Le télétravail démocratisé, des projets accélérés, des modèles d’entreprise réinventés : dans le monde post-covid l’heure est à la relance, au retour à l’activité coûte que coûte. Mais en filigrane derrière cette accélération se distingue encore l’impact de la période du confinement : période synonyme de tous les dangers pour les entreprises mais aussi l’occasion pour s’arrêter et réfléchir. Et oser.

S’arrêter, réfléchir et oser : voilà le cheminement des entreprises qui survivront à la crise

Mais pour le faire, elles ont dû d’abord faire preuve d’une réactivité maximale pour répondre au choc du confinement. Qu’on soit dans un secteur au ralenti ou a contrario propulsé par la crise, il fallait d’abord mettre une nouvelle organisation en place. Ce n’est qu’une fois son bateau « colmaté » que le chef d’entreprise pouvait chercher cette dynamique de propulsion nécessaire pour continuer à se projeter sur du moyen-long terme.
Encore faut-il que ce premier temps, celui de la « réaction » ne dure pas toute la période du confinement ! En effet, la rapidité de la prise des décisions a été cruciale pour ce que sont et proposent les entreprises aujourd’hui. Les premières semaines du confinement constituent une clé de lecture importante pour comprendre pourquoi certaines entreprises peinent toujours à revenir à l’activité, et d’autres redémarrent, même dans des secteurs « tendus ». En effet, à l’annonce du confinement, les entreprises ont pu être « assommées », et leurs directeurs avec. Personne n’avait pu prédire une pandémie de cette envergure.

Des décisions de confinement complètement inédites d’un impact qui perdurera des années

. Et, il ne faut pas l’oublier, des deuils dans de nombreuses familles. Combien de temps les entreprises françaises sont restées sous le choc ? Sans doute trop longtemps.

Ensuite, il est venu le temps de réagir : mise en place du télétravail intégral à l’échelle de toute l’entreprise là où c’était possible, des aménagements de locaux pour prendre soin des salariés au bureau dans tous les secteurs « de première ligne », enfin la mise en place de l’activité de chômage partiel, si nécessaire. Il fallait commencer par les bases.

La réflexion stratégique ne pouvait venir qu’en troisième temps. Une fois le choc « digéré », l’entreprise sécurisée. De nombreuses entreprises, dont Extens Consulting que dirige l’auteur de ces lignes, ont entamé des réflexions sur leur avenir dès le mois d’avril pour dessiner, par exemple, une nouvelle offre plus adaptée au contexte. D’autres ont mis en place des projets ambitieux, comme la refonte de l’expérience client ou la digitalisation de certains services. D’autres encore en ont « profité » pour se poser, et ont découvert de toutes nouvelles opportunités de croissance, au-delà de leur « scope of work » habituel. Un temps d’arrêt brutal a été pour de nombreuses entreprises un début d’une nouvelle étape, plus ambitieuse que jamais.

Combien d’entreprises n’ont pas eu le temps de passer à cette étape ? Pour combien d’entre elles le confinement, ô le paradoxe, n’a pas duré assez longtemps ? Combien se retrouvent aujourd’hui dans la réflexion, pendant que leurs concurrents reviennent déjà à l’activité, en imposant leurs orientations au monde d’Après ? Prendre le temps en cette période de déconfinement : voilà ce qui est le plus coûteux – et qui peut même coûter le prix ultime à une entreprise. A un mois du déconfinement en France, il est encore possible aux entreprises de s’arrêter quelques instants, réfléchir et oser. Mais il faut faire vite.