Le courage managérial, c’est une vertu indispensable pour manager, que l’on soit patron d’une grande entreprise ou à la tête d’une petite équipe, jeune manager ou chef aguerri. Le courage se niche en effet partout dans le quotidien d’un manager. Il est au cœur des décisions qu’il prend, des projets qu’il défend, du soutien qu’il témoigne à son équipe. Mais il n’est pas inné, il se travaille au quotidien. Voici 3 conseils pour devenir un manager (plus) courageux, et engendrer motivation, confiance et engagement !

Conseil n°1 : Osez reconnaître vos vulnérabilités

Un manager n’est pas un super héros ! S’il y a un fantasme à lâcher, c’est bien celui d’un manager parfait, qui ne doute jamais de rien… Un manager ne sait pas tout, n’a pas raison sur tout. Comme chaque être humain, il a des doutes, des faiblesses. Et il a peur parfois aussi : de se tromper, d’être jugé illégitime, du regard des autres… Et c’est là que naît le courage managérial : dans la capacité d’un manager à reconnaître ses propres vulnérabilités, ses propres erreurs. A assumer les siennes et celles de son équipe. A avouer que parfois, c’est difficile, qu’il ne sait pas, qu’il a besoin d’aide. A faire preuve d’humilité et d’authenticité. Ce courage est inspirant, il suscite l’admiration et l’adhésion.

Pour y arriver : apprenez à bien vous connaître : quelles sont vos peurs ? Quelles émotions, positives, mais aussi négatives, ressentez-vous dans votre quotidien de
manager ? Faites preuve d’auto-bienveillance envers vous : n’ayez pas honte de vos vulnérabilités, elles sont aussi votre force.

Conseil n°2 : Sachez dire non

Il est toujours plus facile de dire oui à tout. Dire non est parfois compliqué car s’opposer, c’est s’exposer à la peur du conflit, de fâcher, d’être rejeté… A tous, il nous est arrivé de ne pas dire non, et de ressentir cette immense frustration ensuite d’avoir manqué de courage, de ne pas avoir su nous imposer. Un manager qui ne sait pas dire non risque de finir par ne plus se sentir respecté, par ne plus l’être par son équipe, par perdre son intégrité. Savoir dire non, c’est parvenir à poser un cadre, des limites, à ses collaborateurs et à sa hiérarchie. Un manager laxiste, qui évite ou fuit ses responsabilités, peut faire autant de dégâts qu’un manager trop autoritaire. Ce qui peut véritablement miner un collectif ? Les comportements inadaptés qu’on laisse se répéter et les situations humaines qu’on laisse traîner. Dire non, c’est aussi protéger son équipe et ne pas céder à toutes les demandes de sa direction, par exemple, des dossiers qui la surchargeraient de travail ou des objectifs inatteignables.

Pour y arriver : faites le point sur vos valeurs managériales. Quelles sont-elles ? Elles constituent votre boussole dans toute prise de décision.

Conseil n°3 : Libérez la parole

« Seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin ».
Ce proverbe africain est au cœur de l’intelligence collective. Permettre à chacun de s’exprimer librement, de donner ses idées, de participer à certaines décisions, libère la créativité. À la clé ? Plus d’innovation, d’audace, de performance. Bien sûr, cela suppose de savoir accueillir des idées différentes des siennes ! Si la parole est libérée, face à des décisions audacieuses ou difficiles, vos collaborateurs n’hésiteront pas à vous faire remonter leurs questionnements et leurs doutes : « Attention, ça va trop vite, ça va trop loin »… Libérer la parole, c’est aussi inviter son équipe à s’exprimer sur vos modes de fonctionnement, vos process, vos réunions. Et avoir le courage de leur demander un feedback sur votre management : quels sont vos points forts ? Comment pourriez-vous améliorer ?

Pour y arriver : ne prenez rien personnellement. C’est le deuxième des quatre accords toltèques, quatre mantras qui nous invitent à nous débarrasser de nos croyances limitantes. Si un de vos collaborateurs défend une idée, un changement, ce n’est pas pour vous faire tourner en bourrique, c’est parce qu’il y croit !

Par Margaux Rambert, journaliste spécialisée Vie Pro et Management, auteure de Managers, Osez le courage ! Le guide pour trouver sa juste place (Vuibert).