Cela peut paraître paradoxal, mais faire un CV ne sert à rien pour trouver un emploi, explique Paul-Emile Taillandier, auteur de l’ebook qui vient de paraître Curriculum à éviter : Les 48 clés pour réussir à trouver son emploi. D’emblée, le ton de l’ouvrage est donné : des conseils précis, décalés et à contresens de ce que l’on entend habituellement, mais tellement vrais ! Recruteur depuis 32 ans, Paul-Emile Taillandier (éditeur également de Cadre et Dirigeant Magazine) raconte comment il a embrassé ce métier qui ne l’attirait pas au départ par l’intermédiaire d’un copain de table de poker perdu de vue depuis 10 ans qui était DG d’un cabinet de recrutement. Il revenait alors des Antilles où il avait été “fraîchement débarqué après l’arrivée au pouvoir de Mitterrand en 1981” et cherchait du travail pour rejoindre un ami en Afrique qui avait fait fortune dans le pneu. Il n’a plus quitté ce métier qui lui a permis “d’observer le cheminement souvent atypique de ceux qui s’en sortent mieux que les autres” pour les retranscrire dans cet ebook.

CV, mon ennemi

Première clé pour trouver un emploi (et la plus importante de toutes pour Paul-Emile Taillandier) : il n’est pas nécessaire de faire de curriculum vitae. “Le CV est votre ennemi car il parle du passé alors qu’il s’agit d’avenir, il est égocentrique alors que l’on doit s’ouvrir aux autres, il est statique alors que l’on veut être actif, il inquiète alors que l’on doit rassurer. Pourtant depuis des décennies, poursuit l’auteur, la première réaction quand on perd son job, c’est de faire un CV, de poser sa candidature tous azimuts (…) et dans 90% des cas, cela ne marche pas.”

 

Ebook Curriculum à éviter
A partir de ce point de départ, Paul-Emile Taillandier donne au lecteur toute une série de “clés” pour être dans la meilleure situation possible pour sa recherche d’emploi. Et beaucoup d’entre elles sont d’ordre psychologique : il s’agit notamment de pardonner à celui qui vous licencie pour pouvoir tourner la page et de profiter de l’occasion pour choisir un emploi qui vous plait et qui vous ressemble. Et concernant ceux qui peuvent vous aider dans cette démarche (coach, tuteur, accompagnant, etc.), n’en abusez pas, car “le coach est dangereux s’il devient prothèse”. De même, “si l’entreprise vous offre un outplacement, profitez-en avec modération, et demandez-vous s’il est bon, dans un moment aussi exacerbé, d’investir du temps avec d’autres licenciés économiques souvent plus atteints que vous, plutôt que de vous tourner vers l’avenir”.

Recruter son patron et son entreprise

Là aussi, les conseils sont atypiques mais beaucoup plus efficaces. Comme le souligne Paul-Emile Taillandier, il s’agit “d’être plus égoïste que l’entreprise (…) Le monde de l’entreprise change très vite, vous devez changer plus vite que lui pour garder la permanence d’une activité”. Il faut également savoir s’aventurer comme Christophe Colomb, c’est à dire agir sur un objectif de conquête, se fixer un objectif à atteindre, faire un plan de réalisation, et s’organiser en conséquence, pour être prêt à en changer le cas échéant. Car le marché de l’emploi est tellement fluctuant que l’objectif du moment a peu de chance d’être celui de demain, tant les critères d’appréciation évoluent. Ainsi, “Christophe Colomb a raté les Indes , mais découvert l’Amérique” qu’on ne connaissait pas à l’époque.

Enfin, il ne faut pas oublier que dans le recrutement, ce sont des rapports humains qui rentrent en ligne de compte. Vous ne séduisez pas une entreprise, mais celui ou celle qui la dirige. Et pour cela autant mettre tous les atouts de son côté : “pour être recruté…maigrissez !”, lance un brin provocateur Paul-Emile Taillandier. Cela veut dire soigner son apparence physique, qui dépend de votre santé et de votre confiance en vous, mais aussi supprimer les pensées négatives de votre esprit. Autre aspect essentiel : donner une image professionnelle de ce que vous êtes et agir en cohérence. Cela implique de supprimer tout écart trompeur entre votre emploi d’hier et celui que vous briguez, entre le poste de vos rêves et celui que vous pouvez obtenir, entre votre personnalité et le style de l’entreprise…