73 % des assistantes de direction, au sortir du premier confinement, ont indiqué que la possibilité de travailler à distance était devenue un critère de choix important dans leur recherche d’emploi. Ce chiffre, tiré d’une étude que nous avons menée auprès de 420 répondants fin mai, donne à réfléchir sur les nouvelles pratiques en la matière et les nouveaux critères d’attractivité des entreprises. En tant que recruteuse, mon rôle est d’aider les entreprises à mieux prendre conscience des besoins et demandes des salariés, comme c’est nouvellement le cas du télétravail. Ne pas en tenir compte serait une erreur !

Pouvoir travailler à distance, un critère de choix important pour choisir un emploi

Pour 81 % des assistantes[1], le télétravail a amélioré leurs conditions de travail, 65 % ont considéré être plus productives, en plus d’un équilibre vie privée/vie professionnelle amélioré et d’une meilleure autonomie.  On se rend compte que le télétravail a donné toute satisfaction aux assistantes de direction. Certes, des points négatifs sont également évoqués comme le manque de lien social pour 66 % d’entre-elles, le ralentissement dans les processus de décision ou encore la difficulté à se concentrer. En télétravail, plus de possibilité de glaner les mécontentements autour de la machine à café, pour les faire remonter à la direction et permettre ainsi de « faire tampon ». Mais tout cela n’est-il simplement pas qu’une question de juste milieu ?
Tous les échanges que nous avons au quotidien avec nos candidats, comme les résultats de notre étude, montrent à quel point les recruteurs d’assistantes de direction doivent oublier l’étiquette dépassée de l’assistante omniprésente auprès de son supérieur, à son service pour n’importe quelle tâche.

L’assistante de direction de 2021 est plus proactive

Elle désire former un vrai binôme avec son directeur ou sa directrice, souhaite l’accompagner dans ses missions. Cela implique une confiance sans faille entre les deux protagonistes, sans quoi le télétravail n’est pas possible. Les entreprises doivent ainsi faire preuve d’agilité pour être davantage dans « l’air du temps », mieux tenir compte du bien-être des salariés, en leur permettant d’améliorer leur qualité de vie.
Désormais, refuser de proposer le télétravail à ses collaborateurs est réellement un mauvais calcul. Les générations futures qui arriveront sur le marché du travail comprendront de moins en moins ce modèle et les bons candidats iront chez le concurrent qui propose cet avantage en plus. De nombreux candidats m’ont confié être ravis que cette période de confinement ait obligé leur entreprise à sauter le pas du télétravail plus tôt que prévu. Ces entreprises ont aujourd’hui trouvé leur modèle et la crise a joué un rôle d’accélérateur dans ce processus. Mieux, elles ont retrouvé une certaine attractivité auprès de leurs collaborateurs. Pour répondre à ce besoin, il semble que l’idéal est de proposer 1 à 2 jours de télétravail par semaine, comme 67 % des assistantes interrogées l’ont indiqué. Cette association présentiel/distanciel permettrait de contrer les aspects négatifs ressentis pendant le confinement.

Changer de mentalité en profondeur sur le management et la « culture » du présentiel

Également, la mise en place du télétravail ne doit pas être une simple « vitrine ». Au contraire, ce doit être un véritable engagement de la part des entreprises par la mise en place d’outils collaboratifs, de formats de formation digitalisés mais aussi de changement de mentalité en profondeur en termes de de management et de « culture » du présentiel. Rien ne sera possible à long terme sans ce dernier point.  Si la direction n’admet pas clairement le fait de ne pas être sur place tout le temps et, par conséquent, culpabilise implicitement ses équipes, un mal-être et un décalage entre les aspirations des deux parties ne tarderont pas à se faire sentir.
Alors refuser le télétravail aux assistantes de direction, c’est prendre le risque de se faire distancier par d’autres entreprises plus avant-gardistes. Pour autant, il faut trouver la bonne alchimie pour bien harmoniser les deux façons de travailler. Combiner les dispositifs plutôt que les substituer !
[1] Ce métier étant majoritaire pratiqué par des femmes, la Tribune utilise le terme « Assistantes », mais les hommes sont bien entendu concernés par ces propos.