Son attrait remonte à la tradition. Mais le monde d’aujourd’hui et de demain lui accorde valeur ajoutée, créativité et compétences de haut niveau. Dans l’Union européenne, l’artisanat et les petites entreprises sont la trame du tissu économique et social. Le mot “artisanat” désigne une activité fondée sur des savoir-faire manuels, souvent relayés par des machines, et exercée dans des TPE. Quant à l’industrie, dès le début du 19ème siècle, elle est née de l’artisanat.

L’artisanat en Europe !

Parmi toutes les entreprises européennes, 99 % comptent moins de cinquante salariés, 93,3 % moins de dix. Les petites entreprises emploient la moitié de la main d’œuvre. Elles produisent environ 35,7 % de la valeur ajoutée. L’artisanat représente plus de 22 millions d’entreprises et emploie plus de 60 millions de personnes.

L’artisanat est légalement défini dans plusieurs pays,selon des déclinaisons variées. En France, il joue un rôle clé dans le développement économique en regroupant jusqu’à 510 activités différentes et plus de 250 métiers. Il est la « première entreprise de France ».

L’artisanat, une occupation durable

Les fédérations professionnelles, les panélistes… sont unanimes pour dire que l’artisanat est une occupation durable. Un cheminement de carrière pertinent pour les jeunes peu diplômés, sans pour autant fermer la porte aux universitaires ou jeunes sortis de l’enseignement supérieur, ce qui est extrêmement important. L‘Artisanat est aussi ouvert à ceux qui n’ont pas suivi un parcours classique via un apprentissage mais qui souhaitent réorienter leur carrière professionnelle et trouver satisfaction dans un métier leur permettant de réaliser des projets concrets.

Des spécialistes du secteur ont relevé le défi de classer les trois meilleures compétences pour les artisans du futur. L’objectif premier révèle la chaîne de valeur : reconnaître la valeur, la promouvoir puis la cultiver en apportant l’innovation et de nouvelles opportunités. Privilégier ensuite la passion, puis le savoir-faire et la capacité d’acquérir des connaissances. Enfin la capacité de communiquer avec le monde.

Des technologies qui facilitent la convergence

Pour faire face aux défis de ce monde en évolution rapide, le soutien aux artisans, jeunes ou non, est nécessaire de la part des organismes publics, des écoles professionnelles avec apprentis ou non, des entreprises et … des industries. Une communauté riche qui s’épanouit en termes de création d’opportunités d’entreprise et de coopération. Les retombées et l’effet en cascade sont très importants.

Aux côtés des métiers classiques comme la menuiserie, la maçonnerie… se développent la création artistique de type bijouterie, céramique, décoration, et aussi des métiers plus modernes : génie climatique, microélectronique, recyclage et traitement des déchets, écoconstruction. Ces nouvelles activités sont apparues grâce à l’impressionnant développement des moyens de communication, des nouveaux matériaux et des nouvelles technologies.

Une alternative économique durable ?

La place de l’artisanat dans l’économie moderne tient dans de nouvelles habitudes d’achat. Priorité aux produits qui racontent des histoires ! Qui nous relient à notre passé. C’est aussi une alternative économique durable. Ces objets ne sont pas fabriqués industriellement. Ils ne résultent pas d’une production standardisée. L’artisanat, ce sont des particuliers, des indépendants, des entreprises familiales, des micro-entreprises.

Devenir un pilier de la croissance économique future

Il s’agit aussi d’atteindre l’excellence et de comprendre et exploiter l’importance du génie d’un artisan, également dans un secteur technique. Cette interaction entre technologie et artisanat traditionnel est essentielle. Les deux ne doivent pas être opposés. L’innovation d’aujourd’hui, c’est souvent le savoir-faire d’hier, en gros il s’agit de réinventer le métier pour qu’il s’adapte au présent et au futur en restant pertinent.

La technologie est pour l’artisan moderne un outil comme un autre, qu’il peut mettre au service de compétences. De même, dans ce monde numérique, les institutions et les programmes doivent soutenir les artisans en ligne et en les sensibilisant. Qu’en plus des compétences en marketing numérique, les artisans utilisent des compétences techniques de haut niveau pour appliquer des méthodes traditionnelles et contemporaines de conception et de production. L’artisanat a toutes les chances non seulement de survivre dans la numérisation, mais aussi de devenir un pilier de la croissance économique future.

L’exemple d’un artisan belge !

En Belgique, une entreprise spécialisée dans la construction de pavillons modulaires remporte le prix de l’Entrepreneur Starter 2021. Bertrand Marot, ingénieur industriel, devient artisan en construction en 2016, il crée BeLodge (https://belodge.be/) avec aujourd’hui 6 salariés. La société conçoit des espaces modulables design et sur mesure de 15 à 50m². Chaque lodge est construit à partir d’une charpente métallique et d’une ossature bois, un système adapté à un large choix de personnalisations, en termes de dimensions, de finitions intérieures et extérieures ou de commodités telles que cuisine équipée, sanitaires, sauna, etc… avec une logique de développement durable en apportant des solutions d’espaces modulables. L’expérience de BeLodge n’est pas isolée, partout des artisans font preuve de génie et d’inventivité ! On dit qu’en période de crise, les gens biens deviennent exceptionnels. Cette période de Covid19 permet effectivement de le vérifier dans l’artisanat.