Bien définir le besoin de financement

Vous avez à analyser le type d’entreprise que vous envisagez de reprendre, son secteur d’activité, ses hommes …mais aussi  vous avez définir les différentes modalités d’exécution de l’opération sur le plan financier, et en amont de toute décision déterminer les ressources  nécessaires en fonction de son prix de vente, de votre capacité financière et  votre niveau  d’apport. Si  l’affaire que vous envisagez de racheter exige des moyens financiers plus importants que votre capacité à rembourser ou que votre apport, vous devez rechercher des fonds en contactant divers acteurs : investisseurs privés, business angels ou fonds d’investissements.

Trouver le bon financement pour votre projet

Vous pourrez trouver le financement auprès des banques ou par une levée de fonds ou par les deux à la fois. Lever des fonds exige une certaine anticipation mais vous permet d’accéder à des acteurs que vous n’avez pas obligatoirement envisagés, avec lesquels vous allez pouvoir au-delà du financement leurs réseaux, leurs compétences… autant d’intervenants possibles à choisir en fonction de votre projet, du montant à lever, de votre secteur activité… Les banques en France, premiers prêteurs dans ce type d’opérations avec BPI France, apportent un complément aux  plans de financement par le biais de prêts ou de garanties.

1er niveau d’analyse du banquier : le projet et le dirigeant

Un banquier veut comprendre les raisons pour lesquelles cette acquisition est envisagée, son intérêt et les raison de cette reprise, l’objectif poursuivi (part de marché, complément d’offre, présence sur un marché, synergies à exploiter… La présentation des deux entreprises concernées par le rachat devient à ce stade pertinente pour mettre en évidence la communauté du projet qui pourra se réaliser. Une étape cruciale pour mettre en avant l’intérêt du rapprochement. Le banquier étudie particulièrement les hommes concernés par l’opération et la future organisation. Il analyse en particulier les raisons du cédant pour l vendre, sa présence par la suite ou la transition qu’il peut apporter pour garantir la réussite du rapprochement,  le nouvel organigramme, la répartition des responsabilités et les  modalités du travail en équipe. Il étudiera aussi la pertinence de nouvelle stratégie qui sera développée, sa faisabilité et les risques qu’elle engendre… Autant d’infos qui doivent éclairer sa réflexion et orienter sa décision.

Le banquier va faire parler les chiffres

En premier lieu il analyse la santé financière de l’entreprise qui sollicite un financement, sa rentabilité, ses capitaux, son endettement, et sa capacité rembourser correctement des prêts en cours… Il procède de la même manière avec les résultats financiers de l’affaire à reprendre. Son objectif est de faire « parler les chiffres », tous les chiffres et surtout certaines écritures exceptionnelles qui peuvent l’alerter. Dans un deuxième temps, il  cherche à comprendre la structure du chiffre d’affaires,  les possibilités d’économies d’échelles liées au rapprochement. Pour évaluer véritablement la viabilité de l’opération, il vérifie l’intérêt du repreneur à cette reprise et sa capacité à rembourser les fonds levés.
En tant que repreneur, à ce stade, vous avez intérêt à rassurer le banquier lui expliquant au mieux  ce qui est financé, les différents financements et les garanties proposées. Par ailleurs, vous devez lui présenter un plan de trésorerie, car à l’occasion d’un rachat le BFR ( Besoin en Fonds de Roulement) et surtout les besoins à courts termes risquent de connaître une augmentation, ce qui peut justifier de demander un financement court terme. Enfin, le banquier va  jauger la valorisation de l’entreprise achetée et confronter les différentes méthodes de calcul pour se faire une opinion.

La validation du montage juridique et des conditions du rachat

Un banquier prête une attention particulière au protocole que vont signer les parties, en ce qui concerne les conditions, les diverses clauses, la garantie actif-passif, le pacte d’associés si le dirigeant reste … Une opération de croissance externe doit être préparée, anticipée dans tous es aspects et vous vous donnerez le maximum de chance de réussir votre  projet si vous arrivez devant les éventuels financeurs avec un dossier bien construit, argumenté avec pertinence et répondant à toutes les interrogations, ce qui leur permet  de faire une appréciation en toute sérénité des différentes étapes à analyser pour comprendre et approuver finalement le rapprochement envisagé, avec la conviction d’avoir passer au crible tous les paramètres du projet.
*Audrey Barros dirige Fidance,  société de conseil au sein du Groupe SFC, cabinet d’expertise-comptable, d’audit et de conseil, Fidance accompagne les entrepreneurs dans leurs projets de financements auprès des établissements bancaires et des autres acteurs financiers du marché.  Fidance a financé près de 450 projets sur les 1000 étudiés en 10 ans.