Transfert de compétences spécifiques à l’entreprise, valorisation des salariés, renforcement de l’expertise interne, optimisation des coûts, développement de la culture d’entreprise et de l’attractivité, mise en place d’un centre de profit… Nombreuses sont les bonnes raisons pour internaliser les processus de développement des compétences dans les entreprises industrielles. La formation en situation de travail, modalité pédagogique innovante, est particulièrement adaptée au secteur.

Zoom sur le déroulement et les bénéfices de la démarche

Depuis de nombreuses années, l’industrie est confronté à une pénurie de main d’œuvre et de compétences adaptées aux besoins des entreprises. Pour répondre à cette problématique et développer leur attractivité, nombreuses sont celles qui investissent dans le développement des compétences de leurs salariés. Et face au contexte actuel de crise sanitaire conjuguée aux effets de la réforme de la formation professionnelle, la formation interne fait de plus en plus d’adeptes.
En professionnalisant leur démarche de formation « terrain » par le tutorat, les entreprises s’assurent un premier niveau d’autonomie par la reproduction de gestes techniques propres à leurs métiers et par un accompagnement de proximité. C’est l’apprentissage par la répétition, « je te montre comment je fais ».

Pour aller plus loin, certaines entreprises vont jusqu’à la création de modules de formation interne dédiés. Cette démarche donne une vision à 360 degrés de la vie de l’entreprise, sensibilise à de nouveaux sujets et surtout colle aux pratiques réelles de l’entreprise. Cela permet d’accompagner la montée en compétences des collaborateurs sur des sujets plus théoriques et apporte un niveau de structuration supplémentaire au sein des organisations. On parle d’apprentissage par le savoir, « je te dis comment je fais ». La formation des formateurs internes et leur « outillage pédagogique » sont des éléments importants de la réussite de ces démarches.

Une nouvelle modalité pédagogique : la formation en situation de travail

Appelée à se développer depuis la loi « Avenir professionnel », la Formation En Situation de Travail (FEST) favorise les apprentissages en les exerçant directement au poste de travail. Cette nouvelle modalité à fait l’objet d’une expérimentation nationale par la branche Plasturgie et composites en 2019-2020. Ce projet, mené par Via Industries, consistait à déployer la FEST dans 20 entreprises françaises de la plasturgie pour définir les principes directeurs de déploiement de cette modalité ainsi qu’un « mode d’emploi » à destination des entreprises. Cette expérimentation a créé de nombreuses attentes et une trentaine d’entreprises, PME comme grands groupes, seront accompagnées en 2021 par Via Industries pour déployer à leur tour des Actions de Formation En Situation de Travail (AFEST).

A retenir avant de se lancer dans une action de formation en situation de travail

Les objectifs

L’action de formation en situation de travail vise à :

  • sécuriser l’intégration de nouveaux salariés par une modalité pédagogique plus opérationnelle et agile,
  • favoriser la mobilité fonctionnelle et l’effort de formation continue des salariés,
  • formaliser des outils et standardiser des pratiques de formation,
  • transférer des savoir-faire spécifiques assurant la pérennité des compétences clés de l’entreprise,
  • décliner une réponse opérationnelle aux évolutions technologiques des industries et adaptée aux différents métiers.

Qui est concerné ?

Ce nouveau format pédagogique est rendu possible depuis la loi du 5 septembre 2018 et applicable depuis janvier 2019. Il peut être utilisé seul dans un parcours de formation, ou imbriqué à d’autres modalités et permet d’accompagner l’apprentissage sur poste de travail en condition réelle de production.

Le projet de l’entreprise doit être pertinent avec la modalité pédagogique FEST. Il est nécessaire de désigner un pilote entreprise, d’identifier l’ensemble des acteurs et de s’assurer que les équipements et l’environnement sont adaptés à l’apprentissage. Les capacités de l’entreprise à entrer dans une démarche apprenante font partie des critères de choix (entreprise réalisant déjà des accompagnements par le tutorat ou de la formation interne) et l’ensemble des acteurs devront être disponibles et impliqués dans le projet qui demande un fort investissement.

Le rôle des différents acteurs

Le référent entreprise a la charge du dispositif en interne. Il pilote et veille à son bon déroulement en assurant la communication autour du projet.

L’organisme de formation architecte est externe à l’entreprise : il est un appui à l’expert métier, il conçoit le parcours en lien avec l’entreprise, prépare le déploiement et l’accompagne, et sécurise la bonne réalisation des séquences réflexives.

Le formateur terrain est un salarié chevronné de l’entreprise, spécialiste d’un domaine ou d’une technologie, il connaît tous les « trucs et astuces » des postes sur lesquels il sera amené à former en situation de travail.  Il met en œuvre l’action de formation terrain, réalise le bilan des apprentissages et ajuste le planning en fonction de la montée en compétences de l’apprenant.

L’expert métier, qui peut également être le formateur terrain, accompagne l’organisme de formation dans la construction du parcours en identifiant les gestes professionnels « clés », en déclinant des objectifs pédagogiques adaptés et en validant l’ensemble des contenus.

Les 3 grandes étapes de déploiement d’une action de formation en situation de travail

  • Concevoir le dispositif avec l’organisme de formation architecte et l’expert métier: cadrer le projet, définir les compétences visées, construire le parcours, positionner les salariés, former les parties prenantes et valider le calendrier du parcours.
  • Lancer le parcours de formation avec le formateur et l’apprenant: temps de réflexion en amont, séquences pédagogiques « je te montre comment je fais » et « tu réalises tout seul » puis évaluation et mesure de la maîtrise des gestes.
  • Mener des séquences réflexives avec l’organisme de formation et/ou le formateur et l’apprenant: temps de réflexion avec l’apprenant et positionnement des compétences à l’issue de la formation.

La modalité de formation en situation de travail est un outil puissant qui répond parfaitement à l’acquisition de compétences « métiers » et qui renforce la confiance en soi des salariés apprenants tout en donnant une nouvelle posture aux formateurs terrains, plus autonomes.

Via industries, précurseur dans le domaine de l’ingénierie et de la coordination de projets de formation interne, a l’ambition de devenir un des leaders du secteur pour aider à l’accomplissement de cet enjeu majeur : le développement des compétences en industrie.




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Jérémie Béranger, Directeur général Via Industries
Économiste et sociologue de formation, Jérémie Béranger bénéficie d’un parcours d’une quinzaine d’années au sein de collectifs d’industriels. Après une première expérience dans le réseau consulaire Poitou-Charentes de 2005 à 2007, il a assuré la structuration et le développement du Comité de Développement Mécanique Matériaux des Pays de la Loire pendant 8 ans comme responsable des actions de Prospective et d’aide à la Stratégie. En 2015, il rejoint PLASTI OUEST comme Délégué Régional des Pays de la Loire et Responsable des affaires économiques. Il prend ensuite la direction générale de PLASTI OUEST en 2018 et de RESO Industries en 2019. Aujourd’hui, il dirige l’entreprise Via Industries, expert conseil pour le développement des industries, ainsi que l’offre de service du syndicat Polyvia, l’union des transformateurs de polymères.