Selon le 2ème baromètre du management de transition réalisé par la plateforme spécialisée Managerdetransition.fr et l’Association des managers et du management de transition* (A2MT) et présenté hier à l’Essec, les managers de transition sont en majorité des hommes expérimentés, âgés de 40 à 59 ans, réalisant une mission d’une durée moyenne de 7 mois et référencés auprès de 6,3 cabinets en moyenne. Ils sont majoritairement établis en Ile-de-France et dans la région Rhône-Alpes et ont vu leur rémunération baisser en 2013. Détails de cette étude.

Profil-type du manager de transition

Pour ce baromètre, 277 managers de transition ont été interrogés sous forme d’enquête en ligne auto-administrée. Voici le profil-type du manager de transition dressé à l’issue de cette enquête : il s’agit d’un homme (82% des répondants), plutôt expérimenté (54% des répondants sont âgés de 50 à 59 ans, 22% de 40 à 49 ans et 18% de 60 à 69 ans), habitant à 50% en Ile-de-France. Il se perçoit comme “totalement manager de transition” (66% des répondants) et possède à une forte majorité (87%) une expérience significative de management à un niveau exécutif (CODIR ou grand projet). Il exerce en grande majorité depuis moins de 10 ans cette profession.

Rémunération en baisse

Concernant son mode de rémunération, il est variable : 44% des répondants sont indépendants et possèdent leur propre structure, 32% fonctionnent en portage salarial et 24% en CDD. Ces managers de transition font aussi appel à des cabinets de transition pour identifier leurs missions (43%). Enfin, s’agit-il d’un effet de la crise ? Les managers de transition interrogés dans le cadre du baromètre estiment que le montant moyen de leur rémunération a baissé entre 2012 et 2013 : pour les honoraires celui-ci est passé de 1029 euros par jour à 940 euros et pour les salaires de 8700 euros bruts mensuels à 7520 euros.

Des missions de 7 mois en moyenne

Selon l’enquête, la durée moyenne des missions effectuées par les répondants est de 7 mois et celle des inter-missions de 4 mois. Ce sont les ETI (entreprises de taille intermédiaire) qui recrutent le plus des managers de transition (45%) devant les grands groupes (35%). Le type de mission demandée concerne principalement les finances, le general management, l’opérationnel et le retournement. Les secteurs qui prédominent sont l’industrie, l’automobile, l’agro-alimentaire, la distribution et les services. Enfin, les managers de transition de l’étude sont heureux puisque 47% d’entre eux ont trouvé leur dernière mission “globalement intéressante, utile sur le CV” et 33% “passionnante, et qui m’a fait franchir un palier en tant que manager de transition”. Un bémol toutefois : 25% seulement des managers de transition interrogés ont connu une hausse de leur activité en 2013 tandis que 42% ont eu un niveau d’activité stable et 33% ont dû faire face à une baisse de leur activité.

3 témoins à la table-ronde, dont Cadre et Dirigeant Magazine

Trois témoins avaient été invités à partager leur perception du management de transition. Outre Cadre et Dirigeant Magazine (CDM), qui a incité par mon intermédiaire tous ceux qui veulent témoigner des pratiques de leur métier à nous écrire (nous voulons développer notre rubrique témoignage), deux autres témoins étaient présents. Aurélie Girard, fondatrice du réseau Womanager qui regroupe des femmes managers de transition, s’est étonnée du chiffre de 18% de femmes managers de transition indiqué dans l’enquête qu’elle trouve surévalué par rapport à la réalité du terrain. Quant à Eric Magnaudet, manager de transition depuis de nombreuses années, il a insisté sur la notion d’indépendance et de liberté du manager de transition. Pour lui, ces notions sont indissociables de la fonction et être en portage salarial ou en CDD est parfaitement compatible avec ce métier.

* Association A2MT : l’association compte 60 membres actifs et regroupe 700 abonnés à son groupe LinkedIn. Son bureau composé de Bruno de Montalivet (président), Jean-François Delmas (secrétaire général et vice-président), Agnès Maitre (vice-présidente), Luis Filipe Martins (trésorier), Benoist Bescond (trésorier adjoint) et Sylvain Faurie (président d’honneur) doit être renouvelé début mai.