440 000. Voilà le nombre de jeunes à la recherche d’un premier emploi chaque année[1]. Ce chiffre frappant témoigne d’un enjeu fondamental, d’autant plus à l’approche de l’élection présidentielle : l’insertion de la jeunesse dans le monde du travail. L’enjeu ? Concilier la volonté des jeunes de bénéficier d’une expérience leur offrant des perspectives rapides d’évolution avec celle des leaders d’embaucher des profils à la fois polyvalents et rapidement opérationnels. La solution se trouve dans la formation à la gestion de projet. Elle permet de répondre aux attentes des chefs d’entreprise qui attendent des étudiants toujours plus de professionnalisme, afin d’éviter la brutalité du choc de l’entrée dans le monde du travail. Dès lors, il est temps pour tous les acteurs de se mobiliser et d’apporter des solutions pour répondre à cette véritable question de société. Il en va de l’avenir de notre jeunesse !

Adopter la langue universelle de la gestion de projet

Premier défi pour la jeunesse et les entreprises, comprendre les attentes des uns et des autres. Ainsi, plus que leurs ainés les Générations Y et Z ressentent la nécessité de contribuer à l’amélioration de la société, de bénéficier de plus de flexibilité et de faire l’objet d’une meilleure reconnaissance[2]. De leur côté, les chefs d’entreprise ont besoin de jeunes diplômés, opérationnels d’entrée de jeu et dotés d’une exigence propre à la sphère professionnelle.

C’est le résultat qu’offre la gestion de projet. En établissant un socle de connaissances et de bonnes pratiques communes, tant en termes de leadership que de processus ou encore d’analyse, elle dessine les fondations sur lesquelles se bâtira la relation entre le leader et la jeune recrue. Ces standards permettent au cadre d’assurer une relation de travail fluide et efficiente avec ses équipes. Ils garantissent également aux salariés d’appréhender rapidement les spécificités de leurs missions et de s’adapter plus facilement à leur nouvel environnement.

Loin de constituer des contraintes, ces besoins constituent une opportunité d’ajuster la formation des professionnels de demain. Comme le montrent les 700 000 contrats d’alternance conclus en 2021, les jeunes ont envie de mettre rapidement le pied dans l’entreprise[3]. Dont acte !

Renforcer la coopération entre établissements scolaires et entreprises

On l’a compris, la problématique est d’instaurer, le plus tôt possible, un dialogue entre les entreprises, les écoles et les étudiants. Comment ? A travers le développement de conférences et tables rondes, de rencontres entre partenaires privés et étudiants, ou encore de salons de l’emploi. Ces moments d’échanges doivent être pensés comme des temps de rencontre entre les ambitions des jeunes et les besoins des entreprises.

Mais ces dialogues ne pourront aboutir sans une mise en œuvre concrète des idées qu’ils font émerger. C’est pourquoi il appartient aux établissements d’enseignement supérieur et aux entreprises de renforcer les programmes de collaboration étudiants-entreprises. Cela inclut l’apprentissage, mais également les junior-entreprises. Celles-ci figurent parmi les expériences les plus enrichissantes, permettant à la fois aux étudiants et aux chefs d’entreprise de confronter leurs points de vue, de nouer des relations de confiance, et par là d’ouvrir la voie vers une insertion professionnelle plus démocratique, plus fluide et pérenne.

L’insertion des jeunes est une responsabilité collective

Dans ce contexte, l’Etat a probablement un rôle à jouer. La Cour des Comptes pointait fin 2021 notamment du doigt le problème structurel de l’organisation des politiques d’orientation et d’accès à l’emploi[4]. En résumé, l’écosystème d’acteurs dédiés à l’insertion des jeunes prend souvent l’aspect d’un capharnaüm dans lequel se perdent les jeunes talents, entre Pôle emploi, missions locales, associations et autres dispositifs publics.

L’une des solutions pourrait être d’accompagner l’arrivée d’un jeune dans une entreprise par une formation poussée, pour lui permettre de s’acclimater durablement. La gestion de projets joue dans ce cadre un rôle majeur. Elle constitue une compétence pratique qui offre les clés pour comprendre les attentes des managers et réussir sa première expérience. Comme une bonne opportunité de faire la transition entre les dimensions universitaires et professionnelles.

En guise de conclusion, c’est à l’ensemble de l’écosystème de se mobiliser : entreprises, étudiants, établissements de formations, décideurs… Tout le monde a un rôle à jouer pour proposer aux jeunes des débouchés durables. Les solutions sont là et il ne tient maintenant qu’à nous tous de les mettre en œuvre.

[1] https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/vers-quel-intermediaire-de-placement-se-tournent-les-jeunes-qui-recherchent-leur-premier-emploi
[2] https://changethework.com/generation-z-quelles-attentes-pour-lentreprise-de-demain/#:~:text=Les%20jeunes%20de%20la%20g%C3%A9n%C3%A9ration%20Z%20per%C3%A7oivent%20l’entreprise%20comme,un%20simple%20lieu%20de%20travail.
[3] https://www.capital.fr/votre-carriere/apprentissage-vers-un-nouveau-record-avec-plus-de-700000-contrats-signes-en-2021-1425298
[4] Cour des Comptes, L’insertion des jeunes sur le marché du travail (décembre 2021)