Nathan Méténier est le premier conseiller climat pour l’ONU d’origine française. Il est aussi très jeune : 21 ans. Avec cette nomination, il rejoint un comité international d’activistes écologiques âgés de moins de 30 ans. Grenoblois et engagé depuis son adolescence, Nathan Méténier est le fondateur d’un réseau de jeunes européens écologistes : Generation Climate. Voici son portrait.

Les Nations Unies en quête de solutions nouvelles pour le climat

21 ans, encore étudiant, Nathan Méténier, le premier Français conseiller climat pour l’ONU, fait partie d’un groupe de 7 personnalités de moins de 30 ans, sélectionnées à travers le monde pour leur activisme écologique. Ce comité composé de millenials est nouveau aura pour mission de centraliser et transmettre les revendications de la jeunesse en matière d’écologie, in fine d’apporter « des idées et des solutions qui (…) aideront à intensifier l’action [de l’ONU] en faveur du climat », comme l’a expliqué Antonio Guterres, 9e Secrétaire général des Nations Unies.

Populations indigènes et emplois verts au programme des négociations françaises

Pour sa première réunion avec l’équipe de l’ONU (en visioconférence), Nathan Méténier a immédiatement abordé des sujets pointus : les droits des populations indigènes et la création d’emplois verts au sein des plans de relance proposés par les différents gouvernements. Ses prochains sujets concerneront les investissements dans les énergies fossiles, le poids des jeunes dans les décisions prises par l’ONU, ainsi que « les dividendes insolents » versés par les entreprises malgré leurs plans de licenciement massifs. En effet, pour Nathan Méténier, la lutte contre les inégalités sociales est intimement liée à la lutte pour la préservation du climat, dans une vision de partage équitable des ressources. Voilà qui pose la base des débats à venir.

Un grenoblois spectateur des effets du réchauffement sur sa montagne

Activiste engagé, Nathan Méténier a de quoi étayer ses argumentations. Né à Grenoble, depuis toujours le réchauffement climatique et ses impacts sur la montagne qui entoure sa ville, le pousse à agir dès l’enfance. Il commence par changer ses habitudes et celles de sa famille, en matière d’alimentation, de gestion des déchets… puis durant les années lycée, il devient porte-parole de Youth and Environment Europe (YEE), un réseau associatif dédié au climat. Il intègre Science Po Grenoble puis part à Édimbourg, en Écosse, pour étudier les politiques environnementales et énergétiques.

La volonté de peser dans les décisions prises par les dirigeants mondiaux

En 2019, Nathan Méténier fonde Generation Climate, une coalition de réseaux de jeunes Européens engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il négocie également avec son Université afin qu’elle intègre les questions écologiques dans son cursus. De manière générale, il dit se battre pour que la jeunesse pèse dans les décisions prises par nos dirigeants en termes d’écologie. « Certains pays comme l’Allemagne ou le Danemark ont déjà des dialogues structurés avec des jeunes sur ces questions, explique-t-il. Nous militons pour qu’il y en ait plus, au niveau national, mais aussi international. »

Dans ces conditions, la nouvelle fonction de conseiller, créée par l’ONU, est en accord parfait avec la vision de Nathan Méténier. « Nous aurons des rendez-vous avec M. Guterres tous les trois mois, jusqu’à la fin 2021, précise-t-il. C’est un dialogue structuré qui permet de donner notre point de vue, mais aussi d’évaluer les avancées au fur et à mesure (…). Nous ne souhaitons cependant pas être simplement une caution jeune et garderons notre esprit critique. »

7 jeunes conseillers climat aux horizons divers

L’an prochain, Nathan Méténier partira à Londres pour réaliser un Master en relations internationales et politiques environnementales. En attendant, il partage sa mission pour l’ONU avec 6 autres jeunes conseillers climat, âgés de 18 à 28 ans, originaires du Soudan, de Moldavie, d’Inde, du Brésil, des États-Unis et des îles Fidji. « Nous avons des approches différentes, des problématiques particulières et des solutions aussi variées. C’est extrêmement enrichissant de faire partie d’un groupe comme celui-ci », a expliqué Nathan Méténier lors de sa nomination officielle.
Source le premier Français conseiller climat pour l’ONU