Si quelqu’un dans votre équipe semble découragé ou désengagé au travail, cela pourrait être plus que le blues de l’hiver ou à cause du contexte actuel en France ; il souffre peut-être de “résentéisme”.

Le “résentéisme”, le sentiment de rester dans un emploi malgré le fait d’être malheureux

Le résentéisme est un nouveau terme du monde du travail qui décrit le sentiment de rester dans un emploi malgré le fait d’être fondamentalement malheureux. Les inquiétudes concernant le coût de la vie, la sécurité de l’emploi, l’allongement de la durée du travail ou le manque d’opportunités professionnelles signifient que de nombreux actifs choisissent de rester là où ils sont, mais le ressentent activement.
Ce ressentiment peut s’étendre à leur lieu de travail, à l’organisation dans son ensemble et même aux collègues avec lesquels ils travaillent. En bref, le “résentéisme” est une pilule amère pour toutes les personnes concernées et une nouvelle tendance inquiétante dans le monde du travail.

Le “résentéisme” difficile à repérer et préjudiciable pour le personnel et l’entreprise

Le “résentéisme” n’est pas la même chose que le présentéisme. Dans ce dernier, les employés sont physiquement présents au travail mais ils sont improductifs. À l’inverse, ceux qui souffrent de “résentéisme” peuvent maintenir des niveaux de productivité satisfaisants. Ces deux pratiques sont nées de l’insatisfaction au travail et des inquiétudes concernant la précarité de l’emploi et les faibles rémunérations, mais contrairement au présentéisme, le “résentéisme” décrit une expression moins réservée de frustrations. Les employés rancuniers sont plus actifs à exprimer leurs préoccupations de diverses manières à leurs collègues mais peu susceptibles de faire connaître leurs sentiments à leur manager. Cela rend le “résentéisme” difficile à repérer par la direction, mais préjudiciable au moral du personnel et à la culture de l’entreprise. Ceux qui en souffrent se sentiront généralement frustrés et pris au piège au travail.

Le “résentéisme” est également étroitement lié au “quiet quitting”, le terme qui est devenu célèbre en 2022 grâce à des vidéos TikTok. Tout comme “l’abandon silencieux”, la pratique décrit l’expérience des employés qui choisissent de quitter leur poste avant de s’épuiser. Cependant, contrairement au quiet quitting, qui par nature est un acte passif, les employés pleins de ressentiment n’ont pas peur de le faire entendre.

L’importance du rôle du manager pour éradiquer “résentéisme”

L’insatisfaction au travail n’est pas un phénomène nouveau, une enquête Talent.com révélait 44% des salariés souhaitaient réduire leur temps ou implication au boulot en 2023. Pour les employeurs inquiets de la propagation du ressentiment sur leur lieu de travail, et pour les travailleurs eux-mêmes qui en sont victimes, une des clés pour l’éradiquer reste l’importance du rôle du manager. Une communication humaine doit donner aux salariés la possibilité d’exprimer leurs préoccupations à leur supérieur hiérarchique afin d’éviter que les travailleurs ne se sentent encore plus déçus. En plus d’accueillir les commentaires, les employeurs doivent faire ce qui est en leur pouvoir pour améliorer l’expérience quotidienne de leurs collaborateurs : travail flexible, déconnexion, surveiller les charges de travail pour réduire les cas d’épuisement professionnel, offrir des chances de progresser et favoriser un environnement où les discussions sur la santé mentale sont les bienvenues.