Pour une entreprise française, démarrer une activité en Allemagne implique le plus souvent le recrutement d’un collaborateur sur place. Mieux vaut étudier les conditions qui s’appliquent outre Rhin, concernant tant la législation du travail, les charges sociales applicables que les salaires pratiqués.

Droit du travail allemand ou Droit du travail français ?

Si votre entreprise a son siège en France, et que vous projetez de recruter un collaborateur allemand, les règles du droit français comme celles du droit allemand peuvent régir le contrat.

Néanmoins pour des questions pratiques et de facilité d’embauche d’un allemand, mieux vaut le faire avec les règles allemandes, dans la mesure où un cadre allemand sera plus enclin à signer un contrat contenant des dispositions auxquelles il est habitué, de plus cela facilitera l’éventuel recours à une procédure prud’homale qui se déroulerait en Allemagne. A ce stade, pour plus de sécurité, mieux vaut recourir à  un cabinet d’avocats spécialisé en droit franco-allemand comme  le cabinet Berton & Associés, pour vous conseiller au mieux de vos intérêts.

Le salaire allemand est en général plus élevé que le français

Vous pouvez opter pour différents contrats de travail, mais dans tous les cas, pour l’employeur français, le salaire allemand s’avère, en règle générale et à poste égal, plus élevé que celui pratiqué en France. Pour en avoir une idée plus précise, vous pouvez consulter certains outils qui existent comme le WSI (Wirtschafts-und Sozialwissenschaftlichen Instituts) qui met à disposition des données précises concernant plus 300 métiers dans une trentaine de secteurs d’activité.

Le droit du travail allemand est globalement plus favorable à l’employeur que le droit du travail français. Il est donc aussi pour cette raison conseillé de soumettre le contrat au droit allemand.

Me Françoise Berton, Cabinet Berton & Associés

Selon une étude menée par l’Apec et Hewitt Associates, pour un cadre en « middle management » le salaire brut médian se situe en Allemagne à 83 Keuros pour 69 Keuros en France, pour un cadre junior à 57 Keuros en Allemagne contre 43 Keuros en France. Mieux vaut aussi prendre en considération le salaire « net » du cadre, à savoir déduction faite des prélèvements fiscaux et sociaux et après ajustements liés au coût de la vie.

Des charges patronales plus faibles, mais des impôts élevés

Au salaire versé, vous devez encore ajouter les charges sociales pour connaître le réel coût de votre recrutement. Les charges patronales sont faibles, quand en France on compte 42 % de charges sociales calculées sur la totalité du salaire, en Allemagne elles sont environ deux fois moins élevées de l’ordre de 21%, et limitées à un seuil de 70% du salaire.

Mais les cotisations sociales et les impôts personnels prélevés sur le salaire sont plus élevés qu’en France. Il faut compter avec un impôt sur le revenu prélevé à la source plus important en Allemagne qu’en France, même si parfois la comparaison devient compliquée tant les critères pris en compte sont différents (statut cadre, situation familiale, région de résidence fiscale, appartenant à une Eglise…).

Une originalité du marché du travail allemand pour les cadres

Mieux vaut donc calculer le salaire net pour bien identifier ce que le cadre que vous recrutez percevra, vous serez ainsi à-même de proposer dès le départ une rémunération brute en phase avec le marché allemand pour attirer le candidat idéal. Pour développer votre activité en Allemagne, il faut des compétences que vous trouverez chez des cadres d’une grande qualité professionnelle, donc avec des rémunérations élevées.

Une autre originalité du marché du travail allemand pour les cadres réside dans la voiture de fonction qui généralement est mise à disposition par l’entreprise. Le cadre allemand est très sensible à cet avantage en nature qui lui permet de faire une économie d’impôt sur le salaire, ce qui explique que 30% du parc automobile allemand soit composé de véhicules d’entreprise. Autant profiter de cette tradition et de cet atout pour attirer un collaborateur sur un marché  le plus souvent tendu.