A l’instar du monde professionnel, peu d’activités créent une charge émotionnelle aussi importante que le golf. Comment s’inspirer de ce sport pour gérer votre affect dans la vie professionnelle ? Voici 5 erreurs à éviter, inspirées des idées du psychologue du sport Timothy Gallwey.

1 – Golfeur et manager avec des moyens techniques insuffisants et inadaptés

Au golf, un coup « réussi » engendre une satisfaction extraordinaire, jubilatoire… et un coup « raté » une frustration tout aussi intense. Tout professionnel ayant déjà décroché un contrat inespéré, ou raté un appel d’offres qu’il croyait gagné d’avance, compatira…
Il y a très peu d’écart entre un coup réussi et un coup raté. Objectivement, ce n’est pas surprenant : le golfeur tape une petite balle au bout d’ « bâton » mesurant plus d’un mètre et dont l’extrémité se déplace à 150 Km/h. Les lois de la trigonométrie font qu’un écart de quelques degrés dans l’orientation de la face du club peut envoyer la balle n’importe où.
Chaque bon coup est donc un miracle ! En jargon Cadre & Dirigeant, on parlerait d’un objectif ambitieux avec des moyens techniques insuffisants et inadaptés.

2 – Un challenge permanent pour le golfeur et le manager pour l’ego

Le coup de golf produit un résultat mesurable… sous l’œil implacable des partenaires de jeu pour l’amateur, du public et des caméras de TV pour les joueurs pros. Mais il y a plus fort : le coup de golf ne dépend que de soi, et il est donc impossible de s’affranchir de sa propre responsabilité.
Ce challenge permanent pour l’ego rend le jeu passionnant. Mais gare au « burn-out » ! Il sévit aussi sur les parcours, et l’histoire de ce sport regorge d’exemples d’anciens champions qui peinent à maintenir un niveau de joueur du dimanche.

3 – Imaginer le meilleur et le pire des scénarios pour le futur

Une partie de golf dure environ quatre heures… pendant lesquelles le temps consacré à taper la balle ne dépasse pas deux-trois minutes ! Dans l’intervalle entre les coups, l’esprit a tendance à errer, ruminer les mauvais coups passés, ou à imaginer le meilleur et le pire des scénarios pour le futur.
Vous souvenez vous de la dernière fois où vous vous êtes retrouvé coincé dans un embouteillage en vous rendant à un rendez-vous capital ? Où vous avez attendu un ascenseur qui ne vient pas ? Vous vous souvenez comment vous avez bataillé pour recouvrer votre calme en arrivant avec une demi-heure de retard, évidemment calme, détendu et sûr de vous ?

4 – Au golf, comme en management, la panacée universelle n’existe pas

Le volume de littérature consacré à la description de la meilleure technique pour réaliser le meilleur swing n’a d’équivalent que le volume de littérature consacré à la description des techniques de management les plus « efficaces ».
Comme le manager, le golfeur est en permanence en recherche du « truc qui marche ». Quand il croit l’avoir trouvé, sa découverte lui fait pousser des ailes, il est enfin maître du monde. Mais au golf, comme dans la vie du manager, la panacée universelle n’existe pas. Il y a fatalement un moment où ce fameux truc ne marche plus.

5 – Maîtriser vos émotions contradictoires parfois violentes

Comme le cadre, le joueur de golf est assailli en permanence d’émotions contradictoires parfois violentes. Elles peuvent booster ou compromettre votre performance dans des proportions extraordinaires, et peuvent vous empêcher d’exploiter complètement votre potentiel.
Maîtriser le risque de perte de confiance en soi, les sautes de concentration, la colère qui vous prend face à vos collaborateurs ou à vous-même est sans doute l’une des clés du management efficace. Le monde du golf a développé un ensemble de techniques qui permettent de s’approcher de l’état de « concentration détendue » que tous cherchent à atteindre, mais cela fera l’objet de prochains articles…