Failli, interdit de faire des affaires et de fonction dans le football,  inéligible en politique, Bernard Tapie fait du cinéma “Hommes, femmes, mode d’emploi”, de Claude Lelouch ; il anime une émission de radio sur RMC, Allo Bernard et commence ensuite sa carrière d’acteur au théâtre, “Vol au-dessus d’un nid de coucou”, “Un beau salaud”, “Oscar” avec sa fille Sophie. Il poursuit une carrière d’acteur et d’animateur à la télé, À tort ou à raison sur TF1, fait partie des invités permanents de l’émission On refait le match, présentée par Eugène Saccomano sur RTL et LCI . Il tient le rôle principal de téléfilms policiers sur TF1 “Cazas” en 2001, puis douze téléfilms de la série “Commissaire Valence” et en 2011, reprend la pièce de théâtre “Les Montagnes Russes” d’Éric Assous, notamment jouée par Alain Delon en 2005.

L’affaire Addidas

Bernard Tapie découvre que Robert Louis-Dreyfus a acquis Adidas selon un montage curieux : le  Crédit Lyonnais finance l’acquisition d’Adidas pour plus de 4 milliards de francs. Selon lui, la banque a porté les titres Adidas à travers les structures offshore et encaissé la plus-value de deux milliards de francs. Il porte l’affaire devant les tribunaux et obtient par le liquidateur de son groupe, une première victoire : la justice relève des premières irrégularités dans la vente d’Adidas et condamne la banque à 600 millions de francs (90 millions d’euros) de provision.
En 2005 la cour d’appel de Paris indique que Bernard Tapie a été floué lors de la vente du groupe Adidas et doit recevoir 145 millions d’euros à titre de dédommagements. La somme lui serait versée par le Consortium De Réalisation (CDR), structure chargée d’assumer la gestion passée du Crédit Lyonnais, et par la banque elle-même. Le Crédit Lyonnais se porte en cassation qui casse le jugement sans se prononcer sur le fond du dossier.

En 2007, Bernard Tapie et les représentants du CDR acceptent le passage par un tribunal arbitral. Le 11 juillet 2008, ce tribunal donne raison à Bernard Tapie. Selon les arbitres, les fautes ont été commises par les banques : un manquement à l’obligation de loyauté incombant au mandataire, en n’informant pas suffisamment le mandant, et une violation de l’interdiction, pour la banque mandataire, de se porter contrepartie en achetant, directement ou indirectement, le bien qu’elle est chargée de vendre. Le CDR est condamné à verser 390 millions d’euros à Bernard Tapie de préjudice moral et matériel, d’intérêt de retard et frais de procédure. Compte tenu de la créance que détient le CDR sur la liquidation, et des impôts dus dans cette affaire, il devrait rester à Bernard Tapie 220 millions d’euros. Cette décision rendue publique est contestée par la gauche, le centre et une partie de la majorité présidentielle. Christine Lagarde enjoint aux représentants de l’État de ne pas former de recours contre le jugement arbitral. Les différents recours engagés devant le tribunal administratif sont déboutés en octobre 2009.

Ces décisions favorables lui permettent de solder définitivement ses procédures devant la justice. En juin 2010 est annoncée son entrée à hauteur de 30 millions d’euros au capital d’Urbania, une des principales sociétés françaises dans la location, la gérance et la copropriété immobilière. En septembre 2010 le fonds d’investissement Investors in Private Equity procède au rachat intégral d’Urbania. Bernard Tapie fait également la promotion du site discount BernardTapie.com créé par son fils Laurent Tapie. Longtemps insolvable à la suite de l’achat et à la revente d’Adidas, il possède une fortune évaluée en 2011 à 260 millions d’euros.