Jusqu’à présent, la question de la raison d’être de l’entreprise, la promotion d’un monde économique plus inclusif et respectueux de l’environnement, peinaient à s’imposer ou étaient l’occasion de communications manquant de réalité. La crise du Covid-19 a apporté une expérience tangible de ce que veut dire la responsabilité sociétale, avec une mobilisation sans précédent des entreprises, quelles que soient leurs tailles, pour contribuer à l’intérêt général.

Le rôle des entreprises solides financièrement
vis-à-vis des clients fragilisés

Cette tendance à une RSE porteuse de sens et d’une finalité autre que la simple recherche de profits, actée dans la loi Pacte, nous renvoie plus que jamais au rôle que nous, dirigeants d’entreprises solides financièrement, devons tenir vis-à-vis de nos partenaires et clients fragilisés et menacés de disparaître si nous ne les soutenons pas.

Car s’il revient à l’État de se porter au secours des entreprises pendant la crise sanitaire afin d’éviter l’effondrement économique et ses conséquences sociales désastreuses, ce sont les entreprises, petites et grandes, qui seront motrices dans la mise en place d’un plan de reprise ambitieux, responsable et solidaire. Dans ce plan de redémarrage, les acteurs du marketing ont une place essentielle car le silence en marketing équivaut à la mort des marques et du commerce.
Dans ce contexte, comment aider les entreprises à (re)trouver des clients, les convaincre, les fidéliser, relancer le dialogue avec leurs prospects alors même que ces mêmes entreprises sont tentées de faire des coupes dans leurs budgets marketing, faute de trésorerie ? Car comme toujours en économie, c’est un peu la double peine : ceux qui ont le plus souffert sont ceux qui n’ont pas les moyens de se relancer.

Continuer à investir pour innover et proposer des solutions de relance aux acteurs les plus vulnérables

Notre responsabilité – nous, ETI et grands groupes à la trésorerie robuste – que j’ose qualifier de citoyenne et historique, est de continuer à investir pour innover et proposer des solutions de relance aux acteurs les plus vulnérables. Par exemple, nous venons de mettre au point une solution innovante et solidaire née de la contrainte, qui rencontre beaucoup de succès. Son objectif ? Favoriser un démarrage rapide d’actions marketing, sans avance de trésorerie puisque nous les finançons sur nos fonds propres ! Ainsi, nous préfinançons et mettons en œuvre immédiatement des campagnes de reprise sur la base d’une monétisation à moyen terme de la base de données clients. Un modèle de business solidaire et vertueux en tous points puisque nous partageons le risque, dans la mesure où notre rémunération se fera au cours des prochains trimestres en valorisant de façon responsable les bases de données de notre partenaire.

Faire preuve d’inventivité, d’ingéniosité et de solidarité s’avère efficace !

Par ailleurs, les commerces physiques sont en très grande difficulté alors que paradoxalement, le circuit court et le local n’ont jamais été autant d’actualité. Comment aider un commerçant, indépendant ou membre d’une marque, à parler à sa zone de chalandise, à informer et mettre en place des programmes de fidélisation, de façon ciblée ? Là encore, faire preuve d’inventivité, d’ingéniosité et de solidarité s’avère efficace ! Citons par exemple ces banques régionales qui fidélisent leurs clients particuliers, en donnant des bons d’achat utilisables chez les commerçants locaux qui sont également clients de la banque ! En somme, se dessine un cercle vertueux au profit de l’économie locale… C’est la raison pour laquelle la responsabilité des dirigeants d’entreprises est historique car elle porte aussi sur la pérennité du mode de vie de nos sociétés : en effet, de la reprise économique au cours des prochains trimestres, dépendront l’aménagement de nos villes et la survie de nos commerces, restaurants et cafés. Quand on sait que de nouvelles habitudes de consommation sont en train de se dessiner, avec 59% de Français qui ont déclaré qu’ils privilégieraient à l’avenir les magasins de leur quartier ou les petites boutiques (1), la relance locale devient cruciale !

Ma conviction : cumuler bienveillance et performance

Ma conviction intime est qu’il est possible de cumuler bienveillance et performance. C’est à cette condition que la relance pourra avoir lieu. La solidarité inter-entreprises, née du confinement doit être durable car nous faisons tous partie d’une même chaine. Si partenaires, fournisseurs et clients d’une entreprise ne repartent pas, cette dernière ne repartira pas non plus. Nous n’avons pas d’autres choix que de mettre en place des systèmes d’entraides économiques. Soutenir l’écosystème dans lequel l’entreprise évolue, – ses clients, ses partenaires, ses prestataires et même ses concurrents – s’avère être une condition sine qua non de sa survie. Ce lien qui nous a unis « pour le pire » pendant le confinement doit désormais nous unir « pour le meilleur ».
(1) 4ème vague COVID-19 Monitor de Kantar (avril 2020)