C’est un chiffre qui résume à lui tout seul les mutations en cours sur le marché du travail. En 2018, seulement 33% des offres d’emploi ont transité par Pôle Emploi. Le reste – la grande majorité des postes et des missions – est proposé aux recruteurs sur des réseaux sociaux dédiés comme LinkedIn et sur des plateformes numériques. La digitalisation du recrutement avance à marche forcée. A une époque où la transformation numérique de la société devient de plus en plus concrète, l’emploi n’échappe pas à la règle. C’est un tournant que les recruteurs ont parfaitement analysé.
L’arrivée de la 5G en 2020, qui promet de rendre les connexions au web beaucoup plus rapides – de même que la montée en puissance de l’Intelligence Artificielle et du Big Data – pourraient permettre, dans un avenir proche, aux plateformes numériques de jouer un rôle crucial dans la lutte contre le chômage. Car le numérique promet la même chose à tous les actifs : une mutation en profondeur du travail qui va entièrement redéfinir les règles du jeu, aussi bien pour les salariés que pour les free-lances.

La digitalisation du travail

En donnant la possibilité aux individus d’être interconnectés à distance, Internet a dématérialisé en partie les relations humaines, y compris au sein des entreprises. Pour le travailleur, nul besoin dès lors, d’être enraciné dans un bureau. Cette nouvelle possibilité offerte aux actifs a favorisé le travail indépendant. A titre d’exemple, le nombre de free-lances en France a augmenté de 120% ces dix dernières années. Ce phénomène est observable à l’échelle mondiale dans tous les pays industrialisés. Les free-lances sont à la fois le symptôme et l’accélérateur de la digitalisation du travail. Il leur suffit en effet d’une connexion internet pour pouvoir exercer leur activité.
Cette nouvelle donne 2.0. a permis l’apparition de plateformes numériques pouvant à la fois centraliser les offres de mission à destination des travailleurs indépendants et mettre ces derniers en relation avec des clients. Pour les entreprises à la recherche de prestataires, trouver le bon free-lance par le biais de ces plateformes présente un double avantage : avoir accès à une gamme élargie de talents et gagner du temps dans leurs process d’embauche.
Les plateformes numériques réunissent en effet les deux moteurs essentiels à l’emploi : l’offre et la demande de travail. Elles sont en train de se substituer, un peu partout, aux agences institutionnelles pour l’emploi. Ce “remplacement” a pour origine la transformation même de la société industrielle qui est contrainte de s’adapter à l’évolution des technologies. Les plateformes ont de ce fait pour elles un avantage majeur : elles s’inscrivent dans le sens de l’Histoire.

La technologie au secours de l’emploi

Aujourd’hui, dans un monde qui se numérise toujours davantage, de nouveaux outils vont encore accélérer ces changements. Le Big Data permet de faire rapidement le tri entre un nombre très important de profils et l’Intelligence Artificielle intègre des critères de sélection extrêmement fins pour dénicher la perle rare. L’internet 5G rendra possible des connexions à très grande vitesse. En intégrant ces technologies, les plateformes numériques pourraient devenir des plaques tournantes de l’emploi en permettant aux entreprises de recruter de façon beaucoup plus fiable et rapide.

L’expertise humaine : un gage de qualité et de sélectivité

Mais pour que les plateformes confirment le rôle crucial qu’elles peuvent jouer pour l’emploi, une dernière mutation doit encore se produire. Face à la masse gigantesque de candidatures qu’elles peuvent héberger, il est primordial qu’elles puissent avoir un rôle prescripteur en ne proposant aux entreprises que les profils les plus pertinents. Dans le monde numérique, la qualité ne doit pas s’effacer devant la quantité. L’expertise humaine, lorsqu’elle vient superviser et enrichir un processus de sélection opéré par une machine, est un gage de qualité et de sélectivité. Elle renforce les liens qui unissent la plateforme, le recruteur et le candidat.
D’autant que les connexions ultra-rapides promises par la 5G vont permettre à un nombre bien plus important de données de circuler dans les prochaines années. Certaines plateformes mettent déjà l’expertise humaine au cœur de leur fonctionnement et réalise la synthèse entre intelligence humaine et intelligence artificielle pour proposer une place de marché à double entrée permettant la mise en relation des meilleurs free-lances et des équipes techniques les plus pointues. Un positionnement qui permet de se démarquer des concurrents.
L’avenir des plateformes numériques tient, au-delà des algorithmes et de la technologie, dans la qualité du service qu’elles pourront offrir aux entreprises. Et ce ne sera pas nécessairement du ressort exclusif des machines.  Il faudra encore un nombre considérable de progrès technologiques avant que celles-ci ne puissent occuper la place du recruteur. Dans les prochaines décennies encore, les humains resteront aux commandes pour prendre les décisions importantes.