Le cabinet de recrutement tech Bluecoders vient de sortir une étude mesurant l’impact de la crise sur le marché du recrutement tech entre mars 2020 et mars 2021, et dresse les tendances du marché pour 2021. Réalisée grâce à 1200 acteurs de la Tech française, cette étude donne de la visibilité aux entreprises sur la difficulté à recruter des profils tech cette année, sur le taux d’écoute des candidats et sur les salaires moyens par domaine.

Un marché habitué à être mené par les candidat experts informatiques

La demande en compétences techniques en entreprises a, ces dernières années, largement surpassé le nombre de profils disposant de ces compétences. Ainsi, la tension sur le recrutement de profils techniques est toujours forte : les candidats se retrouvent sur-sollicités par les recruteurs qui veulent les voir rejoindre leur projet. La particularité de la crise du covid-19 est l’impact qu’elle a créé autant du côté de l’offre que du côté de la demande en compétences : moins d’entreprises ont recruté et moins de candidats ont été à l’écoute de nouvelles opportunités.  

Après plus d’un an d’une crise sanitaire et économique d’ampleur planétaire, le secteur sort de son immobilisme et les entreprises tech relancent massivement leurs recrutements.

9 entreprises sur 10 déclarent recruter pour leurs équipes techniques en 2021

Parmi ces entreprises on trouve aussi bien des entreprises pour qui la crise a été bénéfique que des entreprises qui l’ont subi. En effet, une plus grande proportion d’entreprises qui recrutent déclarent que la crise a négativement impacté leur chiffre d’affaires (30%). 23% déclarent que leur chiffre d’affaires a été positivement impacté par la crise et 34% déclarent un impact neutre.
Les compétences les plus recherchées sont celles en développement informatique (78%), en infrastructures et cloud (42%) et les compétences en management d’équipes techniques (42%)
Parmi les profils recherchés par les entreprises, les profils confirmés et experts sont les plus convoités : 74% des entreprises recrutent des confirmés, 61% recrutent des experts et 45% recrutent des juniors.

Les profils les plus juniors semblent avoir été les plus touchés par la crise puisque 64% des entreprises ont licencié des juniors, contre 48% d’entreprises à avoir licencié des experts. Une majorité d’entreprises ont donc préféré sécuriser leur collaboration avec leurs salariés les plus expérimentés pour continuer d’avancer sur leurs projets tech.

Le haut niveau de confiance des profils tech à savoir trouver leur prochain emploi

Même si moins de profils ont changé d’emploi en 2020, le motif de rupture de contrat principal reste la démission (42%) suivi par la rupture conventionnelle (24%). Ces chiffres traduisent la faible inquiétude des profils tech à quitter la sécurité d’un emploi en temps de crise pour rejoindre un nouveau projet.
Lorsque l’on demande aux profils tech de noter leur confiance sur leur capacité à retrouver facilement un emploi, la note moyenne s’élève à 7,3/10 en 2021 contre 6,5/10 en 2020. La confiance était déjà relativement élevée pendant la crise et n’a pas tardé à se renforcer un an seulement après le début de la crise.

Par ailleurs, les profils tech semblent majoritairement se mettre à l’écoute de nouvelles opportunités en 2021, puisque 54% se disent ouverts à de nouveaux projets et 25% ont passé des entretiens au cours de l’année écoulée.

Poursuite de la croissance des salaires tech pendant la crise

L’étude Bluecoders consacre aussi une partie de son rapport à une étude de salaires dans la tech. On y apprend notamment que 61% des profils tech en poste ont réussi à augmenter leur salaire depuis mars 2020.
Du côté des freelances, le tarif moyen journalier a augmenté de 7% pour atteindre les 557€/jour.

Un impact quasi invisible sur l’emploi tech 1 an après le début de la crise

Pour résumer, en 2021 les entreprises relancent leurs recrutements dans leurs équipes techniques et provoquent ainsi une remise en tension du marché du recrutement tech. La relance économique laisse présager un marché très dynamique en terme de demande de compétences techniques sur 2021-2022.
De leur côté, les profils tech ont conscience de ce déséquilibre de marché entre l’offre et la demande, ce qui leur procure une confiance élevée dans leur capacité à facilement changer d’emploi en 2021 ainsi qu’une bonne force de négociation sur leur salaire. Les entreprises devront donc se montrer compétitives pour travailler avec les meilleurs.

Les juniors qui ont été les plus touchés retrouvent quant à eux progressivement le plein emploi puisque les entreprises seront contraintes de les former à défaut de réussir à recruter des experts.
La tension sur le marché du recrutement des compétences techniques n’est donc pas prête à se détendre de nouveau puisque les salariés du monde de la tech seront pendant encore longtemps une ressource critique pour les entreprises françaises, même en temps de crise.