La reprise de la pandémie de Covid-19 inquiète légitimement les pouvoirs publics. Pour autant, l’action de ces derniers à l’appui du Protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprises face à l’épidémie de Covid-19 publié le 31 août 2020 pour une application au 1er septembre 2020 est un monument de complexité administrative source de multiples inquiétudes pour les responsables de TPE.

Un protocole national qui donne le tournis

La reprise de la pandémie de Covid-19 inquiète légitimement les pouvoirs publics. Pour autant, l’action de ces derniers à l’appui du Protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprises face à l’épidémie de Covid-19 publié le 31 août 2020 pour une application au 1er septembre 2020 est un monument de complexité administrative source de multiples inquiétudes pour les responsables de TPE.

La lecture exhaustive de ce document donne le tournis. Conscient des difficultés pratiques d’application d’une mesure généralisée de port obligatoire du masque en entreprise, le Protocole fourmille de mesures et contre-mesures d’atténuation du message de base. Selon les activités et selon les zones géographiques vertes, oranges ou rouges à vérifier chaque semaine, même les lecteurs les plus avertis s’y perdent.

Lorsque le protocole semble être appréhendé, une précision vient mettre à bas la construction. Ainsi de cette mention selon laquelle le port du masque en entreprise est obligatoire sauf « temporairement à certains moments dans la journée ». Il est pour le moins bien difficile de diriger des équipes avec de pareilles approximations.
En réalité, depuis le dé-confinement, chacun met en œuvre au sein de son établissement les mesures les plus appropriées au respect des gestes barrières, en accord avec les salariés, dans le respect du maintien d’une productivité optimale. Les différentes recommandations devenues désormais obligatoires et largement étoffées, différentes selon les secteurs d’activités ou leurs lieux d’exercice défient le bon sens. Sujettes à autant d’exceptions que de renforcements, elles ajoutent une complexité majeure purement administrative qui fait obstacle à une reprise économique sereine. Une telle absurdité prive par ailleurs les responsables de TPE de la souplesse nécessaire à la bonne marche de leurs activités. Elle lance un message anxiogène, tant auprès des salariés que des clients. Décrite comme dangereuse par nature, l’interaction sociale n’est plus de mise. Il est considéré comme funeste pour les salariés de communiquer entre eux et pour les consommateurs d’entrer dans les boutiques.

Des responsables de TPE déjà très vigilants

En réalité, les responsables de TPE sont parfaitement conscients de l’impérieuse nécessité de contenir la pandémie de Covid-19, tant pour la santé de leurs salariés que pour éviter un nouveau confinement aux conséquences qui ne pourraient qu’être désastreuses sur leurs activités. Tout est mis en œuvre, à leurs frais, pour éviter une telle issue. Il n’est pas un seul commerce sans gel hydro alcoolique à disposition, sans mention en vitrine des conditions d’accès, notamment le port du masque et le nombre maximum de personnes autorisé. Les clusters se développent dans des évènements festifs privés et amicaux, mais pas dans les entreprises.

La question fondamentale pour les dirigeants de TPE porte sur les moyens mis à leur disposition pour atteindre l’objectif de santé publique. Ils sont notamment tenus de mettre en œuvre tous les moyens pour éviter que l’épidémie ne se diffuse dans leurs locaux mais ne disposent d’aucun droit de regard sur l’état de santé de leurs salariés. Il leur est ainsi interdit de vérifier la température du personnel avant d’entrer dans les locaux, ou encore de solliciter les résultats d’un test de dépistage. Dans le même temps, le coût des mesures de santé au travail dans le cadre de la pandémie est évalué entre 100€ et 150€ par mois et par salarié, intégralement à la charge des responsables de TPE dans un contexte où le niveau de reprise de l’activité économique est loin de permettre ce type d’investissement. Ce coût comprend le prix des masques, mais aussi celui des gels hydro-alcooliques et des produits de désinfection, ainsi que la baisse de productivité liée au respect des gestes barrières.

En dernier lieu, les risques d’absentéisme, voire de contamination du chef d’entreprise lui-même, doivent être pris en compte. En ce sens, la réduction du délai de quarantaine de 14 jours à 7 jours est un signe positif. Il convient néanmoins de prendre correctement en compte la situation du professionnel indépendant tenu de se placer en quarantaine et de compenser à l’euro près le manque à gagner en cas de fermeture de l’entreprise de ce fait. Le simple cas contact d’un chef d’entreprise devrait pour sa part générer une priorité de dépistage. Un résultat négatif permettrait de raccourcir notablement la durée de fermeture de l’entreprise à 48h au plus.

C’est au bon sens que chacun doit être appelé pour que la santé publique devienne de nouveau compatible avec l’activité économique.