Ces dernières années, la fonction de DAF (Directeur Administratif et Financier) a beaucoup évolué au sein des entreprises. Alors que traditionnellement, son rôle consistait à conseiller financièrement les dirigeants et à s’assurer que les comptes soient clôturés dans les temps, le DAF s’investit désormais dans la réussite de la transformation de son entreprise. Disposant du plus haut niveau de visibilité à l’échelle de l’organisation, il est parfaitement positionné pour être un catalyseur du changement qui s’est accéléré durant la pandémie.

Le DAF prend les commandes de la transformation

Entre 2016 et 2021, selon une récente enquête du cabinet McKinsey, la part des directeurs financiers déclarant être responsables des activités numériques de leur organisation a plus que triplé, annonçant une vraie révolution dans ce métier. Désormais, il est courant de voir des Chief Data Officer reporter directement à la direction financière qui devient, de fait, la gardienne du nouvel or noir de l’entreprise.

Il faut dire que les missions du DAF se sont fortement étendues ces dernières années. Une réalité révélée au plus fort de la crise sanitaire. Au cœur de la tempête, les directeurs financiers ont en effet été en première ligne, sommés de réagir très vite pour maintenir les sociétés à flot, mais aussi à faire preuve de créativité pour modéliser les scénarios de reprise. Aujourd’hui, plus technophiles que jamais et éclairés par la data, ils s’immiscent plus finement dans la stratégie de l’entreprise.

Un véritable « business partner » des métiers

Mieux formés, curieux, les DAF travaillent de plus en plus souvent en réseau et échangent avec leurs pairs pour augmenter encore leur savoir-faire. Si les fonctions de base de la finance sont toujours bien présentes dans leur spectre d’intervention (comptabilité, conformité, juridique, services généraux…), les DAF intègrent désormais d’autres champs d’expertises qui leur permettent de guider la trajectoire de l’entreprise.

L’appui de la data et des solutions d’automatisation libère la fonction des tâches chronophages (factures, actes administratifs, etc.) et lui permet de se concentrer sur la donnée (opérationnelle, financière, etc.). En corrélant cette dernière à des data extérieures à l’entreprise (marché, concurrence…), le DAF en retire des informations et des solutions business innovantes, qui seront très utiles aux métiers. Augmentée, la finance apporte ainsi de la valeur tangible aux différentes directions de l’entreprise (RH, commerciale, marketing, RSE, IT…). Lors d’une récente intervention, le directeur financier de Thalès révélait ainsi qu’il passait désormais presque autant de temps à travailler et à mesurer les indicateurs de performance non financiers que financiers, qui comptent pour évaluer la responsabilité sociétale de l’entreprise aujourd’hui au cœur de la croissance des organisations. La fonction de DAF évolue ainsi de plus en plus vers un rôle de partenaire business et d’influenceur au sein des sociétés.

Passer moins de temps sur le passé pour mieux explorer l’avenir

La crise sanitaire a montré que lorsqu’un événement aussi imprévu survenait, l’entreprise ne pouvait plus compter sur son historique pour rebondir. Ce dont elle a besoin désormais c’est de pouvoir analyser et traiter de la donnée en temps réel, afin de parvenir à se projeter de nouveau. Pour travailler sur les scénarios de reprise, les directeurs financiers ont besoin de temps. Un temps que seule la technologie peut leur donner. Or, la pandémie a révélé que de nombreuses entreprises n’étaient pas ou encore très peu numérisées.

Pour remplir ses nouvelles fonctions et aller plus loin dans l’accompagnement de la transformation de son entreprise, le DAF doit pourtant déléguer à la machine ce qui concerne les événements du passé, afin de concentrer son énergie sur l’avenir. Bien sûr, il lui faudra toujours certifier les comptes, mais il n’y a plus de raison objective pour qu’il continue de passer des jours entiers à réconcilier, à la main, ces données. Pour finaliser sa mue, il devra également recruter de nouveaux profils, tels que des data analystes spécialisés dans la finance, mais aussi acculturer ses équipes aux solutions digitales, afin de leur permettre de continuer à faire grandir la fonction finance et à lui donner toujours plus de sens.

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Nadine Pichelot, Vice-Présidente finance de la région EMEA au sein de l'éditeur Anaplan,
Avant de rejoindre Anaplan en 2015, solution d’optimisation de la planification et de la gestion de la performance pour les entreprises, Nadine Pichelot a passé 25 ans dans des postes de direction dans le domaine de la finance et des opérations, notamment dans de grands groupes américains (tels qu’Apple, Cisco ou Dell) où elle apprend la rigueur dans l'exécution, s'initie au travail en équipe et découvre le " yes we can ". Elle travaille ensuite dans une petite structure, Cloudwatt, où la finance est génératrice de valeur et de structure. Une expérience de deux mondes très différents qu'elle a su valoriser pour en faire des atouts. Désormais Vice-Présidente finance de la région EMEA au sein de l'éditeur Anaplan, elle s'occupe de finance, de la comptabilité, du contrôle de gestion mais également du juridique, des achats, ou encore des ressources humaines en s’assurant que les talents soient bien alignés avec les aspirations stratégiques de l’entreprise. Sa mission : gérer les défis au quotidien pour s'assurer que les bases soient solides tout en étant un vrai business partner.