L’humanité est confrontée depuis toujours à des révolutions permanentes qu’aujourd’hui, plus que jamais, rien ne semble pouvoir l’arrêter. Et personne n’a la moindre idée de quoi le futur sera fait ni de ce à quoi ressemblera la relation entre l’humanité et la quatrième révolution industrielle. Plus particulièrement, celle de l’intelligence artificielle (IA) qui est arrivée désormais sur le devant de la scène avec une forte vocation : de se positionner au premier rang des technologies adoptées. Une chose est sure, toutefois, on peut s’attendre à ce que l’IA impact un grand nombre de secteurs socio-économiques.

La propagation de cette actuelle révolution dans plusieurs secteurs, synonyme de progrès, s’accompagne de profondes migrations des emplois et provoque la disparition de certains métiers occupés actuellement par les humains, cédant la place à l’émergence de nouveaux, encore non connus. Cependant avec l’IA, tout le monde du travail sera amené à évoluer et à se transformer. C’est ce que révèle une étude américaine, publiée par l’université de Pennsylvanie en partenariat avec Open Research et Open AI, qui liste les métiers qui pourraient être les plus impactés.

Parmi les métiers qui pourraient être en danger avec le développement de ces intelligences artificielles : les interprètes, les mathématiciens, les comptables, les concepteurs de sites Web, les ingénieurs de la blockchain, les chroniqueurs judiciaires, mais aussi les métiers de la finance, de l’éducation ainsi que le journalisme.
À l’inverse, sans surprise, certaines professions ne semblent pas avoir à craindre l’IA, tels les athlètes, les cuisiniers, les plombiers, les fondeurs…

L’IA, une véritable menace pour l’emploi ?

Devant ce constat, et pour faire référence au processus de la destruction créatrice chez Schumpeter, il faut avouer qu’en quelques années, notre utilisation de l’IA a fortement bouleversé la relation entre les travailleurs et les nouvelles opportunités de métiers qui ont émergé à la suite de l’intégration des algorithmes dans les processus métiers, comme l’administration de bases de données (data scientist), la cybersécurité, le SEO (Search Engine Optimization), etc.
“La question n’est plus de savoir s’il faut craindre ou pas l’intelligence artificielle, mais de mesurer la façon dont elle change notre quotidien”, explique Laurent Alexandre, président de DNAVision.

Selon une nouvelle étude de l’Infosys Knowledge Institute, les entrepreneurs et dirigeants sont largement séduits par l’intelligence artificielle, notamment en raison des aspects bénéfiques qu’elle peut apporter à leur entreprise. Cependant, dans la mesure où elle entraîne la création de nouvelles activités, cette mutation nécessite de nouvelles compétences et des caractéristiques spécifiques, afin de maintenir ou conserver un emploi dans le futur marché du travail.

L’intelligence artificielle impacte tous les secteurs. Certains métiers évoluent, d’autres tendent à disparaître et d’autres encore font leur apparition, qui ne sont pas uniquement liés à la logique (Source d’inspiration des algorithmes), mais aussi bien à l’intuition nécessaire pour analyser les besoins, tout comme la prise de décision.
Selon le géant informatique Dell, 85 % des emplois de 2030 n’existent pas encore aujourd’hui. Ainsi, la destruction d’emplois par l’IA serait compensée certainement par la création massive de nouveaux métiers.

L’IA entre enthousiasme et peur !

L’IA jouera un rôle incontournable et pourrait ainsi se positionner en tant qu’acteur collaboratif hommes-machines, plutôt qu’en ennemi, même si elle engendre beaucoup de fantasmes et de craintes, notamment parce qu’elle permet d’autonomiser certaines tâches de manière accrue. Au cours des dernières années, a eu lieu une vague de pénétration de l’IA dans plusieurs domaines : de la médecine, qui l’utilise dans le diagnostic des maladies, à l’aéronautique sans pilote, en passant par la banque avec des assistances à la détection de la fraude.
Le défi du futur le plus proche pour accéder au marché du travail se caractérisera par l’exigence de hauts niveaux de compétences, ce qui va à l’encontre du travail sans qualification.

