Il n’y a pas un jour qui passe sans qu’un média ne relaie une actualité à propos d’une filière qui peine à recruter : les CHR qui manquent de bras pour l’ouverture de la saison estivale, 10 000 coiffeurs manquent à l’appel dans les salons, et aussi des cordistes, des ingénieurs… Au départ, la difficulté à recruter était un fait très marqué dans l’industrie. C’était en réponse à l’évolution socio-démographique du pays. Mais aujourd’hui, ça touche les métiers du service, toutes branches confondues. Et quand ce n’est pas la difficulté de recruter, c’est le défi de garder les talents. A côté du chômage, voilà là un nouvel état de déséquilibre du marché du travail, caractérisé cette fois-ci par un excès de la demande de travail des entreprises par rapport à l’offre de travail (celle des travailleurs).

Nous sommes dans une période de reconfiguration, qui à moyen terme devrait reprendre son cours normal

La crise sanitaire a, bien sûr, accentué cette tendance, qui était déjà émergente. Ce sont aussi les défis générationnels qui ont du mal à se calquer entre le besoin réel des entreprises et la recherche d’un sens à donner à l’effort. D’ailleurs, une étude récente de WorkHuman Research Institute de Globoforce a mis en lumière que si les gens restent dans leurs entreprises c’est parce qu’ils trouvent un sens au travail qu’ils effectuent. Et le sens, c’est une notion globale qui repose sur le cadre de travail, le salaire, le style de management… Or, la nouvelle génération n’est pas si moins travailleuse que la précédente, au contraire, elle a juste besoin de s’exprimer en expérimentant, en étant davantage libre, et surtout en lui donnant des explications claires sur la valeur de son poste et le sens de ses missions.

Une nouvelle ère devrait s’ouvrir pour ces 5 prochaines années. Les débats présidentiels ont marqué une fracture de la société et un certain repli sur soi. Or, s’il y avait un message à faire passer à la nouvelle équipe gouvernementale, c’est de continuer à miser sur la jeunesse en favorisant l’ouverture sur le monde. C’est important !

Une réponse au déséquilibre du marché du travail : des modes de collaboration gagnant-gagnant entre jeunes et entreprises

C’est en ce sens que le Volontariat International en Entreprise (V.I.E) est un modèle qui peut prétendre à répondre à ce défi. Car, d’un côté, il y a les entreprises qui cherchent à internationaliser leur activité mais qui n’ont pas toujours les moyens humains et financiers pour s’étendre ; et de l’autre, les jeunes qui ont besoin d’exprimer leurs talents, de se sentir considérés, et d’avoir le sentiment de rendre un service utile à l’employeur. Le V.I.E est aussi une réponse à l’attractivité des entreprises implantées hors des grandes métropoles qui peinent à attirer des talents, en proposent des postes non traditionnels, via une aventure entrepreneuriale avec à la clé des postes stratégiques à impact en matière de développement de l’entreprise sur le marché international. Sur place, le jeune doit faire preuve d’autonomie et d’esprit d’entreprise pour défricher le terrain, initier des opportunités d’affaires. Derrière ça, il y a un côté aventurier et entrepreneurial qui est développé. Mais toujours dans un cadre sécurisé, encadré par un statut et la structure régisseuse Business France.

Et ça fonctionne ! 73% des entreprises ayant eu recours au VIE ont vu leur chiffre d’affaires progresser1 et 60% affirment avoir gagné de nouveaux clients à l’étranger. Et du côté des jeunes, c’est une marche vers l’emploi puisqu’en sortie de mission, environ 90% des jeunes ont une proposition d’embauche.

L’Etat et les Régions favorisent l’expérimentation à l’export

Plusieurs dispositifs qui favorisent le développement des entreprises à l’international sont mis en place par le gouvernement dans le cadre du plan France relance, et parmi eux les chèques relances V.I.E qui viennent d’être prolongés. Le montant alloué varie entre 5 000 et 10 000 euros, et favorise le recrutement de jeunes issus des quartiers prioritaires et ceux issus d’une formation courte. Par ailleurs, des aides régionales existent. De nombreuses régions entendent soutenir le développement à l’export des PME de leur territoire. Par exemple, dans les Hauts-de-France, ces aides peuvent varier entre 6 000 et 9 000 euros, tandis qu’en Région Sud Provence Alpes Côte d’Azur elles oscillent entre 7 500 et 15 000 euros.
https://www.reussirmavie.net/Volontariat-international-en-entreprise-VIE-un-premier-emploi-a-l-etranger_a330.html