Porté par une volonté des entreprises de recourir davantage au coaching professionnel dans un contexte de changements sociétaux et organisationnels, le marché du coaching affiche un réel dynamisme (cf dernière étude Opiiec*). Pour autant, sur les 33 000 coachs professionnels formés, seuls 15 000 sont actifs, et pour nombre d’entre eux cette activité représente un faible pourcentage de leur activité (souvent complétée par d’autres missions telle que la formation par exemple). Fort de ce constat, la clarification de ses pratiques représente une nécessité pour ce métier qui répond à des besoins de plus en plus importants.

Sous l’appellation « coach » se cachent des réalités très différentes

Il existe une disparité entre les différents acteurs du marché, notamment sur le nombre d’heures de coaching dispensées annuellement : 53 % pratiquent moins de 100 heures de coaching par an et 75 % d’entre eux moins de 200 heures. Un volume qui peut s’expliquer par le degré d’expérience des coachs, car 50 % d’entre eux exercent ce métier depuis moins de 5 ans.
Le tarif horaire des coachs professionnels, reflet d’un ensemble de compétences, fait lui aussi l’objet de variations. Les coachs professionnels pratiquent en effet des prix différents (de 100 à 800 euros la séance – tarif horaire moyen de 240 euros), qui peuvent potentiellement nuire à la lisibilité de leur profession. Étant donné leur niveau de rémunération (53 % réalisent aujourd’hui un chiffre d’affaires inférieur à 30 000 euros), les coachs en exercice sont donc nombreux à disposer d’une autre activité en parallèle (environ 50 %).

Aujourd’hui, 40 % des coachs indiquent ne pas être supervisés. Seuls 35 % suivent plus de 5 heures de supervision individuelle par an, ce qui est très peu. Or la supervision est obligatoire pour tout coach professionnel souhaitant valider sa pratique. La supervision constitue un véritable garde-fou contre les dérives éthiques ou reliées aux pratiques d’un métier devant respecter un cadre déontologique et des protocoles de plus en plus normés. Les associations de coachs professionnels telles que ICF, EMCC ou SFCoach se rejoignent sur les compétences et qualités du coach professionnel, ainsi que sur leur obligation morale d’être régulièrement supervisé et formé afin de garantir un niveau de prestation de qualité.

Un processus d’habilitation pour les coachs professionnels

En sa qualité de syndicat professionnel représentatif des sociétés exerçant la pratique du coaching en France, la commission Coaching de Syntec Conseil entend rendre plus transparent le métier de coach et participer à sa professionnalisation. Cette dernière propose notamment un processus d’habilitation individuel qui permet aux coachs salariés, ou partenaires contractuels de ces entreprises, de valider leurs compétences, formations et qualités indispensables à l’exercice du coaching telles qu’elles ont été définies dans ce parcours.
Les attentes des clients commanditaires (grandes entreprises, TPE, PME ou ETI) sont très alignées. Ceux-ci reconnaissent l’impact global des actions de coaching professionnel qu’ils mettent en œuvre pour leurs talents.
Cependant, les commanditaires en charge de la sélection des prestataires de coaching sont de plus en plus exigeants à plusieurs niveaux

  • Ils souhaitent plus de clarté sur la mesure des résultats du coaching, et pouvoir mesurer l’atteinte des objectifs de manière plus lisible.
  • Ils souhaitent également plus de lisibilité sur les critères de qualification, certification et formation des coachs professionnels.
  • Ils sont de plus en plus exigeants quant à la capacité du prestataire à comprendre les réalités de l’entreprise et de l’organisation, pour être de véritables partenaires des entreprises, au cœur de leurs enjeux business et humains.

À l’heure où les entreprises se transforment en profondeur, la pratique du coaching s’est intégrée comme une pratique reconnue pour développer les talents (management, leadership, développement personnel et professionnel, efficacité et cohésion des équipes). La croissance durable du marché du coaching dépendra de la part des acteurs du coaching (indépendants et sociétés) de pouvoir faire la preuve de leur exigence totale en matière de respect des codes, normes et pratiques professionnelles du coaching.
La commission Coaching de Syntec Conseil(**) réaffirme sa volonté d’aider les organisations à choisir un prestataire de coaching de manière plus éclairée, c’est-à-dire en prenant en compte les critères de qualité que sont la certification dans une école de coaching reconnue, une formation de base solide au métier de coach et une formation de coach complémentaire régulière, un fort degré d’expérience et d’expertise, le respect du code de déontologie Syntec Coaching et la pratique systématique de la supervision.

(*) Etude OPIIEC « Métiers du coaching professionnel et de la supervision » de septembre 2022 (https://www.opiiec.fr/etudes/137317)
(**) Commission Coaching de Syntec Conseil et déontologie (https://syntec-conseil.fr/expertises/coaching/)
Tribune coécrite par Anne-Laure Pams et Valérie Rocoplan, Directrice Générale @Talentis, Membre Comex Human & Work, et Anne-Laure Pams, coprésidentes de Syntec Coaching.