C’est un fait : les scientifiques de haut niveau font de très bons entrepreneurs. Ces profils très qualifiés qui travaillent sur des technologies de rupture doivent, pour les transformer et leur permettre d’avoir tout l’impact qu’elles méritent, bien souvent passer par l’entrepreneuriat. Preuve en est que chez Entrepreneur First plus de 40 % des créateurs d’entreprises sont des doctorants.
Les plus aptes à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale sont ceux qui diffèrent quelque peu de leurs camarades de promo, qui ont fait un pas de côté, qui se sont autorisés à, en partie, sortir de la sphère scientifique pour voir plus loin. Ils sont adaptables, acceptent les remarques, font preuve de leadership, ont déjà pris des initiatives de manière indépendante – présider une association étudiante par exemple. Ils se distinguent finalement par ce qu’ils apportent en plus de leurs compétences techniques, par une envie forte de sortir du moule. Toutefois, pour réussir à relever le défi de la création d’entreprise, il leur reste à acquérir un certain nombre de compétences qui relèvent, pour beaucoup, du savoir-être bien plus que du savoir-faire.

Devenir « client centric » et communiquer simplement

Si ces profils particulièrement précieux cochent déjà de très grandes qualités nécessaires pour réussir à développer leur propre structure, quelques écueils sont régulièrement constatés. Beaucoup sont convaincus, à raison, de la qualité de leur technologie et estiment donc que développer une startup autour sera facile. C’est ici que réside le problème. Ils passent énormément de temps à travailler sur le produit, sans se demander qui va l’acheter, se mettant ainsi dans un tunnel duquel la sortie est trop fréquemment une profonde désillusion.
L’autre qualité essentielle à tout fondateur de jeune pousse mais qui peut manquer à certains entrepreneurs scientifiques est la faculté à se faire entendre et surtout comprendre. Nombreux sont ceux qui ont tendance à noyer leurs interlocuteurs dans les détails, les considérations techniques et autres aspects passionnants pour les initiés, mais qui perdent totalement la très large majorité de potentiels clients ou d’investisseurs.
Il leur faut donc apprendre à communiquer d’une manière plus business. Le principe de la communication pyramidale est le moyen le plus simple et le plus efficace que l’on puisse conseiller, il s’agit de partir du point le plus important de l’argumentation ou de la présentation pour ensuite aller vers les détails. Le secret est de s’arrêter au niveau de détail que chaque interlocuteur différent peut assimiler.

Trouver son partenaire idéal

Au-delà de ces compétences personnelles à acquérir, il est primordial pour un scientifique apprenti entrepreneur de trouver rapidement le bon co-fondateur. Deux personnes suffisent tout à fait au début d’un projet entrepreneurial, être plus pourrait même ralentir la progression de l’équipe. Il n’est pas utile d’intégrer de troisième ou quatrième personne avant 6 à 12 mois.
L’idéal pour commencer est d’identifier un potentiel CEO, quelqu’un de plus orienté business, qui évidemment comprenne la technologie créée, mais surtout sache la traduire, puisse imaginer son application commerciale et qui sache parler aux clients et aux investisseurs.
Deux profils se démarquent aisément : le CEO qui a eu une formation d’ingénieurs plutôt généraliste, comme l’école Centrale, ou celui qui a suivi une formation en école de commerce mais qui est passionné par l’innovation et les nouvelles technologies.
Reste que les scientifiques de haut niveau, de par leur intelligence, sont capables de s’adapter rapidement aux nouvelles attentes qu’exige leur casquette de fondateur de startup. Pour exemple, notre programme d’accompagnement permet en seulement trois mois de pousser ces profils à penser différemment, à sortir d’une certaine routine académique. N’oublions pas que le plus gros du travail a été fait : leurs technologies vont changer nos vies.