De plus en plus conscientes de l’importance du bien-être au travail et de l’impact sur l’activité, les entreprises se sont appliquées à améliorer la qualité de vie au sein de l’environnement de travail (QVT).  Cependant, elles ont oublié d’intégrer les soucis personnels dans l’équation, alors même qu’ils influent beaucoup sur le mental des collaborateurs.  Alors que les burn out et la détresse psychologique font des ravages, englober l’environnement personnel dans la QVT est devenu un enjeu d’entreprise primordial. 

Célébrée chaque année le 10 octobre depuis 1992, la journée mondiale de la santé mentale a pour objectif de sensibiliser l’opinion publique aux maladies mentales. Déprime, burn-out, addictions, dépression, anxiété, phobies, troubles du comportement… la panoplie des affections psychiatriques est vaste et le nombre de personnes atteintes ne cesse de croître. En 2021, 2 millions de Français étaient en burn-out et 44% des salariés étaient en détresse psychologique. En 2022, et l’année n’est pas finie, 2,5 millions de travailleurs sont déjà en état de burn-out sévère, soit 34% des salariés (source OpinionWay). Des chiffres alarmants prouvant, à ceux qui n’en sont pas encore convaincus, qu’il est grand temps d’agir.

Qu’entend t-on par santé mentale ?

Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la santé mentale, composante essentielle de la santé, est un « état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté ». Fort de cette définition et de l’adage « mieux vaut prévenir que guérir », les entreprises ont tout intérêt à créer les conditions favorisant le bien-être mental de leurs salariés plutôt que de gérer les conséquences des affections psychiques sur l’entreprise. Mettre en place un environnement professionnel de bien-être est bien plus efficace, efficient et bienveillant que de déployer des mesures après coup

Qualité de vie au travail et bien-être personnel du salarié

Conscientes de l’impact du bien-être au travail sur la motivation et l’engagement du collaborateur, de nombreuses entreprises ont mis en place des actions à des fins d’amélioration de la qualité de vie au travail (QVT). Matériels adaptés, aménagement des espaces de travail en lieux conviviaux, organisations plus flexibles, activités de Team Building… les actions déployées par les DRH pour le bien-être des salariés et la cohésion des équipes sont nombreuses. Mais toutes sont centrées sur le professionnel.
À croire que les soucis personnels des collaborateurs disparaissent dès qu’ils entament leur journée de travail. Enfant malade, parent à charge, fuite d’eau, problème juridique, choix d’une école, achat d’un bien immobilier, recherche d’artisans … autant de tracas de l’existence polluant le mental des salariés et conduisant au stress, à la perte de concentration et à l’érosion de la performance. Des inquiétudes à l’origine de charges mentales dont les conséquences sont préjudiciables à l’activité professionnelle du collaborateur.
Les entreprises ont donc tout intérêt à élargir leur QVT aux préoccupations personnelles des salariés en leur apportant écoute, conseils, et informations.

Mettre en place des actions pour prévenir les maladies mentales 

Construire une politique RH basée sur trois niveaux de prévention de santé mentale devient essentiel :
– une prévention primaire pour agir en amont de la maladie (ex : la pratique régulière d’un sport),
– une prévention secondaire à des fins d’action sur un stade précoce du problème (programmes d’amélioration du bien-être), et enfin
– une prévention tertiaire pour intervenir sur les complications et les risques de récidive.
Sous-estimée et sous-utilisée dans les entreprises, la prévention primaire est pourtant essentielle, particulièrement dans un contexte de quiet quiting et de grande démission, tel que nous le vivons aujourd’hui.
Attirer et retenir les talents passe par la création d’un environnement sain et qui protège le bien-être des salariés. Détecter en amont un risque pour la santé mentale contribue au bien-être des salariés. Charge donc aux DRH de mettre en place d’abord des actions de régulation pour protéger la santé mentale de leurs salariés. Les actions de correction (prévention tertiaire) sont la réponse à la réalisation des risques pour en réduire l’impact. Ainsi, se limiter à  la mise en place de lignes d’urgences psychologiques ou appel à des psy démontre peu d’intérêt pour la protection en amont du salarié et plutôt une réponse, voire une réaction à une situation installée.

Dans un contexte où les facteurs anxiogènes sont de plus en plus nombreux et extrêmes – pandémie, guerre, inflation, crise climatique… les entreprises ont tout intérêt à déployer des actions de prévention, de santé mentale et de bien-être au travail. Un investissement permettant de maintenir et/ou d’accroître les aptitudes, la performance et la disponibilité mentale des salariés. Sans cette prise en compte, les entreprises perdent en compétitivité. Une entreprise dont le taux de collaborateurs en détresse est élevé est une entreprise qui n’a pas pris en compte le bien-être de ses salariés. Une erreur aux conséquences désastreuses sur la marque employeur !