Bien au-delà des défis de janvier et février dans certains pays … les boissons sans alcool et à faible teneur en alcool gagnent en parts de marché sur le marché total des boissons alcoolisées en 2020 pour atteindre 1 % dans 10 pays clés, qui représentent plus de 75 %. Il s’agit de l’Australie, Brésil, Canada, France, Allemagne, Japon, Afrique du Sud, Espagne, Royaume-Uni et États-Unis… l’Allemagne, l’Espagne et les Etats-Unis tirant la croissance. Et l’Allemagne reste le plus grand marché. La consommation en volume dans les 10 marchés cibles arriverait à +31 % d’ici 2024 !

 Les Milléniums ouvrent une forte perspective pour le sans alcool 

La base des consommateurs mûrit aussi, constituant le plus grand groupe d’âge de buveurs de boissons peu ou pas alcoolisées. Quelque 78 % de ces consommateurs boivent également de l’alcool pur. Cependant, le groupe des “abstentionnistes”, qui s’interdisent complètement de boire de l’alcool, a changé de taille au cours de l’année écoulée, avec 9 marchés sur 10 qui enregistrent une augmentation. Ce groupe représente désormais 18 % des non-consommateurs/faibles consommateurs, avec en tête les jeunes buveurs en âge légal de boire. Cette tendance à éviter l’alcool à certaines occasions ou tout le temps n’entraîne aucune croissance de la faible consommation d’alcool. Si on associe cela à l’essor des boissons fonctionnelles contenant souvent des adaptogènes ou des nootropiques  « améliorant l’humeur », le résultat donne une forte perspective pour le sans alcool.

Les adultes aussi… arrêtent de boire de l’alcool

L’industrie des boissons voit une opportunité dans les options sans et à faible teneur en alcool, qui croissent plus rapidement que leurs catégories mères, les opérateurs et les détaillants sur place leur consacrent plus d’espace dans les menus. De nombreux adultes ont arrêté complètement de boire de l’alcool en raison de leur choix de style de vie. Et d’autres alternent les boissons alcoolisées avec des non alcoolisés. Il y a une révolution à venir, même si elle ne représente que 20 ou 30% des boissons mondiales dans la bière, le vin et les spiritueux au cours des deux prochaines décennies.

Les boissons sans alcool et à faible teneur peu visibles et moins disponibles

Cependant, le plus grand défi auquel est confrontée la catégorie des produits sans alcool et à faible teneur en alcool est celui de leur disponibilité. Sur de nombreux marchés, ces produits manquent de visibilité pour le grand public de la restauration. Pour les détaillants existe souvent une confusion sur l’endroit où les présenter, dans le rayon bière/vin/spiritueux, parmi les boissons non alcoolisées ou seuls ? Dans les deux canaux, le choix de produits est souvent limité.

Les consommateurs : de la modération à l’abstention

L’occasion la plus populaire de consommer une boisson sans alcool ou à faible teneur est la détente à la maison (64 %). Et l’adéquation de la catégorie aux occasions à faible rythme est l’une des principales raisons pour laquelle elle a résisté pendant la pandémie notamment. Les consommateurs désignent le goût comme la clé de la consommation. La perception selon laquelle les boissons sans alcool/à faible teneur est un compromis nécessaire avec les attentes accrues en termes de qualité et d’expérience, le consommateur étant généralement prêt à payer un prix similaire !

Les propriétaires de marques  ont à l’avenir un rôle important à jouer dans le développement futur de « no et low ». L’augmentation de la gamme de produits disponibles pour les consommateurs et leurs prix soutiendront la croissance de la catégorie et élargira son attrait.

Filtration, distillation et haute technologie

Les deux façons les plus courantes de produire de la bière et du vin sans alcool impliquent la filtration et la distillation. Les deux systèmes technologiquement avancés et coûteux sont généralement utilisés seulement par les grands producteurs. De nombreuses brasseries artisanales produisent de délicieuses bières à faible teneur en alcool sans équipement coûteux supplémentaire. Pour ce faire, elles manipulent soigneusement le processus de fermentation en utilisant deux méthodes principales.
Dans la première méthode, les brasseurs réduisent intentionnellement la quantité de sucres simples disponible pour la levure. Avec moins de sucre à utiliser, la levure produit moins d’éthanol. La deuxième méthode consiste à utiliser différentes levures, certaines brasseries restant secrètes quant à la souche exacte qu’elles utilisent pour produire des bières à faible teneur en alcool.

Quand le buveur expérimenté ne distinguent pas la sans alcool de l’alcoolisée

Il est difficile de fabriquer de la bière ou du vin à faible teneur en alcool ou sans alcool avec exactement le même goût que leur homologues à pleine puissance. En effet, l’éthanol contribue au profil aromatique de la boisson alcoolisée, ce qui est plus évident dans le vin (généralement environ 13 % d’alcool) que dans la bière (environ 5 %).

De même, la modification des conditions de brassage ou l’utilisation de souches de levure non conventionnelles pour la bière à faible teneur en alcool entraîne également un profil de saveur différents de celui obtenu par un processus “normal”. Malgré ces défis, les producteurs améliorent constamment leurs produits, certains buveurs de bière expérimentés ne pouvant pas distinguer une bière sans alcool de son homologue alcoolisée.

A suivre…