La question qui pourrait bien émerger dans le débat entre personnalités politiques et acteurs socio-économiques est : comment reconvertir les actuels employés pour occuper des nouveaux postes nécessitant des compétences plus particulières ? La création des nouveaux emplois et éventuellement la formation des individus ne seront pas sans conséquence. Les nouveaux emplois vont très certainement avoir pour effet de mettre de côté une nouvelle classe peu qualifiée qui sera chassée du marché du travail.

Plusieurs experts, entrepreneurs et scientifiques, conscients des possibilités qu’offre l’IA, ont néanmoins des réserves sur celle-ci et ont souligné la nécessité de la réguler.
Cette instabilité dans la carrière professionnelle exigera chez certains, au-delà d’une montée en compétences, une prise de conscience morale et culturelle pour faire face à ce nouveau modèle socio-économique engendré par l’intégration de l’IA dans les processus métiers actuels. Ainsi, les organismes publics ou privés devront transformer leurs stratégies pour la rendre rapidement adaptable aux opportunités et menaces liées à l’IA.

L’économiste et essayiste Nicolas Bouzou considère que le travail des êtres humains ne va pas disparaître avec l’intelligence artificielle, mais qu’il va muter. Cette crainte de la fin du travail est pour lui infondée, puisqu’il déclare, dans le résumé de son essai Le travail est l’avenir de l’homme : « [A]ucun chômage dans le monde n’est aujourd’hui lié à l’utilisation des nouvelles technologies qui, bien au contraire, constituent un fantastique vecteur de progrès et d’emplois. À condition de faire du travail humain une question intellectuelle et politique prioritaire, et de trouver enfin le courage de réformer en profondeur notre marché du travail et notre système de formation… »

Convaincu de la nécessité d’une réflexion approfondie concernant les effets de l’IA sur l’emploi et les conditions de travail, afin de réussir à donner du sens au déploiement de l’IA et réussir à l’adapter à la nouvelle culture socio-économique, le débat reste ouvert entre deux idéologies. Certains demandent le ralentissement de cette mutation afin de laisser le temps aux réajustements, tandis que d’autres exigent l’intervention des acteurs gouvernementaux afin d’assurer les aides publiques nécessaires pour que les travailleurs puissent se reconvertir sans perdre leur dignité au cours de cette mutation.
Cependant, la maitrise de ces nouvelles technologies (IA) constitue un autre enjeu pour les pays émergents, qui pourrait apporter encore davantage d’autonomie aux équipes et faire évoluer le rôle des managers.

En somme, à ce jour, difficile de savoir de quoi sera vraiment fait l’avenir de tous les métiers qui seront impactés par l’IA. Au-delà, les efforts pour suivre le rythme du changement et l’accompagnement direct en matière de formation aux nouveaux emplois restent timides et insuffisants.

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Ahmed Laftimi, Digital-BPM Architect - Personal Branding Strategist
A travers plusieurs années d’expériences dans l’environnement du digital et lors de ses déplacements à l’étranger, il cumule une profonde connaissance des enjeux et des contraintes pour aider les acteurs chargés des SI/Ntic à relever les défis et à mieux réussir la transformation digitale de leurs organismes. Aller au-delà du quotidien, une nouvelle passion, s’installe dans l’horizon de mes activités, pour accompagner les dirigeants et les managers à définir la communication digitale appropriée et reprendre le contrôle de leur identité numérique tant professionnelle que personnelle. Membres et Représentant du CMRPI en France ( Centre Marocain de Recherche Polytechnique et d'innovation) Ses domaines de compétences : Conseil en Stratégie Digitale et Organisation SI, Conception et Réingénierie des processus métier, Analyse et Évaluation des risques, Conseil et Conception des Plan de Continuité d’Activité, Accompagnement et conduite du changement