Face au défi de la transition écologique, le monde du travail se réinvente. Mais que faire pour améliorer la formation d’une jeunesse toujours plus désireuse de se tourner vers les métiers de l’environnement ?

Une prise de conscience accrue de l’urgence environnementale

64%. Voilà le pourcentage de 18-25 ans qui ont modifié leur mode de vie de façon plus en phase avec les enjeux environnementaux, après la pandémie de Covid-19. Ce chiffre témoigne d’une prise de conscience accrue de l’urgence environnementale. Elle se reflète également dans la sphère professionnelle où il est désormais indispensable pour les entreprises d’intégrer cette donnée dans leur gouvernance. Chef de projet bâtiment durable, Chief Impact officer ou encore ingénieur efficacité énergétique… On ne compte plus les nouvelles professions nées au cours de ces dernières années pour accompagner la transition écologique. Aujourd’hui, plus de 80 000 actifs de moins de 30 ans travaillent dans l’économie verte, un record ! Pourtant, la jeunesse n’est pas toujours suffisamment formée ou même orientée vers ces métiers d’avenir. Il s’agit d’un vrai paradoxe. Eclairage et pistes pour y remédier.

Des métiers de l’environnement en plein essor

Pour beaucoup, l’environnement se résume à des « bonnes actions » à l’échelle individuelle : trier ses déchets (62%) ou réduire sa consommation d’énergie. Ce n’est toutefois pas (seulement) le cas (et heureusement !). Au regard de la prise de conscience progressive de la société autour des enjeux écologiques, les métiers de l’environnement se sont développés depuis une vingtaine d’années. Des professions telles que responsable RSE ou ingénieur en environnement se sont développées et démocratisées.

Elles ont été accompagnées par des écoles pionnières et un réel investissement des pouvoirs publics. En 2021, la part de l’environnement représentait d’ailleurs 9% des dépenses de l’Etat. Un élément non négligeable qui témoigne du volontarisme de l’Etat pour pousser au développement de filières vertes et locales, à l’image des batteries électriques dans le Nord ou des énergies renouvelables qui devraient représenter 33% de la consommation d’énergie en France d’ici 2030.

Un enjeu sociétal à part entière

Dans ce contexte, les motifs d’espoir existent ! L’environnement occupe une place plus importante qu’il y a dix ans au sein de l’appareil de formation initiale. En 2008, il représentait 5 % des inscrits en formations contre près de 10% en 2018. Cette évolution est indispensable pour comprendre et répondre aux enjeux environnementaux auxquels nous sommes actuellement confrontés.

L’appel à projets national « Jeunes et Eco-engagés » s’inscrit justement dans cette ambition de favoriser l’engagement des jeunes pour la transition écologique et solidaire. Les conséquences de cette mobilisation seront évidemment positives et permettront de développer une expertise sur un sujet encore trop méconnu. L’objectif, former la génération de demain à la transition vers un nouveau modèle de société.

Créer des ponts entre l’enseignement supérieur et et les entreprises

Afin de renforcer la sensibilisation des collaborateurs et des entreprises à la formation aux métiers de l’environnement, l’enjeu est de poursuivre un dialogue entre les entreprises, les écoles et les étudiants. Comment ? Grâce à l’organisation de conférences et tables rondes, de rencontres entre partenaires privés et étudiants, ou encore de salons de l’emploi pleinement consacrés à la transition environnementale. Ces moments d’échanges doivent être pensés comme des temps de rencontre entre les ambitions des jeunes, les opportunités offertes et les besoins des entreprises.

Pour un résultat concret, il appartient évidemment aux établissements d’enseignement supérieur de faciliter l’accès aux métiers de l’environnement. Jusqu’à il y a peu, les sujets environnementaux et sociétaux étaient généralement réservés aux années supérieures (bac+4/5). Ils sont désormais plus accessibles aujourd’hui avec des formations en post-bac. Le développement de ces dernières apparait essentiel pour continuer à faire de l’environnement une voie professionnelle à part entière.

Comme le précisait la Charte de l’Environnement intégrée en 2005 au préambule de la Constitution : « Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement ». C’est désormais tout l’enjeu que de faciliter la formation de la jeunesse à des métiers nouveaux qui contribueront à esquisser un avenir… plus