesse consiste bien plus dans l’usage qu’on en fait que dans la possession. »
« Entre deux maux, il faut choisir le moindre. »
« La première qualité du style, c’est la clarté. »
« En toute chose, c’est la fin qui est essentiel. »
« L’homme est un animal social. »
« Le bien ne suffit pas à assurer le bonheur, mais le mal suffit à assurer le malheur. »
« Savoir, c’est se souvenir. »
« L’espérance est le songe d’un homme éveillé. »
« Le courage est la première des qualités humaines car elle garantit toutes les autres. »
« Le sacrifice de soi est la condition de la vertu. »
« La science consiste à passer d’un étonnement à un autre. »
« Le bonheur est à ceux qui se suffisent à eux-mêmes. »
« Il n’y a pas une méthode unique pour étudier les choses. »
« Le spectacle de la nature est toujours beau. »
« L’homme est naturellement un animal politique. »
« Aimer, c’est jouir, tandis que ce n’est pas jouir que d’être aimé. »
« Qui chérit à l’excès sait haïr à l’excès. »
« La plus grande injustice est de traiter également les choses inégales. »
« L’amitié est une âme en deux corps. »
« Celui qui n’est plus ton ami ne l’a jamais été. »
« Or le prodigieux est agréable ; j’en donne pour preuve que tous, lorsqu’ils font un récit, en rajoutent toujours, pour produire du plaisir.»
« Un beau visage est un avantage préférable à toutes les lettres de recommandation. »
« Le doute est le commencement de la sagesse. »
« Les racines de l’éducation sont amères, mais ses fruits sont doux. »
« On ne devient homme qu’en se surpassant. »
« Dieu est trop parfait pour pouvoir penser à autre chose qu’à lui-même. »
« Si la vertu ne suffit pas à assurer le bonheur, la méchanceté suffit à rendre malheureux.»
« La beauté est un appui préférable à toutes les lettres de recommandation. »

« La vertu est le juste milieu entre deux vices. »
« Avoir beaucoup d’amis, c’est n’avoir point d’amis. »
« La marque distinctive du savant, c’est la capacité d’enseigner. »
« Si l’invraisemblable arrive, c’est donc que ce qui est invraisemblable est vraisemblable. »
« Le commencement est beaucoup plus que la moitié de l’objectif. »
« Il faut préférer ce qui est impossible mais vraisemblable à ce qui est possible, mais incroyable. »
« L’information exposée dans les circonstances les plus choquantes est celle dont le public se souviendra le plus longtemps. »
« L’égoïsme n’est pas l’amour de soi, mais une passion désordonnée de soi. »
« C’est la marque d’un esprit cultivé qu’être capable de nourrir une pensée sans la cautionner pour autant. »
« L’argent n’est qu’une fiction. »
« La totalité est plus que la somme des parties. »
« Nous ne connaissons pas le vrai si nous ignorons les causes. »
« La verge et le coeur sont des organes qui remuent d’eux-mêmes. »
« Pour devenir habile en quelque profession que ce soit, il faut le concours de la nature, de l’étude et de l’exercice. »
« La colère est nécessaire ; on ne triomphe de rien sans elle, si elle ne remplit l’âme, si elle n’échauffe le coeur ; elle doit donc nous servir, non comme chef, mais comme soldat. »
« Il faut jouer pour devenir sérieux. »

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Aristote fait partie des plus grands philosophes de tous les temps

Du point de vue uniquement de son influence philosophique, seul Platon est son rival. Aristote a influencé des siècles de philosophie de l’Antiquité à la Renaissance, et ses oeuvres sont encore aujourd’hui étudiées. Chercheur et écrivain prodigieux, il a laissé une œuvre imposante, composée de plus de deux cents traités. Ses écrits couvrent un large éventail de disciplines, logique, métaphysique et philosophie de l’esprit, éthique, théorie politique, esthétique et rhétorique… mais aussi dans des domaines non philosophiques comme la biologie empirique (observation des plantes et des animaux).
La longue histoire d’interprétation et d’appropriation des textes et des thèmes aristotéliciens – sur plus de deux millénaires et comprenant des philosophes travaillant dans une variété de traditions religieuses et laïques – rend les points d’interprétation fondamentaux controversés.

L’approche fondamentale d’Aristote de la philosophie

Alors que Descartes cherche à asseoir la philosophie et la science sur des bases solides en soumettant toute prétention à la connaissance à un doute méthodologique brûlant, Aristote part de la conviction que nos facultés perceptives et cognitives sont fondamentalement fiables, et que nous n’avons pas besoin de nous attarder sur des postures sceptiques avant de nous engager dans une philosophie de fond. En conséquence, il procède dans tous les domaines d’investigation à la manière d’un spécialiste des sciences naturelles des temps modernes, qui tient pour acquis que le progrès suit l’application assidue d’un esprit bien entraîné. Lorsqu’il se met au travail, Aristote commence par examiner comment le monde apparaît, réfléchit aux énigmes que ces apparitions soulèvent et passe en revue ce qui a été dit à propos de ces énigmes à ce jour.

Selon Aristote, il nous incombe de commencer à philosopher en exposant les apparences, les choses qui semblent être le cas, puis en recueillant également les opinions crédibles émises sur des sujets que nous trouvons déroutants.

En matière de logique

Parmi les grandes réalisations d’Aristote, on trouve le premier traitement systématique des principes du raisonnement correct, la première logique. Bien que nous reconnaissions aujourd’hui de nombreuses formes de logique au-delà de celle d’Aristote, il a développé une théorie de la déduction, appelée aujourd’hui syllogistique, et ajouté une syllogistique modale. Personne avant Aristote n’a développé un traitement systématique des principes gouvernant l’inférence correcte ; personne avant lui n’a tenté de codifier les principes formels et syntaxiques en jeu dans une telle inférence.

Dans la logique d’Aristote, les ingrédients de base du raisonnement sont donnés en termes de relations d’inclusion et d’exclusion, du genre capturé graphiquement plusieurs années plus tard par le dispositif des diagrammes de Venn.

En matière de Dialectique

Tous les raisonnements rigoureux ne sont pas qualifiés de scientifiques. Comme il le reconnaît, nous nous retrouvons souvent à raisonner à partir de prémisses qui ont le statut d’endoxa, d’opinions largement acceptées ou approuvées par les sages, même si elles ne sont pas connues pour être nécessaires. Encore moins souvent raisonnons-nous après avoir d’abord fixé les premiers principes de notre domaine d’investigation. Ainsi, nous avons besoin d’une « méthode par laquelle nous pourrons raisonner de manière déductive sur toute question qui nous est proposée sur la base de l’endoxa, et rendre compte de nous-mêmes sans tomber dans la contradiction ». Il qualifie cette méthode de dialectique.